14 octobre 2010

LE SECRET DU CŒUR.

 

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« Marie, cependant, retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur ». Lc 2.19.

Pendant près de trente-cinq ans, Marie a vécu a Nazareth avec Jésus enfant, adolescent et adulte. Elle l’a rejoint ensuite à plusieurs reprises sur les routes de Palestine.  Elle était là, au pied de la croix.

Quel était le secret de Marie ? Comment l’a-t-elle vécu ?

Comment a-t-elle entrevu, peut-être découvert, le mystère de son fils ? Même Luc, qui dit pourtant s’être « informé soigneusement » (Lc 1,3) nous laisse sur notre faim.

Il dit simplement à deux reprises que Marie « méditait – ou gardait fidèlement – les événements dans son cœur » (Lc 2,19 et 51).

Il ajoute encore qu’au moment où Jésus adolescent était resté au Temple « son père » comme « sa mère », ne comprirent pas la parole de Jésus : « je me dois aux affaires de mon Père » (Lc 2,49).

Ce silence de l’évangile de Luc et des autres évangiles est éloquent : il préserve une zone de respect dans l’approche du mystère de Jésus.

Aujourd’hui ne pourrait-on pas y voir une double invitation d’une part à conserver et à méditer dans notre cœur des découvertes et expériences qui nous ont marqués, d’autre part à respecter le secret de chacun, sauf s’il désire le partager ?

13 octobre 2010

Des signes à déchiffrer

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Nous participons à la vie du monde
nous aimons ce temps qui est le nôtre
et la terre à transformer est notre passion.

Mais le sens des événements, Seigneur de clarté,
parfois nous échappe, et les questions alors
nous viennent brutalement au bord du cœur:
Pourquoi les religions qui mènent au fanatisme?
Pourquoi le progrès qui aboutit à la saleté?
Pourquoi les causes qui engendrent la violence ?
Pourquoi les systèmes qui détruisent les personnes?

Aux moments mêmes, où parfois
nous ne comprenons plus,
nous devenons plus vigilants à cause de notre foi en toi,
afin de discerner le sens caché
dans les événements du monde et de notre vie
comme des signes à déchiffrer.

Aux moments mêmes, où parfois
l'obscurité vient à nous,
nous gardons l'esprit et le cœur éveillés,
à cause de notre foi en ton Nom,
pour inventer sans relâche
au cœur même des événements
qui nous interrogent,
l'avenir du bonheur
pour tous les vivants
que tu as ouvert
en Jésus le Christ
notre lumière
pour toujours.

Charles SINGER

"Terres"  - Edts du Signe

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12 octobre 2010

Prière du matin

Voici notre prière "FLASH" de la semaine : 

 



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Être « chrétien et citoyen » dans un monde qui évolue, est-ce possible? (2)

2e partie de l'intervention de Sœur Catherine FINO fma dans le cadre du 2ème Congrès de l'éducation salésienne dont le  thème était: "le système préventif dans un monde sécularisé".   (Lyon - novembre 2000)

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REGARD sur St FRANCOIS DE SALES

Nous allons porter notre regard sur quelqu’un dont don Bosco s’est inspiré, non seulement sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan éducatif: Saint François de Sales.

2e partie :


Comment vivre ensemble sans violence?


Dans un monde pluriel, il va falloir ensuite gérer les relations sans violence: les jeunes vont sans cesse côtoyer, y compris dans leur propre famille, leur vie professionnelle, etc... des gens qui n’ont pas fait le même choix qu’eux, qui s’opposeront à eux de par leurs convictions différentes.  Comment se comporter? François propose la « douceur » salésienne. Elle n'est pas mièvre: de quoi s’agit-il ?

- L’art de proposer: « Parlez toujours de Dieu... non point à la manière d’une correction mais à la manière d’une inspiration: car c'est merveilleux combien la proposition douce et aimable de quelque chose de bon est une puissante amorce pour attirer les coeurs» (IVD III, 26).

- Respecter la liberté de pensée « Même «s’il est nécessaire de contredire quelqu’un et d’opposer son opinion à celle d’un autre, il faut user de grande douceur et dextérité, sans vouloir violenter l’esprit d’autrui car aussi bien ne  gagne-t-on rien on prenant les choses âprement.  L’esprit humain peut être persuadé, non pas contraint. Le contraindre, c’est le révolter »(IVD M 30).

- Il vaut mieux décider de vivre sans colère que d’en user modérément, donc il faut être capable de l’éteindre en nous. « Comment la repousser?  Ramasser nos forces, mais doucement…»  « Lorsque vous êtes tranquille, faites grande provision de douceur » « Soyez doux envers vous-même, ne vous mettez pas en colère contre vous-même à la moindre occasion »  « Traitez vos affaires avec soin, mais sans empressement ni souci ».

- L’art des relations cordiales (au sens: mettez-y votre cœur!) mérite un entretien aux Visitandines (X 1108):

- savoir exprimer son affection, rendre agréables les relations de travail, et être simple et sans complexe aux moments de détente, être attentifs à l’autre sans tomber dans la flatterie excessive ou risquer de provoquer la jalousie.  L’art de s’adapter à autrui est sous tendu par toute une étude psychologique.

- François de Sales ajoute la nécessité de faire confiance, de pas juger ou craindre le jugement d’autrui pour oser communiquer nos richesses entre nous.  Savoir donner des bases d’affection mutuelle et de connaissance profonde à nos relations désamorce la violence entre nous, et apprend à souhaiter communiquer avec tous.

- La cordialité salésienne est à l’origine de ce qui deviendra l'amorevolleza chez don Bosco, avec l’importance des relations des jeunes entre eux, dans une vie de groupe, et la qualité de la relation instaurée par l’éducateur avec l’éduqué.


En conclusion
:


Je voulais vous livrer ces quelques convictions qui peuvent enrichir notre recherche éducative aujourd’hui, en l’enracinant dans l’école de pensée spirituelle où don Bosco lui-même a puisé. Et nous encourager quand nous voyons combien l’évolution d’une société peut être à la source de nouvelles dimensions et expressions de la pensée spirituelle et éducative, qui permettent à l’Église de se renouveler, quand les chrétiens entrent pleinement dans le débat et les défis de la société de leur temps.

11 octobre 2010

Être « chrétien et citoyen » dans un monde qui évolue, est-ce possible? (1)

Intervention de Sœur Catherine FINO fma dans le cadre du 2ème Congrès de l'éducation salésienne dont le thème était: "le système préventif dans un monde sécularisé".   (Lyon - novembre 2000)

 

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REGARD sur St FRANCOIS DE SALES

Nous allons porter notre regard sur quelqu’un dont don Bosco s’est inspiré, non seulement sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan éducatif: Saint François de Sales.

 

1ère partie :

Être « chrétien et citoyen » dans un monde qui évolue, est-ce possible?

Le contexte où vit François de Sales se rapproche déjà du nôtre. Bien sûr, il ne connaît pas encore la sécularisation des sociétés européennes, mais on voit apparaître au XVIIème siècle, une situation nouvelle: l’existence du protestantisme. On ne choisit pas encore de vivre avec ou sans Dieu, mais le spirituel devient pluriel dans la société.  Et ça se vit mal sur le plan politique, même avant les guerres de religion: Luther est banni de l’empire, il perd toute protection juridique, et il risque sa vie.  Du coup la réflexion s’engage, et Luther propose une séparation entre le domaine de l'Etat (le temporel) et le domaine de l’Église (le spirituel). Vingt ans après, François de Sales écrit en écho, dans un texte sur l’obéissance: «Il faut obéir à tous les supérieurs, à chacun néanmoins en ce en quoi il a autorité sur nous: on ce qui concerne la police et les choses publiques, il faut obéir aux princes; en ce qui regarde l’ordre dans l’Église, aux évêques; dans la famille, au père, ou au maître de maison, ou au mari, quant à la conduite de votre vie chrétienne, au prêtre qui vous accompagne (directeur ou confesseur particulier)».  Belle introduction à la laïcité. Et notons au passage qu' « on ne choisit pas habituellement son prince ou son évêque, ni même souvent son mari, mais on choisit bien son confesseur ou directeur»: le discernement qui existe dans la vie de foi pourra bien être prophétique et formateur dans les autres secteurs.  Il s’agit bien d’un espace de liberté. (IVD III, XI 163).

Comme chrétien, il ne s’agit pas d'être à part: « Non, Philothée, la foi chrétienne ne gâche rien quand elle est vraie, au contraire elle améliore tout. Si elle contrarie les engagements légitimes de quelqu’un, c’est sans doute qu’elle est déformée.  Chacun devient plus agréable (sociable) dans ce qu'il fait en y ajoutant la foi: le soin de la famille en est rendu paisible, l’amour de la femme plus sincère, le service du prince (de l’État) plus fidèle, et toutes sortes d’occupations plus agréables » (IVD I, III 37).  «Bon citoyen et bon chrétien»: pour don Bosco aussi, la foi chrétienne sera une chance pour la bonne citoyenneté d’un jeune.

Il ne s’agit pas de s’accommoder d’un juste milieu, d’être moins chrétien pour tenir aussi son rôle de citoyen, ou à l’inverse, de demissionner de certains secteurs de la vie sociale pour pouvoir accéder à un plus haut niveau de christianisme.  Luther a plaidé pour que tous, clercs ou laïcs, soient reconnus comme chrétiens à part entière.  François de Sales met en acte sa conviction de légale dignité et vocation de tous les chrétiens, quel que soit leur statut social ou ecclésial: « Mon intention est la formation chrétienne de tous ceux qui vivent en ville (pas seulement dans la société traditionnelle rurale; aujourd’hui ce serait la formation de ceux qui vivent à l'heure d'internet et de mondialisation), qui sont mariés, qui sont à la cour (en politique), et qui par leur situation sociale sont obligés d’adopter un certain mode de vie qu’ils pensent incompatible avec la vie chrétienne».  IVD Préface 24. « C’est une hérésie de vouloir exclure de la vie chrétienne les soldats (l’armée), les artisans (les ouvriers, les professionnels) les courtisans des princes (les hommes politiques), les gens mariés (% clercs).  Où que nous soyons, nous pouvons et nous devons aspirer à la vie parfaite.  Il faut accommoder la pratique de la foi aux forces, aux occupations et aux obligations de chacun».  IVD 1, 1113, 7.  Don Bosco proposera la sainteté aussi aux jeunes émigrés du monde ouvrier au XIXème, et nous aujourd’hui aux jeunes de la société de la mondialisation et de la communication.

Ceci supposera que l’évangélisateur soit créatif pour s’adapter à son public, à la culture de ses interlocuteurs.  Dans une société de conflits politiques et religieux, François inaugurera une nouvelle manière de prendre la parole très simplement, avec un ton souriant, chaleureux, à grand renfort d’exemples, de comparaisons et d'anecdotes tirées du quotidien ou de la Bible (comme les histoires ou les rêves de don Bosco).  Puis il rédigera par écrit ses sermons pour permettre aux habitants de Thonon de les lire chez eux en cachette, enfin.