19 février 2016

La non-violence

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« II est difficile de parler de la non-violence, encore plus d'en vivre. Elle ne saurait se définir par le seul refus de la violence. Elle ne se réduit pas à une stratégie et à des techniques. La non-violence est un esprit qui puise toute sa sève dans les Béatitudes du Sermon sur la montagne : elle est respiration du cœur, elle témoigne de la foi en la victoire de l'amour. Selon le mot d'Olivier Lacombe, Gandhi a forcé les chrétiens à se souvenir que l'Évangile est efficace. Le non-violent se tient éveillé au milieu des hommes résignés à une violence omniprésente.

Face à toutes les provocations brutales ou sournoises de la violence, le non-violent mobilise les forces de l'esprit. Par l'oubli de soi, il rappelle le lien de fraternité que l'adversaire méprise en ne pensant qu'à lui-même. Il n'y a rien de plus désarmant que de tendre la joue gauche à celui qui vous soufflette la joue droite ; car, alors, on coupe court aux arguments de l'agresseur, on rend sa pression plus difficile et plus odieuse, sa colère fait place à la stupeur et la stupeur à la réflexion... « Les bras lui en tombent ».

La non-violence est surtout dans le cœur, un cœur qui reconnaît son propre péché, et ne cesse de se purifier par le jeune et la prière, les deux seules armes capables de chasser le démon de la violence. »

Cardinal Roger Etchegaray

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18 février 2016

AIMER, C’EST COMPATIR

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Aimer est un mot galvaudé. Aimer, c’est s’intéresser vraiment à quelqu’un, lui être attentif ; c’est le respecter tel qu’il est, avec ses blessures, ses ténèbres et sa pauvreté, mais aussi ses potentialités, ses dons peut-être cachés ; c’est croire en lui, en ses capacités de grandir, c’est vouloir qu’il progresse ; c’est avoir pour lui une espérance folle : « tu n’es pas foutu : tu es capable de grandir et de faire de belles choses ; j’ai confiance en toi » ; c’est se réjouir de sa présence et de la beauté de son cœur, même si elle reste encore cachée ; c’est accepter de créer avec lui des liens profonds et durables, malgré ses faiblesses et sa vulnérabilité, ses capacités de révolte et de dépression.

Si souvent, je ne m’intéresse à quelqu’un que lorsque je sens que je peux lui faire du bien et avoir ainsi le sentiment d’être quelqu’un de bien, à travers lui, c’est moi que j’aime. C’est une image de moi-même que je cherche. Mais si la personne commence à me déranger, à me mettre en cause, alors je mets des barrières pour me protéger. C’est facile d’aimer quelqu’un, quand cela m’arrange ou parce que cela me donne le sentiment d’être utile, de réussir. Aimer, c’est autre chose. C’est être assez dépouillé de moi-même pour que mon cœur puisse battre au rythme du cœur de l’autre, que sa souffrance devienne ma souffrance. C’est compatir.

La compassion n’est pas une émotion passagère ni un geste de tendresse sans lendemain. Compatir, c’est se tourner vers ceux qui sont affligés avec un cœur ouvert, un cœur compréhensif, plein de bonté, qui cherche à apporter une aide, un soulagement. Ce n’est pas seulement vouloir faire quelque chose pour l’autre ; c’est souffrir avec lui de sa souffrance, tout en gardant un certain recul, pour pouvoir si possible lui apporter une aide. La compassion n’est pas simplement une attitude affective : c’est un soutien. Compatir n’est pas supprimer la souffrance ; c’est la porter avec l’autre. La compassion est une qualité de présence qui fait que celui qui est dans la détresse ne se sent plus tout seul et peut reprendre courage.

Etre compatissant n’est pas le privilège du fort, du sage, de l’intelligent, loin de là. C’est souvent le plus petit, celui qui a souffert, qui sait plus que quiconque comment compatir. Dans sa petitesse, il ne vit pas de retour sur lui-même, n’est pas satisfait de lui comme tant de gens plus intellectuels. Pour entrer au cœur de la compassion, il faut se mettre à l’école des petits, ceux qui savent aimer sans recherche de gloire. Il faut se mettre à l’école de Marie, Mère de la Compassion, debout au pied de la Croix.

Jean VANIER

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17 février 2016

Dix règles pour un bon Carême.

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Ces dix règles ne signifient rien, si elles ne nous rapprochent pas de Dieu et des Hommes. Ou si elles nous rendent tristes. Ce temps doit nous rendre plus légers et plus joyeux.


1. Prie. Chaque matin, le "Notre Père" et chaque soir le "Je vous salue Marie"

2. Cherche dans l'Évangile du dimanche, une petite phrase que tu pourras méditer toute la semaine.


3. Chaque fois que tu achètes un objet dont tu n'as pas besoin pour vivre - un article de luxe - donne aussi quelque chose aux pauvres ou à une oeuvre.  Offre-leur un petit pourcentage.  La surabondance demande à être partagée.


4. Fais chaque jour quelque chose de bien pour quelqu'un. Avant qu'il ou elle ne te le demande.


5. Lorsque quelqu'un te tient un propos désagréable, n'imagine pas que tu dois aussitôt lui rendre la pareille.  Cela ne rétablit pas l'équilibre. En fait, tu tombes dans l'engrenage. Tais-toi plutôt une minute et la roue s'arrêtera.

6. Si tu zappes depuis un quart d'heure sans succès, coupe la TV et prends un livre. Ou parle avec ceux qui habitent avec toi : il vaut mieux zapper entre humains et cela marche sans télécommande.

7. Durant le Carême quitte toujours la table avec une petite faim. Les diététiciens sont encore plus sévères : fais cela toute l'année. Une personne sur trois souffre d'obésité.

8. 'Par-donner' est le superlatif de donner.

9. Tu as déjà si souvent promis d'appeler quelqu'un par téléphone ou de lui rendre visite. Fais-le finalement.

10. Ne te laisse pas toujours prendre aux publicités qui affichent une réduction. Cela coûte en effet 30% moins cher. Mais ton armoire à vêtements bombe et déborde également de 30 %.


Cardinal Godfried Danneels,
archevêque de Malines-Bruxelles

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16 février 2016

Fragile

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Rien de plus fragile qu'un coquelicot,
comme l'est mon cœur,
devant l'épreuve,
devant les choix,
devant la vie...

Aide-moi Seigneur
à trouver le chemin de la raison,
ou à apprendre
à me contenter du quotidien
et de ce qu'il m'offre...

Anne B.
(2008)

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15 février 2016

Sobriété

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Parmi les pratiques pénitentielles que nous propose l'Église, surtout en ce temps de Carême, il y a le jeûne. Il comporte une sobriété spéciale dans la prise de nourriture, étant saufs les besoins de notre organisme. Il s'agit d'une forme traditionnelle de pénitence qui n'a rien perdu de sa signification, et que l'on doit même peut-être redécouvrir, surtout en cette partie du monde et dans ces milieux où non seulement la nourriture abonde mais où l'on rencontre parfois des maladies dues à la suralimentation.

À l'évidence, le jeûne pénitentiel est très différent des régimes alimentaires thérapeutiques. Mais, à sa manière, on peut y voir comme une thérapie de l'âme. En effet, pratiqué en signe de conversion, il facilite l'effort intérieur pour se mettre à l'écoute de Dieu. Jeûner, c’est réaffirmer à soi-même ce que Jésus répliqua à Satan qui le tentait au terme de quarante jours de jeûne au désert : « L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4,4).

Aujourd'hui, spécialement dans les sociétés de bien-être, on comprend difficilement le sens de cette parole évangélique. La société de consommation, au lieu d'apaiser nos besoins, en crée toujours de nouveaux, engendrant même un activisme démesuré… Entre autres significations, le jeûne pénitentiel a précisément pour but de nous aider à retrouver l'intériorité.

L'effort de modération dans la nourriture s'étend aussi à d'autres choses qui ne sont pas nécessaires et apporte un grand soutien à la vie de l'esprit. Sobriété, recueillement et prière vont de pair. On peut faire une application opportune de ce principe en ce qui concerne l'usage des moyens de communication de masse. Ils ont une utilité indiscutable mais ils ne doivent pas devenir les « maîtres » de notre vie. Dans combien de familles le téléviseur semble remplacer, plutôt que faciliter, le dialogue entre les personnes ! Un certain « jeûne », dans ce domaine aussi, peut être salutaire, soit pour consacrer davantage de temps à la réflexion et à la prière, soit pour cultiver les rapports humains.

St Jean Paul II
Angélus du 10 mars 1996 

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