20 juillet 2008

la face ensoleillée de chacun

soleil-couchant[1]

Seigneur, accorde-moi aujourd'hui ces grâces:
Que rien ne puisse troubler ma paix en profondeur,
Mais que j'arrive à parler santé, joie, prospérité,
À chaque personne que je vais rencontrer,
Pour l'aider à découvrir toutes ses richesses.
 
Aide-moi surtout, Seigneur, à regarder
La face ensoleillée de chacun
Tous ceux avec qui je vis.
Il m'est parfois si difficile, Seigneur,
De dépasser les défauts qui m'irritent en eux,
Plutôt que de m'arrêter à leurs qualités vivantes
Dont je jouis chaque jour sans y prendre garde.
 
Aide-moi aussi, Seigneur, à regarder
Ta face ensoleillée,
Même quand je suis prise dans les pires événements:
Il n'en est pas un qui ne puisse,
Dès maintenant ou plus tard,
Être source d'un bien qui m'est encore caché.
 
Accorde-moi encore d'avoir autant d'enthousiasme
Pour leur succès que pour le mien
Et de faire un tel effort pour me réformer nous-même
Que je n'aie pas le temps de critiquer les autres.
 
Ouvre nos yeux à l'invisible
Pour que rien n'arrive à ébranler l'optimisme,
De ceux qui croient en Toi et qui croient en l'Homme,
Qui espèrent en Toi et qui espèrent en l'Homme.
  

de Sœur Emmanuelle, la chiffonnière

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19 juillet 2008

AIMEZ-VOUS

 prairie-plaine-des-cafres[1]

Il ne parle pas pour attirer sur lui une poussière d’amour.
 
Ce qu’il veut ce n’est pas pour lui qu’il le veut.
 
Ce qu’il veut, c’est que nous nous supportions de vivre ensemble.
 
 Il ne dit pas: aimez-moi. Il dit: aimez-vous.   Il y a un abîme entre ces deux paroles.
 
Il est d’un côté de l’abîme et nous restons de l’autre. C’est peut-être le seul homme qui ait jamais vraiment parlé, brisé les liens de la parole et de la séduction, de l’amour et de la plainte.
 Christian BOBIN, Écrivain.  Extrait de « L’homme qui marche »

Ed. Le temps qu’il fait

18 juillet 2008

DIEU, LE PLUS MILITANT DES ATHEES

 foi[1]

Quand le cardinal inquisiteur me demanda si je croyais en Dieu, je lui répondis: « Non, je ne crois pas en votre Dieu ». 
 
Quand l’athée me demanda si je croyais en Dieu, je répondis également:  « Non, je ne crois pas en ce Dieu que vous niez ».
 
Si j’avais répondu affirmativement aux deux questionneurs, j’aurais été déloyal envers l’un et envers l’autre; je les aurais induits en erreur par inadvertance; chacun, en effet, aurait identifié le Dieu en qui je déclarais croire avec le sien, que l’un confessait et l’autre niait, « Vous croyez donc en un dieu » s’écrièrent le cardinal et l’athée d’une seule voix. « En Dieu, s’il vous plaît, non en un dieu, ni en mon dieu, ni en celui-ci ni en celui-là, car ils ne sont tous que des dieux. Dieu, lui, n’est pas d’accord avec tous ces dieux-là, ni avec ceux qui vénèrent ou détruisent leurs images; ainsi Dieu est-il le plus militant des athées ».
 
L’inquisiteur me déclara coupable de blasphème, l’athée me méprisa et me traita de filou.

Fridolin STIER, exégète.  Cité dans le journal « Dimanche »

17 juillet 2008

L’AMOUR A LA TRACE

 PasSable2[1]

J’aime penser que l’amour de Dieu a laissé en moi une trace que rien n’efface et que rien ne comble, et que ce manque si profondément gravé m’est une source de bonheur.
 
C’est d’elle que me vient mon désir d’aimer les êtres de ma vie.
 
De l’amour de Dieu pour moi, je n’ai pas d’autre signe que ce peu d’amour que je porte aux autres et cet amour si vaste dont je me sais par eux aimé.
 

Bernard FILLIET, Prêtre et écrivain.  Extrait de « L’errance », éd. DDB.

16 juillet 2008

SACREMENT DE DIEU

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Avant toute religion et avant toute Eglise.
 
Les êtres qui s’aiment sont le sacrement de Dieu. 
 
Sans eux, Dieu serait totalement absent du monde et rien dans la création ne nous parlerait de lui.
 
Nul n’est autorisé à prendre la parole sur Dieu - à plus forte raison à parler en son nom - si ce n’est au nom de l’amour qu’il éprouve réellement pour les hommes.
 
Ce n’est pas l’amour de Dieu qui permet de juger les hommes, c’est l’amour des hommes qui révèle le mystère de Dieu en tout être, et qui sans doute n’a pas d’autre voix pour se faire entendre.
  

Bernard FILLIET, prêtre et écrivain.  Extrait de « L’errance », éd. DDB.