15 juin 2008

« Donner concrètement notre oui à ce qui nous est demandé. »

Accomplir soigneusement et rigoureusement les tâches qui nous incombent et se fier à la Providence.
 20080426cassissieretabeau0[1]

 St François de Sales nous y invite :
 
« Le soin et la diligence(1) que nous devons avoir en nos affaires sont choses bien différentes de la sollicitude(2), souci et empressement. ...Soyez donc soigneuse et diligente en toutes les affaires que vous aurez en charge, ma Philothée, car Dieu vous les ayant confiées veut que vous en ayez un grand soin; mais s'il est possible, n'en soyez pas en sollicitude et souci, c'est-à-dire, ne les entreprenez pas avec inquiétude, anxiété et ardeur.  Ne vous empressez point à la besogne: car toute sorte d'empressement trouble la raison et le jugement, et nous empêche même de bien faire la chose à laquelle nous nous empressons.
 
Les bourdons font plus de bruit et sont bien plus empressés que les abeilles, mais ils ne font sinon la cire et non point de miel: ainsi ceux qui s'empressent d'un souci cuisant et d'une sollicitude bruyante, ne font jamais ni beaucoup ni bien. Les mouches ne nous inquiètent pas par leur effort, mais par la multitude: ainsi les grandes affaires ne nous troublent pas tant comme les menues, quand elles sont en grand nombre. Recevez donc les affaires qui vous arriveront, en paix, et tâchez de les faire par ordre, l'une après l'autre; car si vous les voulez faire tout à coup ou en désordre, vous ferez des efforts qui vous fouleront et alanguiront votre esprit, et pour l'ordinaire vous demeurerez accablée sous la presse et sans effet.
 
Et en toutes vos affaires, appuyez-vous totalement sur la providence de Dieu, par laquelle seule tous vos desseins doivent réussir; travaillez néanmoins de votre côté tout doucement pour coopérer avec elle, et croyez que si vous vous êtes bien confiée en Dieu, le succès qui vous arrivera sera toujours le plus profitable pour vous, soit qu'il vous semble bon ou mauvais selon votre jugement particulier.
 
Faites comme les petits enfants, qui de l'une des mains se tiennent à leur père, et de l'autre cueillent des fraises ou des mûres le long des haies; car de même, amassant et maniant les biens de ce monde de l'une de vos mains, tenez toujours de l'autre la main du Père céleste, vous retournant de temps en temps à lui, pour voir s'il a agréable votre ménage ou vos occupations. Et gardez bien sur toutes choses de quitter sa main et sa protection, pensant d'amasser ou recueillir davantage car s'il vous abandonne, vous ne ferez point de pas sans donner du nez en terre. Je veux dire que, quand vous serez parmi les affaires et occupations communes, qui ne requièrent pas une attention si forte et si pressante, vous regardiez plus Dieu que les affaires; et quand les affaires sont de si grande importance qu'elles requièrent toute votre attention pour être bien faites, de temps en temps vous regarderez à Dieu, comme font ceux qui naviguent en mer, lesquels, pour aller à la terre qu'ils désirent, regardent plus en haut au ciel que non pas en bas où ils voguent. Ainsi Dieu travaillera avec vous, en vous et pour vous, et votre travail sera suivi de consolation. »
IVD 3ème partie ch 10. «Qu'il faut traiter des affaires avec soin et sans empressement ni souci.»
 
« ... il ne faut rien oublier de tout ce qui est requis pour faire bien réussir les entreprises que Dieu nous met en main, mais à la charge que si l'événement est contraire, nous le recevrons doucement et tranquillement; car nous avons commandement d'avoir un grand soin des choses qui regardent la gloire de Dieu et qui sont en notre charge, mais nous ne sommes pas obligés ni chargés de l'événement, car ce n'est pas en notre pouvoir. .,. c'est à nous de bien planter et bien arroser; mais de donner l'accroissement, cela n'appartient qu'à Dieu. »
« ... Le laboureur ne sera jamais tancé s'il n'a pas belle cueillette, mais oui bien s'il n'a pas bien labouré. »TAD livre 9, ch 6 et 7.
  1 Diligence = rapidité.

2 A cette époque, sollicitude voulait dire inquiétude, empressement pour demander, obtenir quelque chose.

14 juin 2008

Faites ce qu’il vous dira…

 007_vague[1]

Voilà les derniers mots de Marie
Que rapporte l'Evangile.
C'est son testament spirituel:
"Faites ce que Jésus vous dira".
Ne ferme pas ton cœur à l'Esprit de Dieu.
Aie du cœur pour les hommes autour de toi.
Car Dieu ne vient jamais seul,
Mais ses amis l'accompagnent:
Les pauvres, ceux qui n'en peuvent plus,
Ceux qui sont seuls....
Ton cœur est-il assez grand
Pour les accueillir?
Tes mains sont-elles ouvertes pour les aider?
Si Dieu a son mot à dire,
Tu pourras faire ce qui serait impossible sans lui.
Et Marie, qui fut la mère de Jésus, Fils de Dieu,
N'aurait-elle pas aussi son mot à dire?

Jean Thibaut - Banneux 1988

13 juin 2008

le "SUBITO"

Un "temps" salésien ...


 11060984[1]

Il faut « faire quelque chose tout de suite », subito, parce que les garçons pauvres ne peuvent pas se payer le luxe d'attendre les réformes, les plans organisés, les changements de système. 
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Bien sûr, le subito ne suffit pas.  «si tu rencontres quelqu'un qui meurt de faim, au lieu de lui donner un poisson, apprends-lui à pêcher»; c'est très juste. 
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Mais l'envers de cette phrase est vrai aussi.  «si tu rencontres quelqu'un qui meurt de faim, donne-lui un, poisson, pour qu'il ait le temps d'apprendre à pêcher. »  le subito ne suffit pas, l'intervention immédiate non plus, mais à quoi bon « préparer un avenir différent» si, en attendant, les pauvres meurent de faim…

12 juin 2008

Aimer, c'est le talent de notre humanité !

 transparence[1]

 
Aimer et libérer !
 
On parle beaucoup d'amour, on ne parle pas assez d'aimer.  Nous devons aimer pour vivre en aimant.  Cela paraît évident, mais trop nombreux sont nos refus d'aimer, d'être aimé, de nous aimer nous-mêmes. 
 
Nous devons rechercher à recevoir "simplement" les temps de notre vie comme des champs d'amour que nous devons travailler pour y semer la vie.  Dieu a besoin de nous, tel que nous sommes.  Il compte sur notre transparence pour "devenir" au monde.  Cette dimension de l'incarnation est la plus belle preuve de son amour.  C'est aussi la plus grande de nos responsabilités.  Travaillons donc cette transparence pour qu'Il puisse ainsi, à travers nous, toucher le monde.  Laissons-nous faire et pour nous abandonner à Lui, sachons-nous abandonner à nous-mêmes.  Nous avons trop besoin de vérité pour exister vraiment. 
 
Moi et moi-même, moi et Dieu, moi et les autres, tout nous parle de ce constant besoin d'être des êtres en relation, ce constant besoin de nous relier pour vivre. 
 
Dieu, les autres et moi, voilà le chemin trinitaire de notre vie où nous devons garder le juste équilibre.   Un juste équilibre, qu'il n'est jamais facile de tenir.  Souvent, on est tenté de garder le milieu, de faire comme si tout était bien et pourtant, c'est là, dans ces lieux stériles, que la vie cesse de se renouveler.  Tout se fige.  Il faut sans cesse avancer, pas forcément à grand pas mais en nourrissant notre volonté d'aller plus loin. 
 
Choisir les extrêmes est tout aussi dangereux.  Garder l'équilibre, c'est éviter l'aveuglement des certitudes, c'est oser la possibilité de l'opposé, du différent, de l'étranger.  C'est garder notre capacité d'étonnement, de changement.  C'est vivre la différence de la nouveauté.
 
Grande est notre capacité d'aimer.  Elle est le talent de notre humanité.  A nous de redécouvrir ce don, cette force.  A nous de devenir des ouvriers d'Amour.
 
Mais nous ne saurons partager ce présent que dans la liberté.  Elle est la chaleur du verbe aimer, elle en est le fruit et la volonté.  Aimer, c'est libérer.  C'est permettre à l'autre de naître, c'est lui donner la vie.
 
L'amour que l'on partage, l'amour que l'on ressent, ne l'est vraiment que dans le respect et la liberté.  Ne forçons pas l'amour.  Ne l'imposons pas.  L'amour ne sera jamais un combat mais un don qui ne peut se partager que dans la mesure où il se reçoit.  L'amour est un choix qui détermine la vie et qui impose qu'on lui abandonne tout le reste.  C'est dans cet abandon qui libère que nous pouvons prendre conscience de sa "toute puissance".
 
Choisir d'aimer, c'est vouloir vivre libre.
 
Non pas hors de toute contrainte, mais au contraire, plongé dans nos réalités, l'amour donne la juste mesure des évènements et nous oblige sans cesse à renouveler les "oui" de nos engagements. 
 
Aimer c'est libérer.  Libérer, c'est aimer.  Voilà les verbes que je vous confie en vous invitant à les articuler à votre quotidien.  Au travers de vos actions, au fil de vos engagements, soyez généreux et patients. 
 
Confiez la vie et bénissez-la.  Toujours et partout.

Franz Defaut

11 juin 2008

Éclats d’éternité

Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? (Lc 10, 29) Parce que nous aimons nos frères, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie. (1 Jn, 3, 14)


 nature36[1]

Le savant a un sacré problème. Il s'emberlificote dans des questions de principe. Il voudrait mettre au point l'orthodoxie, bétonner sa théologie. Belle prise de tête ! Espère-t-il calmer ainsi ses états d'âme ? Faire le tri entre ceux qui méritent un détour et ceux à côté de qui on peut passer sans remords ? Economiser son altruisme ? Il est comme paralysé.
Jésus, Bon Samaritain, vient à son aide. Il ne répond pas exactement à la question du professeur : « Qui est mon prochain ? », mais il lui fait comprendre quel est son problème. 
 
Il lui raconte une histoire. Une histoire comme nous les aimons bien, celle d'un homme libre qui agit sans chercher de raisons. Il agit parce que c'est bien, parce que c'est humain. Il n'y a pas besoin de principes. Il ne va pas raisonner et se dire que dans le blessé on peut voir un enfant de Dieu ou le visage du Christ. Non ! Quand quelqu'un est là sur le bord de la route, attendant de l'aide, on ne se pose plus de questions, on laisse parler son cœur ! 
 
Et quand le cœur parle, il y a du prochain partout. Or, ils sont nombreux autour de nous ceux qui se font proches et qui rendent des services sans arrière-pensée, sans l'aiguillon d'un commandement, sans justification théorique. Ils seraient étonnés de s'entendre dire qu'ils sont des bons Samaritains, et même, ils n'aimeraient pas ça. Or, ils nous autorisent à faire quand même un peu de théologie en vérité. Ils permettent de dire que, quand on est profondément humain, on est aussi profondément le cœur et les mains de Dieu. Que, s'ils n'étaient pas là, Dieu ne serait pas si proche de chacun de nous, Il nous manquerait cruellement ! 
 
Ils ne savent pas qu'en donnant des minutes de leur temps, ils reçoivent des moments d'éternité, ils n'y pensent même pas. Ils seront bien surpris lorsque Dieu leur dira : « c'est à moi que vous l'avez fait ». 
 
Ils sont libres comme l'air, ils sont en voyage. Ils arrivent au bon moment, ils sont une chance pour ceux dont ils croisent le chemin. Et puis, ils repartent, ils ne s'appesantissent pas. Ils ne réclament pas de la gratitude. Mais ils laissent ces deux pièces d'argent qui nous permettront de passer les trois jours qui nous séparent de la résurrection.
Seigneur, je ferai de mon mieux pour faire fructifier les deux pièces que tu me donnes à travers eux. Mais ne t'éloigne pas de trop. Merci pour ceux qui se font proches et me font ressusciter au jour le jour.
 Jean-François Meurs  -  DBA °944