06 février 2018

Tout donner !

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J'étais allé, mendiant de porte en porte, sur le chemin du village lorsque ton chariot d'or apparut au loin pareil à un rêve splendide et j'admirais quel était ce Roi de tous les rois !

Mais les espoirs s'exaltèrent et je pensais : c'en est fini des mauvais jours, et déjà je me tenais dans l'attente d'aumônes spontanées et de richesses éparpillées partout dans la poussière.

Le chariot s'arrêta là où je me tenais. Ton regard tomba sur moi et tu descendis avec un sourire. Je sentis que la chance de ma vie était enfin venue.

Soudain, alors, tu tendis ta main droite et dis : « Qu'as-tu à me donner ? »

Ah ! Quel jeu royal était-ce là de tendre la main au mendiant pour mendier ! J'étais confus et demeurai perplexe ; enfin, de ma besace, je tirai lentement un tout petit grain de blé et te le donnai.

Mais combien fut grande ma surprise lorsqu'à la fin du jour, vidant à terre mon sac, je trouvai un tout petit grain d'or parmi le tas des pauvres grains. Je pleurai amèrement alors et pensai : « Que n'ai-je eu le cœur de te donner mon tout ! »

Rabindranath Tagore
(L'offrande lyrique)

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05 février 2018

Comme une terre lointaine

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« N’oublie pas qu’avant d’être un « proche », l’autre ressemble peu à peu à une terre lointaine. Il convient de l’aborder comme un pays dont on doit respecter la langue étrangère, les us, les coutumes, les paysages familiers et les climats changeants, le jardin secret, la souveraineté. Il s’agit donc d’acclimater ton savoir à une réalité parfois déroutante, en tout cas fondamentalement différente de la tienne, en cherchant à t’adapter à l’autre, à le comprendre dans sa nécessité intérieure, à l’apprivoiser où à le rejoindre. Autant dire que pour aborder ce pays de l’autre, tes bagages, tes grilles d’analyses tes jugements coutumiers et tes habitudes te seront de peu d’utilité. « En réalité, tout se passe comme si habiller une relation exigeait d’abord que l’on se dépouille soi-même. »

« Cette idée de dépouillement radicale nous ramène au désert. Il faut accepter d’aborder l’autre comme un vaste territoire inconnu : parfois sans point de repère, sans garantie et même sans chemin tracé. Sans a priori, ni attente prédéfinie. Juste avec la passion de découvrir un « lieu » singulier qui peut devenir un « lien » unique. »

François Garagnon
Extraits du livre « Le maître des liens inaltérables »

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04 février 2018

Reste avec moi

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Il y a de ces matins de tendresse où tout,
les gens et les choses vous disent : "je t'aime..."
Il y a de ces midis de lumière
où la nature tout entière vous répète :
"c'est bon la vie..."
Il y a de ces soirées de beauté
où les étoiles elles-même vous murmurent :
"Tu n'en finiras jamais de t'émerveiller..."

On a l'impression de marcher
sur des tapis de velours,
de naviguer sur des eaux moirées
et de voler dans des ciels d'azur.
On se sent capable
de tenir l'univers dans ses bras,
d'abattre des forêts entières, de vivre mille vies.
C'est merveilleux !

Mais il y a aussi de ces nuits de grande noirceur
où l'on se répète sans cesse :
"Quand cela vat-til finir ?"
Il y a des hivers de tristesse où l'on si dit, comme Job :
"Périsse le jour où je suis né !"
Il y a de ces nuits de douleur
où l'on crie à s'époumonner :
"Je n'en peux plus !"

On a des nœuds dans l'estomac,
des questions sans réponses plein la tête,
des problèmes plein les bras.
On est sans espoir, sans élan, sans souffle.
On voudrait mourir.
On est las de traîner sa vie.
C'est terrible !

Aux jours de doux temps
comme aux jours de tempête,
"Reste avec nous !"
Pour la lumière, merci !
Que je ne t'oublie pas quand il fait beau
et que je ne t'accuse pas quand il fait mauvais.

Jules Beaulac

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03 février 2018

Un miracle de chaque instant

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L'Homme devient un miracle de chaque instant dès que l'on perçoit l'esprit frémir sous la chair, comme la source invisible parmi les herbes hautes, l'âme illuminer le visage d'une clarté d'aube, douce et puissante à la fois.

Nous ne sommes pas seulement pétris de glaise. Par la flamme qui nous habite nous tendons vers le haut. Un souffle aérien soulève la masse, l'allège comme le levain enfoui dans la pâte solide.

Chaque fois que l'Homme affine sa sensibilité, sa part d'éternité s'accroît, le ciel en lui grandit, sa chair se fait plus transparente.

Philippe Mac Leod
extrait - L'infini en toute vie

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02 février 2018

Lumière de Dieu

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Merci à Toi, mon Dieu,
Pour la lumière à l’horizon de mes soucis
Qui force le gris de mes ennuis,
Et pour ce bout de ciel bleu
Aux fenêtres de mes angoisses.

Merci à Toi, mon Dieu,
Pour la lumière du printemps
Qui ouvre les bourgeons
En dépit des frimas.
Par toi ils sont la promesse des fleurs
Et déjà la saveur des fruits.

Merci à Toi, mon Dieu,
Pour ces lumières intérieures
Qui transforment mon regard,
Et qui disent déjà
Les splendeurs du lendemain.

Merci à Toi, mon Dieu,
Pour la lumière dans les yeux d’un enfant,
Pour ces rêves et ces éclats de rire
Qui résonnent de vie,
Pour la tendresse du vieillard
Qui annonce l’aurore au cœur du crépuscule.

Père Robert Riber

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