05 février 2008

Seigneur bon

de Thomas More (mort en 1535)  

tourmente[1]
 
source photo : http://www.detonphoto.net/zgpmimi.htm


 
Dieu tout-puissant,
écarte de moi toute préoccupation de vanité,
tout désir d'être loué,
tout sentiment d'envie, de gourmandise,
de paresse et de luxure,
tout mouvement de colère,
tout appétit de vengeance,
tout penchant à souhaiter du mal à autrui
ou à m'en réjouir,
tout plaisir à provoquer la colère,
toute satisfaction que je pourrais éprouver
à admonester qui que ce soit
dans son affliction et son malheur.
 
Rends-moi, Seigneur bon,
humble et effacé, calme et paisible,
charitable et bienveillant, tendre et compatissant.
Qu'il y ait dans toutes mes actions,
dans toutes mes paroles,
et dans toute mes pensées,
un goût de ton Esprit saint et béni.
 
Accorde-moi, Seigneur bon, une foi pleine,
une ferme espérance
et une charité fervente;
un amour pour toi, Seigneur bon,
qui dépasse incomparablement
mon amour pour moi-même;
aide-moi à n'aimer rien contre ton gré,
mais toute chose en fonction de toi…
 
Chasse de moi, Seigneur bon,
Cette tiédeur que j'éprouve dans la méditation,
et mon manque de goût à te prier.
Accorde-moi d'être rempli de chaleur,
joyeux et vibrant, lorsque je pense à toi.
Fais-moi la grâce
de désirer tes sacrements avec ardeur,
et de prendre joie en ta présence
dans le Saint Sacrement de l'autel.
Seigneur bon, fais de nous tous, chaque jour,
Des membres vivants de ton Corps mystique,
Ton Église.

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04 février 2008

Les enfants

mel[1]
 


Les enfants...
Cette naissance
Perpétuelle.
Cette enfance
Perpétuelle. Qu’est-ce que l’on ferait, qu’est-ce que l’on serait, mon Dieu, sans les enfants. Qu’est-ce que l’on deviendrait.
 
(…)
 
On croit que les enfants ne savent rien.
Et que les parents et que les grandes personnes savent quelque chose.
Or je vous le dis, c’est le contraire.
Ce sont les parents, ce sont les grandes personnes qui ne savent rien.
Et ce sont les enfants qui savent
Tout.
 
(…)
 
Heureux non pas même, non pas seulement celui
Qui serait comme un enfant, qui resterait comme un enfant.
Mais proprement heureux celui qui est (un) enfant, qui reste un enfant.
 
(…)
 
Pour moi, dit Dieu, je ne connais rien d’aussi beau dans tout le monde
Qu’un gamin d’enfant qui cause avec le bon Dieu
Dans le fond d’un jardin.
Et qui fait les demandes et les réponses (C’est plus sûr).
 
(…)
 
Je ne connais rien d’aussi beau dans tout le monde, dit Dieu.
Qu’un petit joufflu d’enfant, hardi comme un page,
Timide comme un ange,
Qui dit vingt fois bonjour, vingt fois bonsoir en sautant.
Et en riant et en (se) jouant.
Une fois ne lui suffit pas. Il s’en faut. Il n’y a pas de danger.
Il leur en faut, de dire bonjour et bonsoir. Ils n’en ont jamais assez.
C’est que pour eux la vingtième fois est comme la première. Ils comptent comme moi.
C’est ainsi que je compte les heures.
Et c’est pour cela que toute l’éternité et que tout le temps
Est (comme) un instant dans le creux de ma main.
(…)
 
Or je le dis, dit Dieu, je ne connais rien d’aussi beau dans tout le monde
Qu’un petit enfant qui s’endort en faisant sa prière
Sous l’aile de son ange gardien
Et qui rit aux anges en commençant de s’endormir
 
(…)
 
Les enfants ne sont pas comme les hommes.
Pour les enfants jouer, travailler, se reposer, s’arrêter, courir, c’est tout un.
Ensemble.
C’est le même. Ils ne font pas seulement la différence.
Ils sont heureux.
 
(…)
 
Les enfants ne peuvent marcher, mais ils savent très bien courir.
  

Charles Péguy


(Extraits tirés de Les enfants, Collection Catholique, Paris, NRF, Gallimard, 1957).

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03 février 2008

Il était une FOI … en famille : un w-e salésiennement formidable !

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 18,19,20 Janvier 2008 : un week-end des familles pas comme les autres !
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Bien sûr, dès le vendredi soir, le charme salésien de Farnières a fonctionné comme  d’habitude : chaleur d’un accueil joyeux et souriant, pilotage des nouveaux venus dans les dédales du domaine, les noms de chacun sur les portes des chambres, des fardes personnelles sur les lits, le mot du soir pour donner le ton du week-end … et la Farnières vespérale. Tout est pensé pour jouer la rencontre « enfants admis » et « parents cools »
Jusque là, rien d’extraordinaire pour Farnières.
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L’affaire se corse dès qu’il s’agit de traiter le thème de la transmission intergénérationnelle de la foi. Les organisateurs sont heureux du week-end dans la mesure où les adultes auront pris confiance en eux et dans leur capacité réelle d’expliciter leurs valeurs à leurs enfants, et de leur dire leur attachement à Jésus.
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Les parents et les enfants  ont expérimenté, séparément puis ensemble, l’écoute d’une parole, une expression de leur foi, la mise en route d’un dialogue à travers des jeux, la célébration « liturgique »  et la prière.
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En prenant appui sur les paraboles du semeur et de la semence, les participants ont pu comprendre la fragilité et la force féconde de la foi, le soin quotidien qu’elle requiert, l’espérance qu’elle suscite, l’amour qui la fonde.
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Avec la dizaine d’animateurs issus de la famille salésienne, nous étions cinquante dont 20 enfants de 3 à 14 ans.

pour l'équipe d'animation,

René DASSY - Salésien Coopérateur (groupe de Ghanshoren)

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Tu n’attaches d’importance qu’aux mains vides

mains-lumiere[1]


Seigneur Dieu notre Père,
tu connais jusque dans les moindres détails
la vie, la pensée et le cœur de chacun;
à tes yeux il n’y a pas de juste, pas un seul.
Cependant tu n’as oublié, repoussé personne.
Tu aimes chacun de nous, tu sais
ce dont il a besoin et tu veux le lui donner;
tu n’attaches d’importance qu’aux mains vides
que nous tendons vers toi,
afin de nous les remplir abondamment.
 -
Dans la passion et la mort de Jésus,
ton Fils bien-aimé,
tu as pris sur nous nos ténèbres et notre misère,
et en faisant de nous tes enfants,
tu nous fais accéder à la lumière et à la joie.
C’est en son nom que nous te prions
d’accorder à chacun le Saint-Esprit.
Que nous soyons réconfortés et encouragés
à faire un pas en avant dans la voie
où tu nous as placés.
 

Karl Barth  -  Pasteur protestant et professeur de Théologie né en Suisse. (1886-1968)

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02 février 2008

La Chandeleur

 

Anselm Grün


Anselm Grün, moine bénédictin, est abbé du monastère de Münsterschwarzach en Allemagne. Docteur en théologie et psychologue, il est accompagnateur spirituel. Ses livres connaissent un grand succès en Europe. Plusieurs ont été traduits en français. 

m-Bougie[1]


Quarante jours après Noël, le 2 février, on célébrait à Jérusalem depuis le v6 siècle une fête bien particulière. On l'appelait la fête de la Rencontre, ou de la Purification. À Rome, on célébrait alors la Présentation de Jésus au Temple. La piété populaire a toujours rapporté cette fête à Marie, et l'a nommée pour cette raison, en allemand, la fête des lumières de Marie (Mariä Lichtmess). Jadis, cette fête marquait la fin du temps de Noël. La réforme de la liturgie a abrégé ce temps ; elle en a fixé le terme à la célébration du baptême de Jésus. À Rome, le jour de la Présentation, on défilait en procession solennelle en portant des cierges. Il est probable qu'ainsi l'Église a repris à son compte l'usage païen de l'une de ces processions purificatrices qui se pratiquaient à Rome au début de février ; dans ce cas encore, on peut déceler les racines païennes de la fête, et constater qu'elle avait pour les chrétiens une signification archétypique. Mais quel sens cette fête peut-elle encore avoir aujourd'hui pour nous ?
 
Elle rappelle la rencontre de Marie et du vieillard Syméon. Celui-ci prend l'enfant dans ses bras et bénit Dieu en disant : « ... mes yeux ont vu ton salut, / que tu as préparé à la face de tous les peuples, / lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël » (Luc, 2, 30-32). Pour moi, le rituel de ce jour comporte l'écoute de la cantate de Bach Ich habe genug [cantate n° 821. Le texte dit : « J'ai assez vécu; avec un grand désir, j'ai pris dans mes bras le Sauveur, l'espérance des fidèles. Je suis comblé ! Je l'ai vu, ma foi a serré Jésus sur mon cœur. » Au quarantième jour après Noël, le but de cette fête apparaît dans ces paroles. Si, pendant ces semaines, j'ai vraiment médité sur Jésus, si je l'ai pris dans mes bras, alors je suis comblé, alors je peux laisser aller tout ce qui me retenait encore. La Nativité m'accompagne dans la vie quotidienne ; avec le Christ dans mon cœur, je peux la sur­monter autrement.
 
Dans ses chants, la liturgie manifeste un autre aspect encore de cette fête. L'antienne que l'on chante lors de la procession aux cierges dit : « Décore ta demeure nuptiale, Sion, et reçois le Christ Roi. Prends dans tes bras Marie, la Porte du Ciel ; car elle porte le Roi de la lumière éternelle. » Cette fête nous invite à recevoir le Christ dans la demeure intérieure de notre âme; la demeure ainsi évoquée, c'est notre cœur. Les noces entre Dieu et l'être humain ont lieu quand nous laissons le Christ entrer dans la demeure intérieure du château de notre âme, comme Thérèse d'Avila nomme la chambre nuptiale de l'âme humaine. Ce qu'exprime et célèbre la procession de la Chandeleur, c'est cela. Au début de l'Eucharistie, les fidèles se rassemblent dans l'église plongée dans l'obscurité ; le prêtre consacre les cierges et les allume. Ensuite, tous rentrent dans l'église avec les cierges allumés : cette image montre que la lumière de Jésus-Christ entre dans le temple de notre cœur et illumine tout ce qui y était encore obscur et en attente de la rédemption.
 
Beaucoup de communautés essaient aujourd'hui de reprendre et de renouveler la célébration de la Chandeleur, car elles sentent que cette fête nous communique quelque chose d'essentiel concernant notre existence même: il faut qu'en notre vie toujours plus de nouveaux espaces s'ouvrent à la lumière qui s'est allumée à Noël dans notre monde. La lumière de Noël nous renvoie à notre vie quotidienne, en nous donnant pour tâche d'y ouvrir à l'illumination des domaines toujours plus nombreux : ceux du travail, de la vie de famille, de la communauté dans le service divin de l’engagement politique. Il faut que la lumière de Noël éclaire, aujourd’hui encore les païens, comme il est dit dans le chant de louange de Syméon. Il faut qu’aujourd’hui encore cette lumière de l’amour comble le monde, en toi qui me lis, et autour de toi, afin que tous les humaines voient le salut qui exauce leur désir le plus profond.
  

Grün, Anselm, Petite méditation sur les fêtes de Noël, traduit de l’allemand par Claude Maillard. Albin Michel, Paris, 1999.


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