29 février 2016

Monsieur « On-Dit »

Vous ne le connaissez pas, je ne le connais pas. Il existe, mais personne ne l'a jamais rencontré. Monsieur « On-Dit » se faufile dans le monde où « ça cause », dans un salon, autour d'une table. Il chuchote plus qu'il ne parle, sur le ton de la confidence, par allusion ou par insinuation : « Je n'irai pas jusqu'à dire que... » Il baigne dans le « clair-obscur », il balance entre la demi-vérité et le demi-mensonge. Son langage est crépusculaire, les mots se couvrent d'ambiguïté, deviennent pervers. Il n'a rien du vulgaire colporteur de cancans. Il est un prestidigitateur élégant entre les mains duquel la moindre parcelle de vérité sert de caution à une fausse conclusion, à un mensonge, à une calomnie.

Il feint de ne pas juger, il ne s'engage pas, il ne « se mouille » pas : « Ne trouvez-vous pas que... » C'est l'autre qui est convié à passer de la suggestion à la conviction, à devenir plus que son complice, l'auteur de sa nouvelle.

Monsieur « On-Dit » se complaît dans un monde fendillé, où le mal suinte de partout. Il ne peut voir le bon côté des hommes, celui qui brille au soleil de Dieu, il ne repère que les ombres, les versants glacés et impraticables. Il habitue son interlocuteur à ne flairer que le mal, à imaginer que tout est mal.

Etre ainsi blessé sans connaître sa blessure, la pire des blessures, la seule mortelle. Monsieur « On-Dit », frivole ou cruel, si vous êtes le plus perfide des criminels, c'est parce que chacun de nous est peut-être devenu sans le savoir votre victime.

Cardinal Roger Etchegaray

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28 février 2016

Émerveille-toi

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Émerveille-toi
Ouvre les yeux
sur ton espace intérieur,
prête l'oreille à ton silence.

Dieu est là, Dieu et sa joie,
Ta joie : Dieu et l'infini de l'espérance.

L'eau promise à la Samaritaine,
l'eau qui apaisera à jamais ta soif
est tout près, tout près;
entends-là chanter au-dedans de toi.

Émerveille-toi,
bois à la source obstinée…

auteur inconnu

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27 février 2016

Notre Père ...

 

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Notre Père, Tu es!

Et si je suis ici, c’est pour que Ton nom soit sanctifié.

Je voudrais tant que Ta volonté soit faite,
Que Ton Amour et Ta Paix viennent;
Il ne tient qu’à moi de les répandre sur cette terre.

Tu m'as invité à Tes repas d'amour,
Tu m'as tout donné, tout enseigné, et je t'en remercie.

Par Ton pardon, Tu m'as appris, qu'un jour,
je devais apprendre à pardonner aussi.
Par la même occasion, Tu me demandes aussi d’accepter:
Accepter mes défauts pour pouvoir les corriger,
Accepter mes qualités pour les perfectionner.

S'il y a quelqu’un qui connaît les vraies tentations, c'est bien Toi.
Je ne Te demande pas de m'en soustraire, du contraire,
Aide-moi à les affronter en toute sérénité.
Je suis confiante, car Tu seras toujours là pour me guider.

Oui, j'ai choisi de contribuer à ce que Ton rêve, notre rêve à nous tous, se réalise.

Que le royaume à venir soit construit au nom de tous ceux qui vivent
Dans le Respect pour toute chose, dans la Paix, l’Amour, et la Tolérance!

Que notre rêve devienne celui du monde entier!
Amen!


Gwen...
(www.lespasseurs.com)

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26 février 2016

Eloge de la fatigue

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Vous me dites, Monsieur, que j'ai mauvaise mine,
Qu'avec cette vie que je mène, je me ruine,
Que l'on ne gagne rien à trop se prodiguer,
Vous me dites enfin que je suis fatigué.
Oui je suis fatigué, Monsieur, et je m'en flatte.
J'ai tout de fatigué, la voix, le coeur, la rate,
Je m'endors épuisé, je me réveille las,
Mais grâce à Dieu, Monsieur, je ne m'en soucie pas.
Ou quand je m'en soucie, je me ridiculise.
La fatigue souvent n'est qu'une vantardise.
On n'est jamais aussi fatigué qu'on le croit !
Et quand cela serait, n'en a-t-on pas le droit ?

Je ne vous parle pas des sombres lassitudes,
Qu'on a lorsque le corps harassé d'habitude,
N'a plus pour se mouvoir que de pâles raisons...
Lorsqu'on a fait de soi son unique horizon...
Lorsqu'on a rien à perdre, à vaincre, ou à défendre...
Cette fatigue-là est mauvaise à entendre ;
Elle fait le front lourd, l'oeil morne, le dos rond.
Et vous donne l'aspect d'un vivant moribond...

Mais se sentir plier sous le poids formidable
Des vies dont un beau jour on s'est fait responsable,
Savoir qu'on a des joies ou des pleurs dans ses mains,
Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain,
Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est la source,
Aider une existence à continuer sa course,
Et pour cela se battre à s'en user le coeur...
Cette fatigue-là, Monsieur, c'est du bonheur.

Et sûr qu'à chaque pas, à chaque assaut qu'on livre,
On va aider un être à vivre ou à survivre ;
Et sûr qu'on est le port et la route et le quai,
Où prendrait-on le droit d'être trop fatigué ?
Ceux qui font de leur vie une belle aventure,
Marquant chaque victoire, en creux, sur la figure,
Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus
Parmi tant d'autres creux il passe inaperçu.

La fatigue, Monsieur, c'est un prix toujours juste,
C'est le prix d'une journée d'efforts et de luttes.
C'est le prix d'un labeur, d'un mur ou d'un exploit,
Non pas le prix qu'on paie, mais celui qu'on reçoit.
C'est le prix d'un travail, d'une journée remplie,
C'est la preuve, Monsieur, qu'on marche avec la vie.

Quand je rentre la nuit et que ma maison dort,
J'écoute mes sommeils, et là, je me sens fort ;
Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance,
Et ma fatigue alors est une récompense.

Et vous me conseillez d'aller me reposer !
Mais si j'acceptais là, ce que vous me proposez,
Si j'abandonnais à votre douce intrigue...
Mais je mourrais, Monsieur, tristement... de fatigue.

Robert Lamoureux

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25 février 2016

Le temps que tu me donnes

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Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes
pour travailler à bien l’employer sans rien perdre.

Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur,
la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.

Aide-moi au départ de l’ouvrage, là où je suis faible.

Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l’attention.

Et surtout comble toi-même les vides de mon œuvre.

Seigneur, dans tout labeur de mes mains,
Laisse une grâce de toi pour parler aux autres,
Et un défaut de moi pour me parler à moi-même

Garde en moi l’espérance de la perfection,
Sans quoi je perdrai cœur.

Garde-moi dans l’impuissance de la perfection,
Sans quoi je me perdrais d’orgueil.

Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains
Mes bras et toutes mes forces.

Rappelle-moi que l’ouvrage des mes mains
T’appartient et qu’il m’appartient de te le rendre en le donnant.

VIIème Siècle

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