15 avril 2012

Vivre ensemble et seul dans l’intimité du Christ ressuscité

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Jésus ressuscité entre dans la gloire de son Père. Il remonte vers le Père, comme il le dit à Marie-Madeleine. Il remonte vers le Père pour nous communiquer cette gloire qu'il avait avant que le monde fût.

Et quelle est cette gloire qui va transfigurer notre vie et lui donner une valeur incomparable? Cette gloire, c'est l'Esprit Saint qu'il va répandre dans nos cœurs. Cette gloire, c'est la présence de Dieu, son habitation au plus intime de nous. Voilà que le ciel vient en nous, et que Dieu nous habite, que notre vie est identifiée avec la sienne : « Le ciel, dit le pape saint Grégoire, c'est l'âme du juste. »

II nous arrive souvent de nous demander quelle est la valeur de notre vie. Nous voulons tous être uniques et donner un sens à notre vie. Et au terme de notre existence, nous ne voulons pas avoir vécu en vain. Mais comment notre vie pourrait-elle être unique sans faire tort aux autres ? Sans nous retrancher de la communion humaine ?

Et voilà le miracle et le mystère: en Dieu, le secret de chacun, son unicité et son universalité se confondent parce que toute grâce est une mission, parce que celui qui reçoit Dieu voit son cœur s'ouvrir à l'infini et devient une présence à tous les hommes. Voilà le mystère merveilleux que l'Église réalise d'une manière unique: la possibilité de relier les deux pôles de la vie commune et de la vie sociale : «ensemble et seul». On ne peut pas former une communauté sans vivre ensemble, mais on ne peut pas former une communauté véritablement humaine sans que sa propre solitude soit reconnue et respectée, car la communauté vaut ce que vaut la solitude de chacun.

Voyez le communisme, qui a envahi une partie du monde et qui n'a pas cessé d'offrir ses pièges en promettant un paradis à brève échéance. Le communisme se trompe, non pas parce qu'il préconise la communauté de biens — qui peut être acceptable et même admirable, qui est du reste le régime de la vie monastique —, mais parce qu'il ignore ou méconnaît la solitude. Il perd de vue que le bien suprême, c'est le bien qui s'accomplit au plus intime de chacun et que, si chacun est vraiment présent à la Lumière et totalement offert à la présence divine, chacun devient alors un bien commun, universel. C'est là le véritable universel, que l'on confond toujours avec le général. L'universel, c'est ce trésor confié à chaque conscience, c'est ce bien divin, le seul bien véritablement commun.

Lors d'un concert, si les artistes sont dignes de la musique qu'ils présentent, si toute la salle est unanime à écouter, si elle est une seule respiration, une seule aspiration vers la beauté, chacun éprouve alors cette beauté d'autant plus profondément que le silence est total. Cette beauté, chacun l'éprouvera comme le secret le plus intime de son cœur.

C'est là l'image d'une société parfaite et véritablement humaine: ensemble et seul. On communie ensemble à un bien suprême, un bien qui est intérieur à chacun et qui est le secret le plus intime de sa personne. Et c'est cette gloire que Jésus veut nous communiquer quand il répand son Esprit dans nos cœurs, cette gloire en laquelle nous nous enracinons dans la mesure où nous vivons le mystère de l’Église. Car l'Église a ses assises dans la conscience de chacun, et chacun de nous doit devenir toute l'Église. Sans doute n'avons-nous pas tous la même fonction dans cette Église, mais nous avons tous la même mission d'être les porteurs de Dieu, les porteurs du Christ. Par notre vie même, nous avons à témoigner de sa présence en le communiquant.

C'est cela qui nous remplit de joie en voyant le Christ ressuscité et remonté vers son Père devenir le dispensateur de la gloire divine qui est répandue dans nos cœurs par l'Esprit qu'il nous donne. Car, dès cet instant, chacun d'entre nous peut alors entrer dans une grandeur infinie et recevoir une mission universelle. Dès lors, même la vie la plus humble, la plus cachée, peut rayonner sur le monde entier et lui apporter la vie éternelle,

II faut retenir ce message, il faut garder avec le plus grand amour ce trésor confié à chacun de nous. Il faut que chacun de nous prenne conscience que l'Église, c'est notre affaire. Le salut du monde, chacun de nous en a la charge, et le sens même de chacune de nos vies, c'est de porter tout l'univers pour en faire à Dieu une offrande de lumière et d'amour.

Quel honneur si chacun de nous peut découvrir dans le silence de son cœur cette présence du Seigneur ressuscité, et si chacun de nous se sent promu, élevé et magnifié par ce don de Dieu, si chacun de nous acquiert par là un plus grand respect de sa vie et prend cette admirable résolution d'être digne de cette mission et d'apporter partout où il va ce merveilleux secret — sans le dire, mais dans l'amour même du Dieu qu'il porte en lui-même — en traitant l'autre avec un respect tel qu'il puisse découvrir au fond de son âme ce Christ qui est le Christ de tous, ce Christ qui est aussi le Christ de chacun, ce Christ qui nous appelle chacun par notre nom, ce Christ qui nous fait à la fois uniques et universels.

Oui, ce bien commun, c'est vous ; le bien commun de toute l'humanité, c'est chacune de nos âmes dans la mesure où nous laissons Dieu vivre en nous et susciter en nous cet espace illimité où toute la création puisse se sentir accueillie.

Avec quel bonheur nous allons rendre grâce au Seigneur qui nous appelle à une telle dignité et qui nous envoie dans le monde pour être un Évangile vivant, pour porter la paix et la joie, afin que chacun se sente infiniment aimé par le Christ, notre frère et notre Dieu !


Maurice Zundel,
Beyrouth, le 2 avril 1972

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14 avril 2012

Ecouter

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Le premier service
dont nous sommes redevables aux autres,
c'est de les écouter.
De même que le commencement
de notre amour pour Dieu
consiste à écouter sa Parole,
de même le commencement
de l'amour du prochain
consiste à apprendre à l'écouter.
Celui qui estime son temps trop précieux
pour pouvoir le perdre à écouter les autres
n'aura en fait jamais de temps
pour écouter Dieu et le prochain;
il n'aura plus de temps que pour lui-même.…

Dietrich Bonhoeffer, pasteur


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13 avril 2012

Justice et solidarité

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Le Christ ressuscité montre des chemins d'espérance,
pour que nous y avancions ensemble
vers un monde plus juste et plus solidaire,
où l'égoïsme aveugle de quelques-uns
ne l'emporte pas sur le cri de douleur d'un grand nombre,
réduisant des populations entières
à des conditions de misère avilissante.

Que le message de vie, dont l'ange
près de la pierre roulée du sépulcre se fait l'écho,
l'emporte sur la dureté des cœurs,
conduise au dépassement des barrières injustifiées
et favorise une rencontre féconde
entre les peuples et entre les cultures.

Que l'image de l'homme nouveau,
qui resplendit sur le visage du Christ,
pousse tous les hommes à reconnaître
la valeur intangible de la vie humaine;
qu'elle suscite des réponses appropriées
à l'exigence toujours plus profonde
de justice et de chances égales
dans les différents domaines de la vie sociale;
qu'elle engage les individus et les États
au plein respect des droits essentiels et authentiques,
fondés sur la nature même de l'être humain.

Jean Paul II
27 mars 2005

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12 avril 2012

REPAS ORDINAIRE... INFINIMENT !

 

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(Théologie pour piétons selon l’Evangile de Jean chap. 21 v. 1-14)

Mais non...
... ce n’était pas dimanche puisqu’ils étaient partis à la pêche !
Comme nous, lundi matin, quand nous reprenons le travail :

vous au bureau, lui au chantier et moi… à mes casseroles !

... pas forcément dimanche où, selon Sa Parole :
« Prenez et mangez ! Prenez et buvez ! »
ils avaient partagé comme nous, infiniment,
le pain et le vin de la Cène.
Repas que, soit-dit-en passant nous nommons
Son dernier mais… l’était-ce vraiment car là :
... ce devait être un de ces jours ordinaires
d’hommes et de femmes de bonne volonté pour lesquels non !
... ça n’est pas tous les jours dimanche !

Et voilà qu’à l’aurore, après une nuit de labeur,
ils Le voient, « toujours déjà là » sur la plage et,
à Ses pieds, disposés sur la braise, du poisson et du pain…

Ainsi tout était prêt !

Tout prêt pour eux puisqu’Il leur dit :
« Eh les enfants ! Venez déjeuner ! »

Je n’sais pas vous mais moi, ça me fait un bien fou de penser que Son :
« Je suis avec vous tous les jours… »
se conjugue sans cesse au présent et, le plus souvent, autour d’un repas :
sur une plage, à l’église, chez vous, chez moi où,
à Son invite :
« Eh les enfants ! Venez, car tout est prêt ! »
je puis, à la suite de Louis Evely,
répondre avec confiance :

« Notre Père, Tu es avec nous !
Tu nous as si bien partagé Ton pain
que Tu nous donnes l’idée,
l’envie et parfois le courage de partager aussi le nôtre… »

… courage qu’a eu peut-être Pierre avec
le trop-plein de son filet
... et après ce petit déj. d’une aube ordinaire et
 divine… infiniment !

Marie-Claude Pellerin

 

Sur la toile, parfois on pêche des étoiles ...
Sur la toile des mots parfois se mettent à danser sous une poète plume qui écrit au gré des jours, sa Foi
et c'est alors que l'on se laisse surprendre et que l'âme s'enchante...
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11 avril 2012

Se mettre en route

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Se mettre en route,
c'est quitter l'immobilisme
qui nous fige,
c'est entrer en mouvement
et mobiliser toutes ses énergies,
celles du corps et celles du coeur,
pour tendre vers un même but.

Se mettre en route,
c'est créer l'harmonie
entre les yeux et le regard,
entre l'oreille et le son,
entre les lèvres et la parole.
C'est passer de la nuit à la lumière.

Se mettre en route,
c'est choisir une direction
et c'est partir ensemble
afin de vivre ,
de vivre les retrouvailles,
de vivre la rencontre.

Se mettre en route,
c'est ne plus être seul,
car c'est tout un peuple
qui se met en mouvement,
c'est tout un peuple qui se met en marche,
c'est tout un peuple qui est en espérance,
en attente d'une promesse inouïe.

Se mettre en route,
c'est notre affaire,
il y va de notre vie, de notre avenir.
Oui, se mettre en route,
c'est vraiment l'histoire d'un peuple.

Robert Ribert

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et la prière de cette semaine : Emplis mon cœur des Béatitudes



 

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