20 avril 2008

« Lève les yeux vers les facultés que tu possèdes »

Épictète
 700poussesdesumac1[1]
 

Allons, prend, toi aussi, conscience de cela, lève les yeux vers les facultés que tu possèdes, et, après les avoir contemplées, dis : «Donne-moi maintenant, Zeus, les circonstances que tu veux. J’ai l’équipement que tu m’as fourni et les ressources pour me diriger à travers ce qui arrive.»
 
Non, mais vous restez assis à trembler que certaines choses n’arrivent, et, lorsque d’autres sont arrivées, à vous plaindre, à pleurer et à vous lamenter; ensuite vous vous en prenez aux dieux. Qu’est-ce qui peut résulter d’une telle bassesse, sinon l’impiété même?
 
Pourtant non seulement Dieu nous a donné ces facultés qui nous permettent de supporter tout ce qui arrive sans être humiliés ni brisés par lui, mais, ce qui est d’un bon roi et, à la vérité, d’un père, ce don qu’il nous a fait est libre de toute contrainte, de toute nécessité et de tout empêchement, il l’a mis tout entier sous notre dépendance, sans se laisser à lui-même le moindre pouvoir de le contraindre ou de lui faire obstacle.
 
Vous possédez cela en toute liberté, c’est à vous, et vous ne l’utilisez pas, et vous n’avez pas conscience de ce que vous avez reçu et de celui qui vous l’a donné, mais vous restez assis à pleurer et à vous lamenter, que vous soyez aveuglés sur le compte du donateur et ne reconnaissiez pas votre bienfaiteur, ou que par bassesse vous vous laissiez aller à adresser à Dieu des reproches et des griefs.

19 avril 2008

J’ai longtemps erré

Saint Augustin
 clouds-indian-ocean[1]


 

J’ai longtemps erré comme une brebis égarée…
Je t’ai cherché dans les merveilles que tu as créées.
 
J’ai demandé à la Terre si elle était mon Dieu,
elle m’a répondu que non.
 
Je l’ai demandé à la mer, à ses abîmes,
tous les êtres qu’ils contiennent m’ont répondu :
cherchez-le au-dessus de nous.
 
J’ai interrogé le ciel, la lune, le soleil, les étoiles,
toutes m’ont répondu : nous ne sommes pas votre Dieu.
 
Maudit soit l’aveuglement qui m’empêchait de te voir.
Maudite soit la surdité
qui ne me permettait pas d’entendre ta voix!
 
Sourd et aveugle que j’étais,
je ne m’attachais qu’aux merveilles de ta création.
 
Je me suis fatigué à te chercher hors de moi,
toi qui habites en moi, pourvu que j’en aie le désir.
 
J’ai parcouru les bourgs et les places publiques,
et je n’ai pas trouvé,
parce que je cherchais en vain ce qui était en moi.
 
Mais tu m’as éclairé de ta lumière,
alors je t’ai vu et je t’ai aimé,
car on ne peut t’aimer sans te voir,
ni te voir sans t’aimer.
 
Ô temps malheureux où je ne t’ai point aimé !

Publié dans Prière | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

18 avril 2008

Éveille en moi, Seigneur, la volonté de m'oublier

Stefan Wyszynski
 qf9du3gm[1]

Aide-moi, ô Père, à ne plus attendre de ma vie
Le contentement et la satisfaction,
L'assouvissement de mes désirs personnels.
Apprends-moi comment me comporter
Pour savoir renoncer à des sentiments trop égoïstes
Qui ne profitent à personne,
Ni à Toi, ni à tes enfants, ni même…à moi.
 
Éveille en moi la volonté de m'oublier,
Conscient que cela ne vaut pas la peine
De perdre son énergie pour soi-même.
Que pourrais-je sans toi?
Je ne souhaite qu'être avec toi,
Créer pour toi seulement, pour ta gloire.
 
Ô Père de vérité,
Ne me permets aucun écart entre mes pensées
Et mes paroles.
Si je te dis que je t'aime, empêche-moi de mentir.
Si je t'exprime mes regrets, qu'ils soient sincères.
Défends-moi, Père, de m'abuser des mots.
Pénètre l'univers de mes réflexions,
Trie-les pour que ne n'essaie pas de te tromper.
 
Défends-moi de faire de la littérature, de fabuler,
Interdis-moi l'inflation de paroles…
Que même mes pensées se taisent
Pendant que je me tiens devant toi,
Qui lis dans les pensées et dans les cœurs…

 

Stefan Wyszynski. Notes de Prison, Le Cerf, 1983

Publié dans Prière | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |

17 avril 2008

Tant que tu n'auras pas découvert

Don Helder Camara

 25-regard-sur-le-monde-70-x-90-cm-n[1]


 

Bien pauvre tu resteras
Tant que tu n'auras pas découvert
Que ce n'est pas les yeux ouverts
Que tu vois le mieux!
 
Bien naïf tu resteras
Tant que tu n'auras pas appris que,
Les lèvres closes,
Il est des silences plus riches
Que la profusion des mots.
 
Bien maladroit tu resteras
Tant que tu n'auras pas compris que,
Les mains jointes,
Tu peux bien plus agir
Qu'en agitant les mains.

16 avril 2008

Pèlerinage

 

"Je me suis réjoui quand je les ai entendus dire,

"Montons à la maison du Seigneur ". (Ps. 122:1)


 

Couper_13

 

La réalité des pèlerinages est présente dans toutes les grandes religions. Dans la tradition biblique, les fêtes religieuses annuelles des Hébreux étaient souvent célébrées dans le contexte de grands pèlerinages à Jérusalem. La procession de l'Arche de l'Alliance au Temple de Jérusalem conduite par David et par ceux qui l'accompagnaient est un exemple parfait d'un pèlerinage comme expression rituelle de leur foi et de leur engagement à chercher Dieu là où il s'était fait connaître.
 
Dans l'Évangile de Saint Luc, nous voyons comment la Sainte Famille participait au pèlerinage annuel à Jérusalem pour célébrer la fête de la Pâque telle que prescrite par la loi Juive. " Chaque année ses parents montaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque, et quand il eu douze ans, ils y montèrent comme c'était la coutume pour la Fête." (Luc 2:41,42). Dans la même foulée, les chrétiens-nes, après la mort et résurrection de Jésus, ont continué à venir de partout dans le monde se ressourcer au pays de Jésus, en Terre Sainte. Désireux de grandir dans leur compréhension de Jésus et de mieux s'identifier à Sa vie, aujourd'hui encore, ils continuent de quitter leur pays pour parcourir les villages et les villes le long de la Mer de Galilée où Jésus a vécu.
 
Le terme pèlerin évoque la démarche de celui qui est à la recherche d'une réalité plus profonde que celle qui remplit son quotidien. Le pèlerin chrétien proclame au reste de l'humanité que ce que lui offre le monde ne suffit pas pour satisfaire toutes les aspirations humaines. Il faut regarder ailleurs, même s'il nous faut pour cela s'éloigner de sa maison. Le réalisation d'un pèlerinage réaffirme en effet, que nous sommes dans le monde mais que nous ne sommes pas de ce monde. Alors le pèlerin et le cheminement vécu dans un pèlerinage nous orientent vers la bonne direction. En n'importe quel lieu du monde et en tout temps, le pèlerinage nous permet de nous rendre compte que nous sommes capables de trouver Dieu quel que soient les circonstances où nous nous trouvons, si seulement nous nous osons le chercher.