16 mars 2013

Un chemin de paix

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Qu’y a-t-il derrière les divisions entre les cultures, les religions, les partis politiques, et nos différentes visions du monde ?  N’est-ce pas la peur : la peur de ne pas être le meilleur, de ne pas réussir, de ne pas gagner dans les conflits, la peur d’être humilié et écrasé ?
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Rencontrer l’autre différent, de personne à personne, de cœur à cœur, vivre une amitié avec lui, est un chemin de transformation et de paix. Elle implique une croissance dans l’amour et dans l’ouverture aux autres. Cette rencontre se fonde sur la confiance mutuelle. Elle implique qu’on laisse tomber ses masques, ses murs, ses besoins de pouvoir, et ses mécanismes de défense pour devenir soi-même vulnérable et humble, en accueillant le don de l’autre. C’est alors la joie d’être ensemble comme des humains.

La rencontre est alors très différente du dialogue. Celui-ci est un échange et un partage au niveau des idées, d’une vision du monde et de la culture. La rencontre se rattache à notre humanité, à notre cœur profond, à la réalité de notre personne avec tout ce qu’elle a de faible et de beau, avec sa part de souffrances et de joies. Elle éveille nos désirs d’être bons et vrais. Elle se manifeste à travers le visage, les yeux, les sourires, les attitudes du corps. Certes une rencontre peut se préparer mais elle est essentiellement quelque chose qui est donnée. On ne « fait » pas la confiance réciproque, on la reçoit. Certes, la rencontre implique un grand respect de la culture de l’autre, différente de la sienne. Celle-ci ne peut être entièrement séparée de l’humain. L’humain est comme le socle sur lequel repose la culture. La rencontre est dans une communion des cœurs – de nos cœurs vulnérables et fragiles. Cette communion implique que chacun s’approfondisse dans ses propres valeurs, sa propre foi.
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Derrière l’intuition de Benoit XVI de ces rencontres du Parvis des Gentils il y a la réalisation que la différence ne doit pas être une menace, une source de peur, mais qu’elle peut devenir une richesse, si nous nous rencontrons humblement les uns avec les autres comme personnes, avec nos fragilités, nos peurs, et un désir d’apprendre de l’autre. Aucun de nous, ne possède la vérité. Nous cherchons plutôt à être possédés par la vérité, à être entrainés et introduits dans le mystère de l’être humain et de son histoire, et finalement dans la fragilité et le mystère de la mort qui nous conduit vers la source universelle. A travers ces rencontres nous pouvons cheminer ensemble vers une paix réelle entre tous les êtres humains.
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La paix jaillit de rencontres voulues, elle suppose la communion entre des personnes différentes.
Cette paix ne consiste pas juste à accueillir une belle fleur dans le jardin. Elle est comme du pain : il faut cultiver la terre, l’ensemencer, récolter, puis moudre les grains et enfin faire la farine et fabriquer le pain. Apprendre à rencontrer l’autre différent, prend du temps. Cela demande un effort, un travail sur soi, une écoute et une compréhension de la situation des autres ; cela demande de reconnaître humblement ses propres torts, sa soif de pouvoir et son désir d’être le plus fort. Ce qui est important, c'est qu'ensemble nous devenions responsables de construire un monde meilleur où les forts au lieu de se rivaliser pour dominer et gagner se mettent ensemble pour relever les humiliés.

Jean-Paul II disait : « il n’y a pas de paix sans justice, il n'y a pas de justice sans pardon. » J’ajouterai : « il n'y a pas de paix si nous n’essayons pas de rencontrer l’autre avec respect et humilité ». C’est la rencontre personnelle avec l’autre différent qui nous guérit de nos préjugés, qui nous fait sortir de l’emprisonnement de nos cultures et nous conduit vers la sagesse de l’amour universel. Izzeldin Abuelaish, un médecin palestinien qui a perdu trois enfants tués dans le conflit de Gaza, a écrit le livre « Je refuse de haïr ». Il dit que la seule solution pour cheminer vers la paix est que des palestiniens et des israéliens se rencontrent comme des personnes et partagent sur leur humanité.

Il nous est indispensable d’approfondir et de nourrir la spiritualité et le souffle qui nous incitent chacun à dépasser nos égoïsmes personnels, notre clan, notre groupe et notre culture qui peuvent nous enfermer comme dans une forteresse. Le souffle nous ouvre à la grande famille humaine pour devenir comme une fontaine qui donne vie aux autres et crée un chemin de paix.

Jean Vanier, fondateur de l'Arche.
Extraits de son discours lors du Parvis des Gentils à l'UNESCO, mars 2011

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15 mars 2013

« Le Christ des autres. »

 

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« Vous êtes le Christ des autres. Ils n’ont pas d’autres Christ que vous, parce que c’est uniquement à travers vous qu’ils voient le Christ Où voulez-vous que l’homme de la rue,  où voulez-vous que nos contemporains découvrent Dieu comme une expérience vivante, sinon à travers nous ? Pour eux, ce ne sont pas les livres, ce ne sont pas les discours qui pourront jamais rien changer à rien… Il s’agit uniquement d’un témoignage où, dans une vie dont la noblesse et le rayonnement porteront partout la lumière et la joie, nous avons à devenir, que l’homme d’aujourd’hui découvrira ce Dieu caché au plus intime de lui et qui ne cesse de l’attendre… »

Ainsi donc, nous sommes l’expression du visage de Dieu qui choisit souvent de n’avoir d’autre révélation que nous-mêmes dans le milieu où nous vivons.

Saint Augustin le disait : « Nous n’avons pas seulement été faits chrétiens, nous avons été faits Christ » afin d’être pour les autres, lumière et réconfort de sa présence..

Maurice Zundel.

à voir ou à revoir : la tendresse de Dieu

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14 mars 2013

Une chose précieuse

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Il est une chose précieuse
Que chacun de nous reçoit en naissant...
Quelque chose de doux comme le miel,
De chaud comme le soleil,
De réconfortant comme l ’amitié,
De beau comme une fleur.

Quelque chose que l’on peut partager sans l’amoindrir,
Donner sans s’appauvrir, offrir à tous sans le diviser...
Quelque chose que tout être humain,
En quelque coin de la planète,
Reçoit en cadeau de naissance.

Alors?  Vous avez trouvé?

Cette chose merveilleuse, élan de notre cœur,
Reflet de la joie de Dieu, c’est le SOURIRE !

Dès la naissance, instinctivement le bébé sait sourire.
Et le sourire d’un bébé est certainement
La source de joie la plus pure et la plus profonde
Que nous puissions ressentir.

Et avez-vous remarqué comme un sourire reçu
Peut illuminer tout à coup votre journée?

Alors, pourquoi oublier si souvent que le sourire
Que vous pourriez offrir va, lui aussi,
Illuminer la journée de quelqu’un d’autre?

Un sourire sincère est le plus beau cadeau
Que l’on puisse nous faire.
Et un sourire sincère est le plus beau cadeau
Que nous puissions faire à notre entourage

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13 mars 2013

BUONA SERA

«Prions tous pour une grande fraternité»

François Ier, un nom en hommage à François d'Assise. L'homme qui avait osé rencontrer le sultan comme un ami pendant les croisades. L'homme qui a initié l'interreligieux dans le Christianisme. L'homme qui vient d'Assise, haut lieu des rencontres interreligieuses depuis 1986.

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Jorge Mario Bergoglio, l’ascète proche des pauvres

Selon une rumeur, jamais confirmée ni démentie par l’intéressé, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, 76 ans, aurait recueilli une quarantaine de voix lors du conclave de 2005, suffisamment pour bloquer l’élection de Joseph Ratzinger, avant qu’il ne laisse finalement entendre qu’il ne voulait pas être élu. Lui-même n’a jamais parlé de cet épisode: l’homme, qui n’accorde jamais d’entretien à une presse dont il est pourtant un lecteur assidu, cultive autant la discrétion qu’il mène une vie austère.

Issu d’une famille modeste d’immigrés italiens de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio a délaissé la résidence des archevêques de la capitale argentine pour un petit appartement près de la cathédrale où il se lève à 4 h 30 du matin pour une journée de travail sans temps mort.

« Il écoute deux fois plus qu’il ne parle et perçoit bien plus que ce qu’il écoute », confiait un proche à La Croix en 2005. De ses années de curé à Buenos Aires et dans la sierra, il a gardé un sens pastoral affirmé, ne répugnant pas à confesser régulièrement dans sa cathédrale et faisant tout pour rester proche de ses prêtres pour lesquels il a ouvert une ligne téléphonique directe.

On le voit d’ailleurs souvent déjeuner d’un sandwich dans un restaurant avec un de ses curés et il n’a pas hésité, en 2009, à venir loger dans un bidonville chez un de ses prêtres menacé de mort par des narcotrafiquants.

Ayant fait de la pauvreté un de ses combats – « une violation des droits de l’homme », affirmait-il en 2009 – ce pourfendeur du néolibéralisme et de la mondialisation est ainsi devenu une autorité morale incontestable en Argentine et au-delà (son humilité au Synode de 2001 sur le rôle de l’évêque, où il fut rapporteur adjoint, avait frappé). Au point qu’il apparaît aujourd’hui comme la seule véritable force d’opposition au couple Kirchner dont il ne cesse de dénoncer l’autoritarisme.

Il leur semble suffisamment dangereux pour que la presse pro-Kirchner ressorte en 2005 une vieille affaire accusant le P. Bergoglio, provincial des jésuites d’Argentine pendant la dictature, d’avoir dénoncé deux de ses confrères qui furent enlevés et torturés dans la sinistre École mécanique de la marine.

D’autres témoignages, au contraire, rappellent l’énergie qu’il a dépensée pour obtenir leur libération. Et tandis que l’ancienne médiatrice argentine Alicia Oliveira, qu’il a sauvée des militaires, évoque sa grande richesse affective, la plupart des jésuites argentins gardent de lui l’image d’un homme qui a su apaiser une province divisée et sait gouverner en situation de crise.

 

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Biographie de François 1er

à voir : François 1er

Et j’ai posé mes souliers

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Et j’ai posé mes souliers.
J’ai refait le chemin.
La jeunesse et les vents marins.
J’étais un pèlerin qui ne cherchait plus Dieu.
Ni le doute. Ni les merveilleuses déroutes.
J’étais un pèlerin heureux.
J’étais un peu plus vieux
 mais ma peau d’âme semblait lisse et généreuse.
J’avais perdu un peu de cette mémoire des livres
mais je gardais des milliers de mots,
des fulgurances, des fureurs et des mystères.
J’étais un peu fatigué, j’ai posé mes souliers.
J’ai parlé avec mes pieds. J’étais poète.
Devant la cheminée j’ai regardé le feu
dans la cathédrale de sable des années qui passent.
Et j’ai pu voir le verre de l’instant présent,
fluide et incandescent.
Je ne cherchais plus rien,
sinon ce sentiment merveilleux
d’être encore en vie après tant d’erreurs et de doutes.
 Je ne cherchais plus de merveilleuses déroutes.
J’étais un pèlerin heureux. Oui presque.
Et je portais mon nom comme ma vie :
ce qui importe c’est le chemin, non ?

© Patrick Chemin (2012)

à voir le clip pour le clap final : Farnières, ça marche !
(le reportage complet va suivre !)
Rendez-vous en 2014, du 28 au 30 mars... 

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