21 mars 2012

La résurrection nous attend

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Toi qui es Dieu et qui es devenu un pauvre homme.
Comme nous Tu as eu faim et soif,
comme nous Tu as eu peur et Tu as pleuré,
comme nous Tu es mort.
Ton pauvre corps a été mis dans la tombe,
comme le sera le nôtre,
et Tu en es sorti transfiguré,
comme nous en sortirons un jour.
Mon bien-aimé, avec Toi la mort est belle,
La Résurrection nous attend.
Merci.

Sœur Emmanuelle


Et même si hier c'était l'officiel, aujourd'hui encore on peut le dire : Vive le printemps !
Allez donc faire un tour dans la nature qui revit : voir la vidéo du jour

 

 

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20 mars 2012

Il suffit que tu sois jeune

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«Les jeunes d'aujourd'hui aiment le luxe, méprisent l'autorité et bavardent au lieu de travailler. Ils ne se lèvent plus lorsqu'un adulte pénètre dans la pièce où ils se trouvent. Ils contredisent leurs parents, plastronnent en société, se hâtent à table d'engloutir les desserts, croisent les jambes et tyrannisent leurs maîtres. Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l'autorité et n'ont aucun respect pour l'âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans.» SOCRATE (470 avt J.C.)

          

Nous avons une prédilection spéciale pour les jeunes : nous leur consacrons ressources, énergies et même notre vie. Dès les premières années de la formation, nous voyons que Marie-Dominique et Don Bosco ont fait des jeunes, leur mission. Nous avons été ainsi contaminées par leur passion pour l’éducation qui dépasse nos pensées et maintes fois constitue notre croix. Nous avons appris qu’il suffit qu’ils soient jeunes pour les aimer, prendre soin d’eux, les considérer comme une ressource précieuse pour la société et pour l’Eglise. “Avec vous je me trouve bien” affirmait  Don Bosco. “A toi je les confie” avait reçu en consigne Marie-Dominique à Borgoalto.

Ce n’est pas une période facile que les jeunes générations traversent dans chaque partie du monde, vécue de façon différente. Dans l’ère des nouvelles technologies, des découvertes qui ne s’arrêtent pas, les jeunes doivent faire face à une quantité considérable d’opportunités et parfois se trouvent dans la confusion, désorientés à côté des modèles proposés de valeurs, d’idéaux. A ces jeunes nous voulons dire par la vie, la présence, l’amour qui se rend visible, que nous sommes de leur côté, que nous avons à cœur leur présent et leur avenir, les désirs et les fatigues qui les assaillent.

Il est courant d’entendre dans les conversations des gens des phrases négatives concernant les jeune… “Notre jeunesse grandit mal, n’a aucun respect pour les anciens”. “ Je ne vois aucune espérance pour l’avenir de notre pays si c’est la jeunesse d’aujourd’hui qui gouverneront demain”. “Les jeunes sont mal éduqués et manquent de courage. Les jeunes d’aujourd’hui ne seront jamais capables de maintenir notre culture”. Ce sont des phrases entendues bien sûr dans le dernier voyage en bus mais ce sont des inscriptions qui reportent aux affirmations de Socrate (470 avt. J.C.), Exode (720 avt JC.) des citoyens de l’ancienne Babylone (2500 avt J.C).

Retenir les jeunes, un “problème“ est souvent un lieu commun. Nous savons que leur mal-être est lié au mal-être des adultes. Pour cela nous parlons d’“émergence éducative”. C’est à nous, éducateurs, éducatrices qu’il est demandé de faire le premier pas, même quand ils nous tournent le dos, qu’ils nous provoquent ou qu’ils sont indifférents.

Les jeunes: notre mission. Nous les regardons avec espérance, les cherchons, nous nous engageons à connaître leur vécu même si parfois il est indéchiffrable. Parce que c’est la vie évangélique. Le charisme que nous avons reçu comme don.

Giuseppina Teruggi fma
DMA mars-avril 2012

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19 mars 2012

Béatitudes pour temps ordinaire

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Consignes du temps ordinaire
qu’on signe d’une vie d’ordinaire
bien remplie, trépidante, un zeste impatiente.

Paradoxes du parcours quotidien
par avance sanctifié
dans sa banalité
dans sa simplicité.

Consignes du Seigneur de l’ordinaire
qui vient sans extra ordinaire :
Ou si peu, en passant !

Vis le temps dans l’instant
et par ce moment
dévoile l’entre-temps
du Dieu toujours présent.

Consignes de Jésus fait homme
les signant de sa vie.
paraphant l’incroyable, l’inouï
dans l’écartèlement de la Croix
tendue comme l’arc entre ciel et terre
tissant réseau entre frères humains.

Heureux, dit-il, en marche, debout, en partance.
Et il pèse ce mot, goûtant sa vigoureuse sonorité,
pressentant les potentialité à déployer.

Heureux de grand bonheur

Heureux à mon image
si brisant tes identités tronquées

- tes abris, tes bannières –
tu creuses, sous tes aridités :

Je ferai en toi jaillir la source vive en hauteur, en profondeur
Elle s’élancera jusqu’au plein ciel du Royaume.

Heureux à mon image
si gardant mon visage au secret de ton cœur

- ma vie blessée et mon corps broyé, sans âge –
tu discernes l’homme vrai, sans fard, en ce frère bafoué
Je te saisirai en moi.
Je te reconnaîtrai prodigue du Royaume,
communiquant sa Béatitude.

Consignes pour tes temps ordinaires
l’élan de tes printemps,
la glace de tes hivers.

Je les signe de mon corps
ce corps donné
Royaume où reposer
et se réjouir, le cœur dépossédé.

Mireille HUGONNARD

Voir les 2 vidéos du jour à l'occasion de la st Joseph et  suivez également ce lien

 

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18 mars 2012

Chemin de passion, chemins du monde

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Quand je pense aux pauvres, l’image qui me vient à l’esprit est celle d’hommes et de femmes marchant sur le bord du chemin, chargés de lourds fardeaux. Je les revois très tôt le matin, marchant en direction du marché ou des champs, espérant vendre ou acheter quelque chose, trouver du travail ou peut-être rencontrer quelqu’un qui leur donne assez pour survivre un jour de plus. Je me rappelle m’être senti coupable d’être bien assis dans une voiture alors que tant de gens marchaient, parfois pieds nus, parfois dans des sandales usées.

Je les ai vus marcher sur les routes poussiéreuses de Bolivie, du Pérou et du Guatemala. Avec les yeux de mon cœur, je les vois encore. Les pauvres marchent sur les routes secondaires de notre monde, transportant de très lourds fardeaux, tentant de  survivre.

Je n’ai jamais beaucoup marché. J’ai toujours pu compter sur des avions, des trains, des voitures ou des autobus pour me conduire d’un endroit à un autre. Mes pieds n’ont jamais beaucoup foulé la poussière du sol ; j’ai toujours pu compter sur des roues pour me rendre la vie plus facile. Dans mon monde, peu de gens marchent. Il est même parfois difficile de trouver une personne en bordure de la route pour demander des indications. Dans mon monde, les gens vont d’un endroit à un autre enfermés dans leur cabine roulante, écoutant leur musique préférée et, seulement à l’occasion, rencontrant d’autres personnes dans des stationnements, des supermarchés ou des comptoirs de restauration rapide.

Mais Jésus marchait, et il marche encore. Il marche de village en village et, en marchant, il rencontre les pauvres. Il rencontre les mendiants, les aveugles, les malades, les endeuillés et ceux qui ont perdu espoir. Il demeure très près de la terre. Il sent la  chaleur du jour et la fraîcheur de la nuit. Il connaît le gazon qui se fane et se flétrit, la terre rocailleuse, les arbustes épineux, les arbres stériles, les fleurs des champs et les riches récoltes. Parce qu’il marche tant, il les connaît et sent dans son corps la rigueur et la vitalité des saisons. Il écoute attentivement les personnes avec qui il marche et leur parle avec l’autorité d’un vrai compagnon de route. IL est sévère bien que miséricordieux, franc bien que très doux, exigeant bien que prêt à pardonner, inquisiteur bien que très respectueux. Il coupe profondément, mais avec les mains d’un guérisseur; il sépare, mais uniquement pour laisser pousser; il rejette, mais toujours pour permettre l’affirmation.  

Jésus est intimement lié à la terre qu’il foule. Il observe les forces de la nature; il apprend d’elles, les enseigne et révèle que le Dieu créateur est celui-là même qui l’a envoyé annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, rendre la vue aux aveugles et aux prisonniers la liberté.

Les pauvres qui marchent sur les routes et à travers les déserts et les endroits sauvages de ce monde m’appellent à l’humilité – du mot latin humus, qui signifie terre. Je dois rester proche de la terre. J’ai souvent la tête dans les nuages, rêvant d’un monde meilleur. Mais jamais mes rêves ne porteront fruit si je ne garde les yeux tournés vers la terre et vers ces gens qui marchent sur leurs routes longues et pénibles, et qui m’invitent à les accompagner. Mais que signifie marcher avec les pauvres ? Cela signifie reconnaître ma propre pauvreté: ma profonde blessure intérieure, ma fatigue, mon impuissance, ma finitude. C’est là que je suis en lien avec la terre, là que je suis vraiment humble. Oui, c’est là que je deviens solidaire de tous ceux et celles qui marchent sur la terre. C’est là que je découvre que je suis, moi aussi, aimé, personne fragile et chère.

Avant d’entrer dans sa passion, « sachant qu’il est sorti de Dieu et qu’il va vers Dieu, Jésus prend un linge et commence à laver les pieds des disciples » (Jn 13, 3-5). Le Verbe s’est fait chair pour laver mes pieds fatigués. Il me touche précisément là où je touche le sol, là où la terre est liée à mon corps tendu vers le ciel. Il s’agenouille, prends mes pieds dans ses mains et les lave. Puis il me regarde et, quand nos yeux se croisent, il dit : « comprends-tu ce que j’ai fait pour toi ? si je t’ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, tu dois laver les pieds de tes frères et sœurs » (Jn 13, 13-14).

Pendant que je marche sur cette route longue et difficile qui conduit à la croix, je dois m’arrêter en chemin pour laver les pieds de mes compagnons. En m’agenouillant devant mes frères et sœurs, en leur lavant les pieds et en les regardant dans les yeux, je découvre que c’est à mes frères et sœurs qui marchent à mes côtés que je dois de pouvoir moi-même marcher.

Henri J.M Nouwen. Chemin de passion, chemins du monde
publié chez Novalis 
Source : www.spiritualite2000.com

Né aux Pays-Bas, Henri J.M. Nouwen a connu une brillante carrière universitaire aux Etats-Unis avant de devenir aumônier d’une communauté de l’Arche, au nord de Toronto. Conférencier réputé et apprécié, il était également l’auteur de nombreux volumes publiés en plusieurs langues. Il est décédé subitement en septembre 1996.

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17 mars 2012

Construire l'Église de demain

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Il est bon parfois de prendre du recul et de regarder derrière soi.

Le Royaume n'est pas seulement au de-là de nos efforts,
Il est aussi au-delà de notre vue.

Durant notre vie, nous n'accomplissons qu'une petite partie
de cette entreprise magnifique qu'est le travail de Dieu.

Rien de ce que nous faisons n'est achevé,
ce qui voudrait dire, en d'autres termes,
que le Royaume se trouve toujours au-delà de nos possibilités.

Aucune déclaration ne dit tout ce qui peut être dit.
Aucune prière n'exprime complètement notre foi.
Aucune religion n'apporte la perfection.
Aucune visite pastorale n'apporte la plénitude.
Aucun programme n'accomplit la mission de l'Église.
Aucun ensemble de buts et d'objectifs ne peut être complet.
C'est ainsi que nous sommes.

Nous plantons des graines de semence qui un jour pousseront.
Nous les arrosons, sachant qu'elles portent en elles la promesse du futur.

Nous posons des fondements sur lesquels d'autres construiront.
Nous fournissons le levain qui produira des effets bien au-dessus de nos capacités.
Nous ne pouvons pas tout faire, et le comprendre nous apporte un sentiment de libération.

Cela nous permet de faire quelque chose, et de la faire bien.
Ce n'est peut-être pas fini, mais c'est un début,
un pas de plus sur le chemin,
une opportunité de laisser entrer la grâce du Seigneur qui fera le reste.

Nous pouvons ne jamais voir le résultat final,
mais c'est la différence entre le maître artisan et l'ouvrier.

Nous sommes des ouvriers, pas des maîtres artisans, pas des ministres, pas des messies.

Nous sommes les prophètes du futur et non de nous-mêmes.

Mgr Oscar Romero (1917-1980)

 

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