13 juillet 2010

LE REPOS

Sans titre 3

 

 

J'aime le repos, dit Dieu.

Vous vous faites mourir à travailler.

Vous faites du sur temps pour prendre des vacances,

Vous vous agitez, vous ruinez vos santés.

Vous vous surmenez à travailler trente-cinq heures par semaine

Quand vos pères tenaient mieux le coup à soixante heures.

Vous vous dépensez tant pour un surplus d'argent et de confort.

Vous vous tuez pour des babioles.

Dites-moi donc ce qui vous prend !

Moi, j'aime le repos, dit Dieu.

Je n'aime pas le paresseux.

Je le trouve simplement égoïste car il vit aux dépens des autres.

Moi, j'aime le repos

Quand il vient après un grand effort

Et une tension forte de tout l'être.

J'aime les soirs tranquilles après les journées dures.

J'aime les dimanches épanouis après les six jours fébriles.

J'aime les vacances après les saisons d'ouvrage.

J'aime la retraite quand la carrière est terminée.

J'aime le sommeil de l'enfant épuisé par ses courses folles.

J'aime le repos, dit Dieu.

C'est ça qui refait les hommes.

Le travail, c'est leur devoir, leur défi.

Leur effort pour donner du pain et vaincre les obstacles.

Je bénis le travail.

Mais à vous voir si nerveux, si tendus,

Je ne comprends pas toujours

Quelle mouche vous a piqués.

Vous oubliez de rire, d'aimer, de chanter.

Vous ne vous entendez plus à force de crier.

Arrêtez donc un peu. Prenez le temps de perdre votre temps.

Prenez le temps de prier. Changer de rythme, changez de cœur.

J'aime le repos, dit Dieu.

Et au seuil du bel été, je vous le dis à l'oreille

Quand vous vous détendez dans la paix du monde,

Je suis là près de vous et je me repose avec vous    

 

André Beauchamp

 

12 juillet 2010

Être en vacances ...

Sans titre 2

 

 

Dormir les pieds dans l'herbe, le front dans les étoiles.
Courir après les papillons dans la bruyère.
Partir au gré du vent et au gré des voiles.
Rire comme un enfant dans les bras de la terre.

Ecouter le silence et le chant de la mer.
Respirer le parfum des arbres et des fleurs.
Rencontrer l'étranger, y découvrir un frère.
Briser les lois du temps, vivre au rythme du cœur.

Boire l'eau fraîche des sources et le bleu du ciel.
Vouloir prendre du bon temps, goûter l'imprévu.
Vouloir habiter son corps, danser au soleil.
Savoir à nouveau que l'homme n'est pas l'absolu.

Attendre un inconnu sur le pas de la porte.
Surprendre son ombre au détour d'un sous-bois.
Entendre l'écho de sa voix que le vent apporte.
Réapprendre le Bonheur si proche de moi.

 

Michel Hubaut

 

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10 juillet 2010

le christianisme

Sans titre 3

*

«  Le christianisme, ce n'est pas d'abord un ensemble de dogmes et de préceptes moraux, c'est avant tout Jésus-Christ lui même.  Remarquez bien,  le Christ ne nous a pas laissé une seule ligne écrite, comme Platon ses dialogues. Il ne nous a pas transmis une table avec une loi, comme Moïse. Il n'a pas dicté le Coran, comme Mahomet. Il n'a pas fondé un ordre religieux, comme Bouddha. Mais il a dit: Je reste avec vous jusqu'à la fin des temps... C'est en cela que consiste l'expérience la plus profonde du christianisme.  Aussi, toute vie chrétienne se fonde-t-elle sur une expérience spirituelle personnelle, sur une rencontre personnelle avec Jésus-Christ. » 

Père Alexandre Men (prêtre orthodoxe)

09 juillet 2010

Seigneur, mets de l'ordre dans ma vie

Prière de saint Thomas d'Aquin (xiiie siècle)

 Sans titre 2

 

 *

Seigneur, mets de l'ordre dans ma vie,
Et ce que tu veux que je fasse,
Donne moi de le connaître,
Donne-moi de l'accomplir comme il faut
Et comme il est utile au salut de mon âme.
 
Que j'aille vers toi, Seigneur, par un chemin sûr,
Droit, agréable et menant au terme,
Un chemin qui ne s'égare pas
Entre les prospérités et les adversités,
En sorte que je te rende grâce dans les choses prospères
Et que je garde la patience dans les choses adverses,
Ne me laissant ni exalter par les premières,
Ni abattre par les secondes.
 
Seigneur, que toute joie me fatigue qui est sans toi,
Et que je ne désire rien en dehors de toi.
Que tout travail, Seigneur,
Me soit agréable qui est pour toi
Et tout repos insupportable qui est sans toi.
Donne-moi souvent de porter mon cour vers toi,
Et quand je faiblis,
De peser ma faute avec douleur,
Avec un ferme propos de me corriger.

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08 juillet 2010

Dieu tu es mon Dieu

Sans titre 1
 

 *

Nous nous faisons généralement de la prière une si absurde idée! Comment ceux qui ne la connaissent guère - peu ou pas - osent-ils en parler avec tant de légèreté? Un trappiste, un chartreux travaillera des années pour devenir un homme de prière, et le premier étourdi venu prétendra juger de l'effort de toute une vie!

Si la prière était réellement ce qu'ils pensent, une sorte de bavardage, le dialogue d'un maniaque avec son ombre, ou mois encore - une vaine et superstitieuse requête en vue d'obtenir les biens de ce monde -, serait-il croyable que des milliers d'êtres y trouvassent jusqu'à leur dernier jour, je ne dis pas même tant de douceurs - ils se méfient des consolations sensibles - mais une dure, forte et plénière joie! Oh! Sans doute, les savants parlent de suggestions. C'est qu'ils n'ont sûrement jamais vu de ces vieux moines, si réfléchis, si sages, au jugement inflexible, et pourtant si rayonnants d'entendement et de compassion, d'une humanité si tendre.

Par quel miracle ces demi-fous, prisonniers d'un rêve, ces dormeurs éveillés semblent-ils entrer plus avant chaque jour dans l'intelligence des misères d'autrui?

 

Georges Bernanos    -   Journal d'un curé de campagne