05 avril 2012

J'ai vu la nouvelle Jérusalem

Sans titre 46.jpg

 

Le 27 février dernier, le temps de quelques minutes, j'ai cru voir la nouvelle Jérusalem. Les mots de Jean de Patmos me sont revenus à l'esprit : « Je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle. Et je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu; elle s'est faite belle, comme une jeune mariée pour son époux. J'entendis alors une voix clamer, du trône: "Voici la demeure de Dieu avec les hommes".» (Apocalypse 21, 1-3)

Mais qu'on se rassure, je n'ai connu ni extase ni transport au septième ciel. Nul phénomène surnaturel n'était en cause. Non. C'était simplement à travers les mots du coeur de frères et de soeurs dans la foi.

C'était à Sherbrooke, au sous-sol de la cathédrale Saint-Michel. On m'avait invité comme conférencier pour une journée diocésaine de formation sur le thème « Communiquer avec le monde d'aujourd'hui: tout un défi à relever en Église ». Une centaine de personnes y étaient, toutes impliquées d'une façon ou d'une autre en pastorale.

J'avais intitulé l'exposé de l'après-midi : « Église, que dis-tu de toi-même... dans cette culture des communications ? ». Je voulais faire porter la réflexion sur la différence entre, d'une part, la conception de l'Église que nous portons en nous-mêmes et, d'autre part, l'image que nous en transmettons par nos façons de faire, image que nous reflètent souvent les médias. Au tout début de la journée, j'avais donc posé une question aux participants, leur demandant d'y répondre en quelques mots par écrit : « Au fond de votre coeur, quelle est votre définition de l'Église? Qu'est-ce que l'Église pour vous? »

Et ce fut très beau. Une vraie vision de la Jérusalem céleste.

Le portrait de l'Église qui se dessinait sous mes yeux était fait de foi partagée, d'amour de Dieu, de prière commune, de communauté fraternelle rassemblée autour du Christ, de témoignage, de service des autres et d'engagement. Pourtant, ce n'était pas une assemblée de personnes naïves, sans expérience concrète de la vie de l'Église. Au contraire. Je suis certain que tous et chacun avaient un lot d'histoires de difficultés, de contrariétés, de déceptions et qu'ils auraient pu faire un bilan autrement plus sombre de leur connaissance de l'Église.

« Vous rendez-vous compte de ce que nous venons d'entendre, de vivre ? » ai-je demandé quand fut venu le temps de la synthèse finale. C'était comme un cadeau. Une grâce.

J'ai compris comment les auteurs du Nouveau Testament - les Paul, Luc, Jean de Pathmos et autres - ont pu décrire l'Église en termes idéaux tout en vivant les tiraillements, les tensions et les ruptures de la jeune communauté. Ce n'étaient ni des rêveurs ni des menteurs. Mais comme mes frères et sœurs de Sherbrooke, ils ont su voir ce qui était en train de naître sous leurs yeux. C'était déjà, malgré les « douleurs de l'enfantement », la Jérusalem céleste où, dans les mots de l'Apocalypse, « Dieu aura sa demeure avec eux; ils seront son peuple et lui, Dieu avec eux, sera leur Dieu ».

Cette image de l'Église habite notre cœur. Elle nous fait rêver et elle nous donne du courage quand tout n'est pas à la hauteur du rêve. N'est-ce pas la vision que nous devrions communiquer autour de nous?

Bertrand Ouellet
Source: http://www.interbible.org      

                    

Voir la vidéo du jour

04 avril 2012

La valeur du silence (3) - Silence et amour

 

 

Sans titre 54.jpg

Trois fois par jour, tout s’arrête sur la colline de Taizé : le travail, les études bibliques, les échanges. Les cloches appellent à l’église pour prier. Des centaines, parfois des milliers de jeunes de pays très divers à travers le monde, prient et chantent avec les frères de la Communauté. La Bible est lue en plusieurs langues. Au centre de chaque prière commune, un long temps de silence est un moment unique de rencontre avec Dieu.

 

Silence et amour

Le Christ dit : « Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 15,12). Nous avons besoin de silence pour accueillir ces paroles et les mettre en pratique. Quand nous sommes agités et inquiets, nous avons tant d’arguments et de raisons pour ne pas pardonner et ne pas aimer trop facilement. Mais quand nous tenons « notre âme en paix et silence », ces raisons s’évanouissent. Peut-être nous évitons parfois le silence, lui préférant tout bruit, des paroles ou des distractions quelles qu’elles soient, parce que la paix intérieure est une affaire risquée : elle nous rend vides et pauvres, elle dissout l’amertume et les révoltes, et nous conduit au don de nous-mêmes. Silencieux et pauvres, nos coeurs sont conquis par l’Esprit Saint, emplis d’un amour inconditionnel. De manière humble mais certaine, le silence conduit à aimer.


Voir la vidéo du jour

 

03 avril 2012

La valeur du silence (2) - La Parole de Dieu : tonnerre et silence

Sans titre 53.jpg

 

Trois fois par jour, tout s’arrête sur la colline de Taizé : le travail, les études bibliques, les échanges. Les cloches appellent à l’église pour prier. Des centaines, parfois des milliers de jeunes de pays très divers à travers le monde, prient et chantent avec les frères de la Communauté. La Bible est lue en plusieurs langues. Au centre de chaque prière commune, un long temps de silence est un moment unique de rencontre avec Dieu.

La Parole de Dieu : tonnerre et silence

Au Sinaï, Dieu parla à Moïse et aux Israélites. Des coups de tonnerre, des éclairs et un son de trompe de plus en plus puissant précédaient et accompagnaient la Parole de Dieu (Exode 19). Des siècles plus tard, le prophète Elie retourne à la même montagne de Dieu. Là il revit l’expérience de ses ancêtres : ouragan, tremblement de terre et feu, et il se tient prêt à écouter Dieu lui parler dans la tonnerre. Mais le Seigneur n’est pas dans les phénomènes traditionnels de sa puissance. Quand cesse le grand bruit, Elie entend « un bruit de fin silence », et alors Dieu lui parle (1 Rois 19).

Dieu parle-t-il à voix forte ou dans un souffle de silence ? Faut-il prendre comme modèle le peuple réuni au pied du Sinaï ou le prophète Elie ? C’est probablement une fausse alternative. Les phénomènes terribles qui accompagnent le don des dix commandements soulignent leur importance. Garder les commandements ou les rejeter est une question de vie ou de mort. Qui voit un enfant courir sous une voiture qui passe a bien raison de crier aussi fort qu’il peut. Dans des situations analogues, des prophètes ont annoncé la parole de Dieu de manière à faire tinter les oreilles.

Des paroles dites à voix forte se font entendre, elles impressionnent. Mais nous savons bien qu’elles ne touchent guère les coeurs. Au lieu d’un accueil, elles rencontrent la résistance. L’expérience d’Elie montre que Dieu ne veut pas impressionner, mais être compris et accueilli. Dieu a choisi « une voix de fin silence » pour parler. C’est un paradoxe : le silence de Dieu parle.

Quand la parole de Dieu se fait « voix de fin silence », elle est plus efficace que jamais pour changer nos coeurs. L’ouragan du mont Sinaï fendait les rochers, mais la parole silencieuse de Dieu est capable de briser les coeurs de pierre. Pour Elie lui-même, le soudain silence était probablement plus redoutable que l’ouragan et la tonnerre. Les manifestations puissantes de Dieu lui étaient dans un certain sens familières. C’est le silence de Dieu qui déconcerte, car il est si différent de tout ce qu’Elie connaissait jusqu’à là.

Le silence nous prépare à une nouvelle rencontre avec Dieu. Dans le silence, la parole de Dieu peut atteindre les recoins cachés de nos coeurs. Dans le silence, elle se révèle « plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l'esprit » (Hébreux 4,12). Faisant silence, nous cessons de nous cacher devant Dieu, et la lumière du Christ peut atteindre et guérir et transformer même ce dont nous avons honte.


Voir la vidéo du jour

Notre lettre d'info vient de paraître : à ouvrir ICI

 

02 avril 2012

La valeur du silence (1) - Silence et prière

 

Sans titre 50.jpg

Trois fois par jour, tout s’arrête sur la colline de Taizé : le travail, les études bibliques, les échanges. Les cloches appellent à l’église pour prier. Des centaines, parfois des milliers de jeunes de pays très divers à travers le monde, prient et chantent avec les frères de la Communauté. La Bible est lue en plusieurs langues. Au centre de chaque prière commune, un long temps de silence est un moment unique de rencontre avec Dieu.

Silence et prière

Si nous nous laisser guider par le plus ancien livre de prière, les Psaumes bibliques, nous y trouvons deux formes principales de la prière, d’une part la lamentation et l’appel au secours, et d’autre part le remerciement et la louange. De manière plus cachée, il y a un troisième type de prière, sans supplications ni louange explicite. Le Psaume 131, par exemple, n’est que calme et confiance : « Je tiens mon âme en paix et silence… Mets ton espoir dans le Seigneur, dès maintenant et à jamais! »

Parfois la prière se tait, car une communion paisible avec Dieu peut se passer de mots. « Je tiens mon âme en paix et silence ; comme un petit enfant contre sa mère… telle est mon âme en moi.» Comme un enfant sevré auprès de sa mère qui a cessé de crier, telle peut être « mon âme en moi » en présence de Dieu. Alors la prière n’a pas besoin de paroles, peut-être même pas de réflexions.

Comment parvenir au silence intérieur ? Parfois nous nous taisons, mais, au dedans, nous discutons fort, nous confrontant avec des partenaires imaginaires ou luttant avec nous-mêmes. Tenir son âme en paix suppose une sorte de simplicité : « Je n'ai pas pris un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent. » Faire silence c’est reconnaître que mes soucis ne peuvent pas grand chose. Faire silence, c’est laisser à Dieu ce qui est en dehors de ma portée et de mes capacités. Un moment de silence, même très bref, est comme un repos sabbatique, un saint arrêt, une trêve du souci.

L’agitation de nos pensées peut se comparer à la tempête qui secoua la barque des disciples sur la Mer de Galilée alors que Jésus dormait. A nous aussi, il arrive d’être perdus, angoissés, incapables de nous apaiser nous-mêmes. Mais le Christ est aussi capable de venir à notre secours. De même qu’il menaça le vent et la mer et qu’il « se fit un grand calme », il peut aussi calmer notre coeur quand il est agité par la peur et les soucis (Marc 4).

Faisant silence, nous mettons notre espoir en Dieu. Un psaume suggère que le silence est même une forme de louange. Nous lisons habituellement le premier vers du Psaume 65 : « La louange te convient, ô Dieu ». Cette traduction suit la version grecque, mais l’hébreu lit dans la plupart des Bibles : « Le silence est louange pour toi, ô Dieu. » Quand cessent les paroles et les pensées, Dieu est loué dans l’étonnement silencieux et l’admiration.


Voir la vidéo du jour

01 avril 2012

POUR VIVRE LA SEMAINE PASCALE

 

Sans titre 51.jpg

Faire route avec toi, Seigneur

Je veux faire route avec toi, Seigneur, C’est toi que j’ai choisi ! Je veux t’aimer et te rester fidèle au long des jours.

Mais, accorde-moi de la patience, Seigneur, Il me faut du temps pour répondre à ton appel

Pardonne mes faiblesses, Seigneur, Pardonne aussi mon doute et mon infidélité, parfois, Ce sont les signes de mon humanité.

Donne-moi le courage de te suivre, toujours L’honnêteté pour adhérer à tes paroles, L’humilité pour accueillir mes frères, La force pour être fidèle à ton enseignement.

Réveille en moi le désir d’accueillir, chaque jour, La lumière de ton Evangile.

Ecoute, Seigneur, le chant de ma prière Je veux faire route avec toi, c’est toi que j’ai choisi ! Je veux t’aimer et te rester fidèle au long des jours.

POUR VIVRE LA SEMAINE PASCALE

      textes de Gaston Lecleir

 

des Chemins de Pâques ...