08 janvier 2008

L’Eglise que j’aime.

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Celle qui est convaincue que le Christ est le port et qu’elle n’en est que le phare.
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Celle qui préfère être semeuse d’espérance plutôt que glaneuse de peurs.
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Celle qui dit honnêtement et sans arrogance :
 
« Nous sommes un peuple en marche vers une fin commune et nous devons cheminer la main dans la main, boire à la même fontaine et traverser les mêmes périls ».
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Celle qui ne m’offre pas un Dieu congelé et figé, mais un Dieu vivant, présent et que nous pouvons découvrir à tout moment, parce que c’est un Dieu inépuisable.
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Celle qui craint davantage pour ceux qui ne bougent pas, de peur de pécher, que pour ceux qui ont péché parce qu’ils marchaient.
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Celle qui me parle plus de la liberté que de l’obéissance, de l’espérance que de l’autorité, du Christ que d’elle-même, de la faim des pauvres que de la collaboration avec les riches, d’aujourd’hui que d’hier.
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Celle qui se préoccupe davantage d’être authentique que nombreuse, d’être simple et ouverte à la lumière que d’être puissante, d’être œcuménique que d’être dogmatique.
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Celle qui m’offre un Dieu si semblable à moi que je peux jouer avec lui, et si différent que je peux trouver en lui ce dont je ne saurais même rêver.
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A d’autres, un visage différent de l’Eglise pourra plaire davantage.
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Moi, je l’aime comme cela parce que c’est ainsi que je vois en elle avec certitude la présence vivante du Christ ami de la vie, lui qui est venu, non pour juger mais pour sauver ce qui était perdu.

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Juan ARIAS

07 janvier 2008

Parler et rire ensemble.

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Entendre et écouter, être attentifs les uns aux autres,
Se rendre service, vivre ensemble et donner de son temps,
Tout en se taquinant, se faire confiance, respecter les limites.
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Être proches. 
Tout en gardant parfois ses distances,
Se respecter mutuellement.
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Et lorsque les opinions divergent, apprendre les uns des autres,
Donner du curage, donner espérance et confiance,
Donner des conseils et savoir en demander, souffrir du vide que laissent les absents, saluer joyeusement les arrivants, donner des signes qui viennent du cœur, qui s’expriment par des mots ou par des gestes. 
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Il est bon que des êtres humains rendent visible sa présence là où elle est perceptible.
-
Il est bon que tu existes ! 

                                             (Au cœur de la Vie, éd. Du Signe).

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06 janvier 2008

L’étoile et les mages : dans notre vie d’aujourd’hui

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« Tous les chercheurs ont cette faim, cette soif.
Partir et chercher, encore et toujours.
Je ne peux m’empêcher de penser
Que la foi, elle aussi, est une recherche
Et qu’elle doit nous mettre en partance,
Faire de nous des marcheurs.
Il faut avoir une âme de nomade
Pour trouver Dieu. »
-
Théodore Monod, dans la revue « Prier », juillet-août 1999

Acceptons-nous d’être des nomades ?
Sommes-nous prêts à abandonner nos habitudes, notre confort, nos certitudes, sans savoir précisément où nous allons ?
Nous sommes-nous préparés à reconnaître l’étoile, à lui faire confiance ?

Seigneur,
je ne veux pas me contenter de ce que je suis aujourd’hui,
de mes certitudes, de ma médiocrité.
Seigneur, donne-moi d’avoir
« faim et soif de partir et de chercher, encore et toujours ».

source web

05 janvier 2008

le décalogue de la sérénité

en cliquant sur l'image,
vous pouvez télécharger un diaporama réalisé à partir de cette prière.

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Rien qu’aujourd’hui, J’essaierai de vivre
Exclusivement la journée
sans tenter de résoudre
Le problème de toute ma vie.

Rien qu’aujourd’hui,
Je porterai mon plus grand soin
A mon apparence courtoise
Et à mes manière:
Je ne critiquerai personne
Et ne prétendrai redresser ou discipliner
Personne si ce n'est moi-même

Rien qu'aujourd’hui,
Je serai heureux
Dans la certitude d’avoir été créé Pour le bonheur,
Non seulement dans l’autre monde, Mais également dans celui-ci.

Rien qu'aujourd'hui,
Je m'adapterai aux circonstances
Sans prétendre que celles-ci
Se plient à mes désirs

Rien qu’aujourd’hui,
Je consacrerai dix minutes
A la bonne lecture
En me souvenant que,
Comme la nourriture est nécessaire
A la vie du corps,
La bonne lecture est nécessaire
A la vie de l’âme.

Rien qu’aujourd’hui,
Je ferai une bonne action
Et n’en parlerai à personne.

Rien qu’aujourd’hui,
Je ferai au moins une chose
Que je n’ai pas envie de faire
Et si j'étais offensé,
J'essaierai que personne ne le sache

Rien qu’aujourd’hui, J’établirai un programme
Détaillé de ma journée.
Je ne m’en acquitterai peut-être pas Mais je le rédigerai.
Et me garderai de deux calamités :
La hâte et l’indécision.

Rien qu’aujourd’hui,
Je croirai fermement
- même si les circonstances prouvent le contraire -
Que la Providence de Dieu
S’occupe de moi comme si rien d’autre
N’existait au monde.

Rien qu’aujourd’hui,
Je ne craindrai pas
Et tout spécialemement,
Je n’aurai pas peur
D’apprécier ce qui est beau
Et de croire en la bonté.

Je suis en mesure
De faire le bien pendant douze heures,
Ce qui ne saurait pas
Me décourager,
Comme si je pensais que je devais
Le faire toute ma vie durant.

Jean XXIII


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04 janvier 2008

prier, c'est respirer Dieu

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 Père Denis Huerre, 
Moine bénédictin à l'abbaye de la Pierre-qui-Vire

Il existe une prière contemplative, et elle n'est pas réservée aux moines. C'est la prière de Jésus pendant toute sa vie sur la terre, c'est la sienne maintenant qu'il est à la droite de Dieu, c'est la prière de l'Église, ce doit être celle de tout chrétien. Depuis toujours les hommes ont levé les yeux pour rejoindre l'Invisible. Partout, dans l'histoire des hommes, on constate cette passion pour les hauts lieux, les espaces aux larges horizons permettant de voir loin. Le mot « temple » ne signifiait pas, comme aujourd'hui, un bâtiment mais, avant toute construction, une esplanade - les chrétiens aimeront dire un parvis - donnant au regard le plus grand champ possible. Et le mot « contemplation » vient du mot « temple », avec la particule cum indiquant la capacité d'unification du regard.  Sur ces hauts lieux, on regarde mieux parce qu'on respire mieux. L'air pénètre plus à fond et revigore le corps, l'âme. Nous voici en pleine prière chrétienne. Respirer à fond, là est la question, la vraie ! Respirer l'air et, au-delà du « bon de l'air » qui nous réveille toujours, respirer cet air qui, dans la Bible, s'appelle le souffle de Dieu, son spiritus, l'Esprit saint.  
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Alors la prière contemplative a cette dimension du grand regard, du regard profond que procure la respiration de l'Esprit de Dieu. Prier, c'est respirer Dieu. Et, comme toute respiration, cette prière se fait en deux temps, une aspiration, une expiration, et les deux mouvements sont continuels.   
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Vivre dans la profondeur
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Si vous allez en Bretagne, dans les Côtes d'Armor, en bord de mer, vous voyez, à marée haute, les vagues continuellement couvrir puis découvrir les rochers. La prière est un va-et-vient semblable. Et différent, évidemment. Mais la comparaison n'est pas fausse. La prière a ces deux temps qui lui permettent de se prolonger et, comme la respiration humaine, de devenir la vie dans sa durée. Prier, c'est respirer longuement et c'est vivre dans la profondeur sans demeurer superficiel.  
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Le Christ nous détaille ces deux temps, il les condense dans les mots qui constituent le Notre Père. Mais avant même de donner cette formule, il a précisé pour les croyants qui veulent le suivre et donc prier-respirer comme lui, les deux conditions absolument nécessaires pour y réussir : que la prière vienne du fond du cœur. Et qu'elle soit toujours une prière plurielle, la prière qui tient compte des autres, disons qui s'intègre dans le plan de Dieu. C'est le fond du cœur que Dieu regarde. Il faut donc habiter son propre cœur, vivre dans ce lieu secret réservé au seul regard de Dieu, là où nul public ne nous admire, où nous aurons prié, non parce que c'est la mode ou l'habitude sociale, mais dans la liberté de l'amour. D'ailleurs, qu'on le veuille ou non, ce lieu est tellement personnel que personne sauf Dieu ne peut y habiter. Là se fait la prière en esprit et en vérité que le Christ apporte aux hommes. C'est là que se fait la respiration à fond permettant une longue marche, un effort vigoureux, un regard apaisé sur l'horizon. 
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Une fois respiré jusqu'à l'intime du cœur ce souffle de Dieu qu'est l'Esprit saint, il faut l'expirer, le rendre, car là est la condition de la vie. Jésus le signale : inutile de prier si le cœur est volontairement plein d'hostilité pour tout autre, c'est-à-dire buté, fermé. Mais une fois le cœur purifié par le pardon donné ou demandé, il faut respirer, souffler, diffuser l'amour sur tout être, sur toute chose, comme fit le Christ durant sa vie terrestre. Cela se fait spontanément quand la prière du cœur conserve les dimensions les plus larges, quand le cœur dilaté se découvre aimant Dieu et tout ce qu'il a fait. C'est cela l'expiration paisible de l'air qu'on a respiré, et qui est l'Esprit de Dieu.
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Prier sans se lasser
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Ce double mouvement de la prière secrète qui va se traduire en service des autres, est parfaitement exprimé dans les mots du Notre Père. On a remarqué que les formules de prières sont rares dans les Actes des Apôtres : deux s'adressent à Dieu, deux au Seigneur Jésus. Avec le Notre Père, en effet, tout est dit. C'est d'abord le regard silencieux sur Dieu, avec ces trois noms qui disent sa totale Présence : Ton Nom, Ton Règne, Ta volonté. Comme une inspiration venant combler le cœur. Puis, dans la seconde partie, vient l'expiration, l'expression des désirs humains essentiels, prière plurielle où tout homme se retrouve sans se lasser de la répéter. Dans les grands moments de troubles, les plus démunis font des cortèges et brandissent des banderoles où s'inscrit cet essentiel : le pain, la paix, la liberté. C'est exactement ce que la prière plurielle enseignée par Jésus fait demander à notre Père : le pain quotidien ; la paix, par le pardon mutuel ; la liberté par la libération du Mal (ou du Malin). Prière contemplative, vie contemplative, quand rien ne peut nous séparer de celui qui voit briller dans le secret du cœur de chacun ce que lui-même y a déposé. 
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La prière ne devient que lentement contemplative au sens plein. Mais le Christ le sait et, pour cela, nous a soigneusement prévenus : il faut prier sans se lasser. Tu parviendras, dit saint Benoît au moine. Cela est vrai pour tout priant.  

 Cet article a été publié dans la revue Panorama de décembre 1997.