12 octobre 2011

Dieu est l'accomplissement de l'Homme

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Marc Donzé, le biographe de Maurice Zundel, un prêtre suisse, grand spirituel du XXe siècle, disait ceci au sujet de ce grand spirituel :

« Il voudrait pouvoir parler de Dieu, à pas de silence et de respect, au coeur de ce qui importe le plus à l'homme. Il voudrait pouvoir dire sans violence, mais en prenant chaque homme par la main, que Dieu est l'accomplissement de l'homme. » 

Ceux et celles qui sont touchés par cette grâce de la foi chrétienne souhaitent naturellement la partager, comme une bonne nouvelle qu’on ne peut garder que pour soi : « Comment pourrions-nous taire la joie qui nous habite? », disait Jean-Paul II dans une homélie. Pourtant la foi ne s'impose pas, elle ne se démontre pas. Elle échappe aux raisonnements logiques qui en donneraient une preuve définitive. On ne peut ni la donner, ni la prêter. On ne peut la transmettre comme un bien qui nous appartiendrait.

On peut et on doit en parler bien sûr, on peut l’enseigner ou communiquer ce qui nous habite, mais l’exigence de la foi en Dieu implique avant tout un « vivre avec ». Il s’agit alors d'insérer cette foi au plus intime de nos journées, de nos faits et gestes, car la foi en Dieu nous engage dans le combat de Dieu. Elle est témoignage. Vivre et témoigner de sa foi ce sera donc y puiser force et courage, goûter à cette joie secrète de celui qui accueille en sa vie la présence de Dieu afin de devenir un adulte dans la foi et ainsi vivre en solidarité avec toute l’humanité.

Le danger qui guette toujours le croyant est de surestimer le chemin parcouru depuis qu’il a commencé à croire. L'homme aime bien domestiquer son existence, l'enfermer dans un monde de sécurités et d'habitudes. Et parfois il agit ainsi avec Dieu. Il en fait alors son bien, sa chose, et peu à peu sa relation avec lui s’attiédit. Dieu devient une commodité qu’il range dans le grenier de ses surplus, dans la chambre à débarras.

Pourtant la foi en Dieu touche à la fibre la plus intime et la plus personnelle de notre existence, au-delà de toutes nos amitiés et de tous nos amours. Comme le dit Maurice Zundel: « Dieu est l'accomplissement de l'homme », et l'enjeu qui se profile derrière l'expérience de foi est celui de la réalisation même de notre être en tant que personne. C’est cet accueil de Dieu en nos vies qui permet véritablement à l’amour de s’épanouir pleinement et de prendre son envol.

La caractéristique la plus profonde de la foi chrétienne, comme le rappelait jadis celui qui est devenu le pape Benoît XVI, « est son ouverture sur un être personnel. La foi chrétienne est plus qu'une option pour un principe spirituel du monde. » Le chrétien ne dit pas : « Je crois en quelque chose », mais « je crois en Toi ». Cette foi est « rencontre avec l'homme Jésus, et elle découvre dans une telle rencontre que le sens du monde est une personne. » Par sa vie dans le Père, par la densité de sa relation avec lui, Jésus nous introduit dans la vie divine. L'infiniment éloigné devient tout proche et nous habite. « Ne me crois-tu donc pas Philippe lorsque je dis qui m'a vu a vu le Père ! »

Jésus devient alors la présence de l'éternel lui-même dans le monde. Dans sa vie, dans le don de lui-même pour l'humanité, il se révèle comme une présence, une présence sous la forme de l'amour et du pardon. Une présence contagieuse qui non seulement donne envie d'aimer, mais surtout rend capable d'aimer.   « Ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi, » disait saint Paul. Ce n'est plus moi, c'est le Christ qui aime en moi ! Voilà ce que la foi au Christ rend possible dans nos vies.

Yves Bériault, o.p.

 

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11 octobre 2011

Simple prière pour tous les jours.

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Seigneur, que chaque instant du jour j’en goûte tout le suc.
Merci si cet instant est du miel, merci s’il est amer.

Seigneur, fais de mon corps le serviteur de mon esprit ;
mets, je t’en prie, l’harmonie entre eux.
Seigneur, dans les relations de tous les jours avec mes proches,
donne-moi la patience et beaucoup d’humour;
toi tu es patient avec moi et tu dois rire souvent de mon manque de sérénité.

Seigneur, ouvre mes yeux aux beautés des choses qui m’entourent
et donne-moi de ne jamais les détruire.

Seigneur, ouvre mes oreilles aux chants du monde
et quand ils sont cris de douleur, donne-moi, là où je suis,
le pouvoir d’aider à atténuer les souffrances des hommes.

Seigneur, quand mon corps qui va vers son destin commence à me quitter,
fais grandir en moi l’être immortel qui vivra près de toi.

Seigneur, quand je rencontre les roses noires de l’amertume,
de la méchanceté, de l’amour trahi, de l’abandon,
laisse-moi cueillir dans ton jardin les roses d’or de l’amour,
vertes de l’espérance, bleues de l’humilité, rouges de la patience et du pardon.
Le noir alors sera noyé dans les autres couleurs.

Seigneur, quand enfin j’arriverai au bout du chemin,
devant la porte de ton paradis,
même si j’ai encore de la terre à mes souliers, ouvre-moi les bras,
toi qui as pris corps dans notre matière
et qui l’as fait entrer à jamais dans l’éternité de ton amour.

 

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09 octobre 2011

Déclarer illégale la pauvreté

Nous sommes au coeur de l'actualité ... Tandis qu'il faut plus de 500 jours pour rapiécer un pays, en trois jours on sait moibiliser des milliards pour sauver une banque.   Dexia pour ne pas la citer, un exemple parmi tant d'autres. 

Le raccourci est facile certes, mais à y regarder de plus près... Ne serait-il pas temps de donner notre "voix" pour ce juste combat...

Déclarer illégale la pauvreté 

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Le Collectif a profité du passage en sol québécois de l’économiste et politologue Riccardo Petrella pour l’inviter à prononcer une conférence publique sur sa proposition, lancée en 2005, de déclarer illégale la pauvreté. La conférence a eu lieu au Musée de la civilisation de Québec devant plus de 200 personnes.

Petrella a commencé en disant qu’entre décembre 2008 et juin 2010, la Réserve fédérale des États-Unis a octroyé 38 000 milliards de dollars (eh oui, vous avez bien lu !) à une trentaine de grandes banques et entreprises, et ce, pour les sauver de la crise économique et financière… qu’elles avaient elles-mêmes provoquée ! D’un autre côté, d’après les estimations de la Banque mondiale, il suffirait de 180 milliards $ par année, pendant 10 ans, pour que l’ensemble des êtres humains ait accès à l’eau potable, à une scolarisation primaire obligatoire et à une alimentation de 2500 calories par jour.

Or, depuis 40 ans, les puissants du monde affirment que l’économie mondiale est incapable de trouver ces 180 milliards $... Pour Petrella, il est clair que les dominants sont ceux qui déterminent le champ du possible. C’est pourquoi le temps est venu, comme pour l’esclavage au 19e siècle, de déclarer illégale la pauvreté.

Qu’entend-il exactement par là ? Rien de moins que d’interdire la possibilité même qu'une minorité s'enrichisse indéfiniment au détriment du plus grand nombre. Pour ce faire, Petrella propose de mettre hors la loi trois choses : 1) les lois qui participent à l’appauvrissement ou qui favorisent les inégalités, 2) les institutions qui sont à l’origine de l’appauvrissement et 3) les pratiques sociales qui permettent un enrichissement inégal.

Est-ce là quelque chose de réaliste ? Selon Petrella, une société qui se dit incapable de rêver, parce qu’elle se veut pragmatique, c’est une société qui n’a pas de devenir. Les idées les plus radicales sont aussi celles qui prennent le plus de temps à se réaliser ; mais, une fois réalisées, il devient difficile de revenir en arrière.

Pour plus de détails sur la proposition de Riccardo Petrella, nous vous invitons à visionner sa conférence sur YouTube : http://tinyurl.com/RPetrella

2 vidéos :  vidéo 1 (50 minutes)  - vidéo 2 (26 minutes)

Source : Collectif pour un Québec sans pauvreté (Canada)

A lire également : Mondialisation, pauvreté et immigration clandestine.  Texte d'une interview sur le même thème donnée le 7 octobre 2005.

Un formidable merci !

«MERCI à toutes et à tous. MERCI pour tout. MERCI pour les coups de mains et la joie partagée. MERCI pour la célébration, MERCI pour la fête. Ensemble nous avons fait briller le soleil salésien ! »

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Ce fut une fête formidable avec, dans le souvenir de ce qui a été vécu depuis 120 ans, toute l'espérance de vivre le rassemblement de plus de 750 personnes qui prient et chantent leur joie  entourant quatre jeunes qui ont prononcé leur vœux perpétuels dans l'espérance en cet avenir salésien que nous voulons construire ensemble, en Famille salésienne, dans le monde... Merci du fond du cœur pour le cadeau de votre présence!

A cette occasion une exposition a été réalisée par le centre multimédia don Bosco de Liège.  Cette expo restera  visible jusqu’au 31 octobre.  C’est un travail exceptionnel à voir absolument  à  la rue des Wallons, 59 4000 LIEGE  - 04/252 66 88

La bibliothèque est ouverte au public :
• Lundi de 10h00 à 12h et de 13h à 17h30
• Mardi de 10h à 13h et de 14h à 19h
• Mercredi de 13h à 17h30
• Jeudi de 9h à 12h et de 13h à 17h30
• Vendredi de 14h à 19h
• Samedi de 16h à 18h
• Dimanche de 11h à 12h30

« Chaque arbre se reconnaît à son fruit »

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Dieu commanda en la création aux plantes de porter leurs fruits, chacune « selon son genre » (Gn 1,11) : ainsi commanda-t-il aux chrétiens, qui sont les plantes vivantes de son Église, qu'ils produisent des fruits de dévotion, chacun selon sa qualité et vocation. La dévotion, la vie chrétienne, doit être différemment exercée par le gentilhomme, par l'artisan, par le valet, par le prince, par la veuve, par la fille, par la mariée ; et non seulement cela, mais il faut accommoder la pratique de la dévotion aux forces, aux affaires et aux devoirs de chaque particulier...

Serait-il à propos que l'évêque voulût être solitaire comme les chartreux ? Et si les mariés ne voulaient rien amasser non plus que les capucins, si l'artisan était tout le jour à l'église comme le religieux, et le religieux toujours exposé à toutes sortes de rencontres pour le service du prochain comme l'évêque ? Cela ne serait-il pas ridicule, déréglé et insupportable ?

Cette faute néanmoins arrive bien souvent...

Non, la dévotion ne gâte rien quand elle est vraie ; elle perfectionne tout... « L'abeille, dit Aristote, tire son miel des fleurs sans les abîmer », les laissant entières et fraîches comme elle les a trouvées. La vraie dévotion fait encore mieux, car non seulement elle ne gâte nulle sorte de vocation ni d'affaires, mais au contraire elle les orne et embellit... Le soin de la famille en est rendu paisible, l'amour du mari et de la femme plus sincère, le service du prince plus fidèle, et toutes sortes d'occupations plus suaves et amiables.

C'est non seulement une erreur mais une hérésie, de vouloir bannir la dévotion de la compagnie des soldats, de la boutique des artisans, de la cour des princes, du ménage des gens mariés... Où que nous soyons, nous pouvons et devons aspirer à la vie parfaite.

Saint François de Sales (1567-1622), Introduction à la vie dévote, I, ch. 3

 

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