Vendredi soir : Marie-Henriette, nous parle d'équilibre...



"Tout par amour et rien par force"


"… Il suffit d'aimer." Des mots qui résument et illustrent notre WE. Je voudrais en évoquer quelques autres que nous portons aujourd'hui sur notre cœur et, espérons-le, un peu dedans aussi.


Une question d'équilibre…

Pour François de Sales, la vie spirituelle et la sainteté n'étaient pas réservées aux seuls prêtres et religieux mais accessibles et proposées à tous, selon les conditions de vie de chacun. Le tout était de répondre avec amour à l'amour que Dieu nous porte. Pour l'époque, c'était assez révolutionnaire.

Vivre l'aujourd'hui de Dieu. Ne rien demander et ne rien refuser. Vouloir ce que Dieu veut de moi, pour moi, maintenant; m'en remettre totalement à Lui et être à mon tour signe de Sa tendresse, petitement, juste par amour... Si l'idée est séduisante, sa mise en œuvre n'est pas toujours facile !

Il faut progresser joyeusement et avec courage, c'est sûr; mais tout bellement, à petits pas, sur le chemin de la sainteté. François de Sales recommandait la douceur, la bonté, la patience, la tempérance. Pour lui, tout était question de confiance en Dieu, de juste mesure, d'équilibre. C'est que le chemin est souvent étroit, pentu, glissant.

Beaucoup le savent, je viens d'en refaire l'expérience. "Tomber n'est rien si c'est en montant" dit-on. Pas de chance: moi, je descendais. En un instant, tout bascule, même les projets. Sourire à l'imprévu, chercher la sérénité, cultiver la patience...

"Tout par amour et rien par force" aurait donc un corollaire ? " Quand on n'a pas ce que l'on aime, mieux vaut aimer ce que l'on a !"

Aimer la volonté de Dieu, moins faire et Le laisser faire. Pas si simple… Pourtant, si j'agis "parce qu'il le faut bien", je risque de subir plutôt que de choisir. Je passerai certainement à côté de la joie et je n'en aurai que peu à donner. Joie et amour vont de pair. Jean Bosco l'avait bien compris lorsqu'il recommandait: "Sois joyeux!" mais aussi "Non seulement que les jeunes soient aimés mais qu'ils se sentent aimés".

Mais revenons à notre WE. Nous sommes heureux de nous retrouver dans cette atmosphère joyeuse et fraternelle qui fait un des charmes de Farnières. Alors je vous propose un petit exercice pratique: ce soir, demain, ou dimanche, que chacun fasse, en toute discrétion et selon son tempérament, un petit geste d'amour gratuit qui contribuera à faire régner la joie et la sérénité.

Il y a mille possibilités et vous en connaissez plus que moi. Je vous laisse toute la nuit pour en choisir une, "par amour… et non par force". N'en oubliez quand même pas de dormir… et veillez à votre équilibre.

Alors, bonne nuit !

Marie-Henriette Manfroy
Salésienne Coopératrice

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samedi soir : Pierre nous ouvre grand son coeur...



Nous sommes le dimanche 25 janvier. Ce jour-là le prince Philippe, Mathilde et leurs 4 enfants assistent de manière tout à fait privée à l’eucharistie dominicale de la paroisse.

Leur présence tient sans doute à la présence à cette célébration des Petits Chanteurs à la Croix de Bois qui ont donné un concert la veille au soir dans cette même église.

Rappelez-vous, le 25 janvier c’est 2 jours après Termonde. Dès le vendredi ils sont allés réconforter les parents des enfants décédés et blessés, et la population de cette petite ville flandrienne.

Ils tiennent probablement par cette rencontre avec les petits chanteurs à apaiser la colère et les sentiments d’injustice et d’absurdité qui, comme chez chacun des belges sans doute, les ont envahis devant l’innommable, l’incompréhensible tuerie de jeunes êtres sans aucune défense.

A cette même eucharistie une trentaine de jeunes ados expriment aussi leur profession de foi individuellement devant la communauté.

Les textes qu’ils ont préparés reflètent souvent ce Dieu Amour auquel ils croient, et la nécessaire solidarité entre les humains.

Beaucoup d’enfants de la catéchèse sont en outre présents. Ce qui rend cette église comme transformée, rajeunie, vivante, lumineuse. Toute cette jeunesse vient donner un surplus de vie au Corps du Christ.

Il y a traditionnellement beaucoup de jeunes aux eucharisties dominicales à Koekelberg, mais là c’est « géant » comme aurait pu le dire un de ces ados.


*** Pourquoi est-ce que je vous raconte cette histoire ?

Eh bien parce que cette histoire a réveillé ce qui était pour moi un événement de l’été 2008, la retraite organisée à Pouillé à l’occasion de la fusion des Provinces SDB de France et de Belgique Sud.

Ces exercices spirituels étaient prêchés par le recteur majeur lui-même, don Chavez. Ce fut un temps fort de communion avec le cœur de la famille salésienne, auquel 6 coopérateurs de Belgique ont eu la grande chance de participer.

Les orientations prise par le Chapitre Général 26 étaient présentées au cours de la semaine.

Je voudrais vous relire les dernières paroles de l’homélie du dernier jour.

Père Chavez nous disait : « Notre mission n’est pas différente de celle de Jésus, qui "parcourait toutes les villes et les villages, en enseignant dans leurs synagogues, en prêchant l’Evangile du Règne [de l’Amour] et en guérissant toute maladie et infirmité" ; ni différente non plus de celle de don Bosco : "Etre des signes crédibles et efficaces de l’amour de Dieu pour les jeunes pauvres, abandonnés et en danger". A vous, aujourd’hui, au nom de don Bosco, je vous dis : Courage ! L’initiative est à Dieu, nos destinataires sont les siens ; notre mission est une partie de la sienne. Allez donc de l’avant avec détermination et confiance en brandissant le rêve de Dieu et de don Bosco ! Les jeunes vous attendent et attendent tant de vous ! » (Fin de citation)

Les jeunes nous attendent et attendent tant de nous.

Et nous pourrions ajouter tout aussi justement : Le Seigneur nous attend et attend tant de nous. Incontestablement cette phrase du père Chavez me remet en mémoire la parabole des talents. Rappelez-vous, la veille d’un grand voyage, le Maître de maison remet toute sa fortune à ses serviteurs : chacun reçoit des "talents" différents, mais tout le monde reçoit une part. Et en quelque sorte le maître de maison part les mains vides. Il a tout donné. Le Seigneur nous a tout donné. A charge pour nous de donner du fruit. A charge pour nous d’être des signes crédibles et efficaces de son amour envers chaque jeune. Sûr que ce jeune de Termonde qui a basculé dans l’horreur n’aurait pas agi ainsi s’il s’était senti avoir du prix aux yeux de Dieu, s’il s’était senti tout simplement aimé.

Les jeunes nous attendent et attendent tant de nous.

Notre charisme c’est d’aller vers les jeunes à la manière de don Bosco, de les aider à grandir, de leur faire découvrir combien le Seigneur aime infiniment chacune de ses créatures. C’est padre Pio qui, face à un jeune qui lui déclarait qu’il était venu jusqu’à lui entrainé par des amis, mais qu’il ne croyait pas en Dieu, eut cette réponse magnifique : « Vous ne croyez pas en Dieu, qu’importe ! Dieu croit en vous. » Puisse chaque jeune découvrir cela au plus profond de son cœur.

Les jeunes nous attendent et attendent tant de nous.

Et si, cette nuit, l’insomnie vient vous surprendre, je vous invite à mettre au cœur de votre cœur cette petite phrase : Des jeunes m’attendent et attendent tant de moi.

Bonne nuit.

Pierre Robert
salésien Coopérateur

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