12 juillet 2009

ballotin du dimanche 12 juillet

ballotin

 


 

 

 

 

"... l'amour de nous-même est mêlé avec celui de Dieu,
mais celui de Dieu surnage ..."

(TAD II, 17)












"Il faut avoir patience et prier Dieu
qu'il nous fasse tous humbles
afin que comme vaisseaux bien profonds,
nous soyons capables
de recevoir des grâces en abondance."
(Lettre Mme de Mieudry 1616 - n°1166)






"Or il faut savoir qu'abandonner notre âme
et nous délaisser nous-mêmes,
n'est autre chose que de quitter
et nous défaire de notre propre volonté
pour la donner à Dieu."
(Entretien de la confiance et abandonnem
ent)




"Ne désirez pas les croix,
sinon à la mesure que vous aurez bien supporté
celles qui se seront présentées
."
(IVD 3, XXXVII)








"Il n'est terre si ingrate,
que l'amour du laboureur
ne féconde."
(PAR)

11 juillet 2009

Eloge de la fatigue

Sans titre 1

Vous me dites, Monsieur,

Que j'ai mauvaise mine,

Qu'avec cette vie que je mène, je me ruine,

Que l'on ne gagne rien à trop se prodiguer,

Vous me dites enfin que je suis fatigué.

Oui je suis fatigué, Monsieur, et je m'en flatte.

J'ai tout de fatigué, la voix, le coeur, la rate,

Je m'endors épuisé, je me réveille las,

Mais grâce à Dieu, Monsieur,

je ne m'en soucie pas.

Ou quand je m'en soucie, je me ridiculise.

La fatigue souvent n'est qu'une vantardise.

On n'est jamais aussi fatigué qu'on le croit !

Et quand cela serait, n'en a-t-on pas le droit ?

Je ne vous parle pas des sombres lassitudes,

Qu'on a lorsque le corps harassé d'habitude,

N'a plus pour se mouvoir que de pâles raisons...

Lorsqu'on a fait de soi son unique horizon...

Lorsqu'on a rien à perdre, à vaincre,

Ou à défendre...

Cette fatigue-là est mauvaise à entendre ;

Elle fait le front lourd, l'oeil morne, le dos rond.

Et vous donne l'aspect d'un vivant moribond...

Mais se sentir plier sous le poids formidable

Des vies dont un beau jour on s'est fait

responsable,

Savoir qu'on a des joies ou des pleurs dans ses

mains,

Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain,

Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est la

source,

Aider une existence à continuer sa course,

Et pour cela se battre à s'en user le coeur...

Cette fatigue-là, Monsieur, c'est du bonheur.

Et sûr qu'à chaque pas, à chaque assaut qu'on

livre,

On va aider un être à vivre ou à survivre ;

Et sûr qu'on est le port et la route et le quai,

Où prendrait-on le droit d'être trop fatigué ?

Ceux qui font de leur vie une belle aventure,

Marquant chaque victoire, en creux,

Sur la figure,

Et quand le malheur

Vient y mettre un creux de plus

Parmi tant d'autres creux il passe inaperçu.

La fatigue, Monsieur,

C'est un prix toujours juste,

C'est le prix d'une journée d'efforts

Et de luttes.

C'est le prix d'un labeur,

D'un mur ou d'un exploit,

Non pas le prix qu'on paie,

Mais celui qu'on reçoit.

C'est le prix d'un travail,

D'une journée remplie,

C'est la preuve, Monsieur,

Qu'on marche avec la vie.

Quand je rentre la nuit et que ma maison dort,

J'écoute mes sommeils, et là, je me sens fort ;

Je me sens tout gonflé

De mon humble souffrance,

Et ma fatigue alors est une récompense.

Et vous me conseillez d'aller me reposer !

Mais si j'acceptais là,

Ce que vous me proposez,

Si j'abandonnais à votre douce intrigue...

Mais je mourrais, Monsieur,

Tristement... de fatigue.

 

Robert Lamoureux

 

 

Publié dans Général | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

10 juillet 2009

Tempérance : une réflexion.

PICT0137
 

Tempérance :
vertu qui modère les désirs, les passions. Sobriété dans l'usage des aliments, des boissons. (Petit Larousse)
 
Domaine beaucoup plus vaste et complexe qu'il n'y paraît dans le dictionnaire, elle devrait, à mon sens, faire partie intégrante de toute éducation et à fortiori de toute éducation (pédagogie, système préventif) salésienne.
 
Elle complète et qualifie l'action de Don Bosco, justifiant sa devise « Travail et tempérance ».
 
On y retrouve les trinômes « cœur - raison - religion » et « ma relation à Dieu - à moi - aux autres ».
 
Après réflexion, un mot me vient à l'esprit : amour, et la devise de François de Sales «Tout par amour, rien par force ».
 
Pour moi, la tempérance est surtout une notion d'équilibre, de juste mesure.  En ce sens, à priori, une référence plus à François de Sales qu'à Don Bosco.
 
Si on part du point de vue de l'ascèse, elle est la maîtrise des désirs, voire des besoins physiques (nourriture, boisson, repos, froid ou chaleur), affectifs (amitié, amour, solitude, disponibilité, respect, silence) spirituels (désert, « consolation -affliction », épreuve).
 
Une maîtrise de soi qui n'exclut en rien l'estime de soi (humilité objective), l'amour de soi et la recherche de son propre bien (j'entretiens le corps que Dieu m'a donné, je développe les talents reçus,  je lutte contre les défauts sans rudesse mais avec patience et persévérance).  
 
C'est tirer le meilleur parti de ce que je suis. C'est savoir relativiser, remettre choses et événements à leur vraie place, savoir prendre du recul.  Rechercher le positif,  éviter de gémir, cultiver la joie,  accepter l'impuissance, vivre l'abandon sans abandonner.
 
Proche à la fois de l'obéissance et de la pauvreté, elle m'invite à accepter les projets contrecarrés, l'incertitude, la dépendance vis-à-vis d'autrui. (là, je retrouve plus Don Bosco).
 
C'est faire les choses au moment adéquat (dormir la nuit, l'abstention de commentaires inutiles, manger aux repas et jeûner aux temps prescrits),  travailler dans la discrétion et le plus efficacement possible. C'est être à la fois et tour à tour Marthe et Marie.
 
C'est une façon d'agir qui conditionne ma façon d'être... et m'oriente vers ce que je voudrais être.
 
C'est un défi, un combat de tous les instants, jamais gagné mais un idéal à garder.

 

M-H

09 juillet 2009

Tempérance : un secret

La tempérance est un arbre qui a pour racine

le contentement de peu,

et pour fruits le calme et la paix.

Ferdinand Denis

 


 

PICT0130

 


 

Ecoutez ce que m'écrivait récemment une Coopératrice salésienne, maman de quatre enfants.
 
Il y a quelques mois, j'étais sur le point de succomber à la fatigue et à la nervosité: tant de choses à faire à la maison et en ville, les enfants, mon mari, mes beaux-parents. des amies ... à qui je tiens et qui tiennent à moi.  C'était trop.
 
Alors j'ai pensé à ma vieille maman qui vit encore, seule à 80 km d'ici. Je l'ai toujours tant admirée: elle a élevé sept enfants, sans jamais donner l'impression d'être écrasée par ses tâches; toujours très active, mais jamais découragée, au contraire tranquille et souriante.
 
Je suis allée la trouver : « Maman, dis-moi ton secret. Comment fais-tu pour t'en tirer si merveilleusement.  Moi, je n'en peux plus. Qu'est-ce que je dois supprimer dans mes journées? »
 
Elle m'a regardée avec un fin sourire et m'a dit: « Voilà, Thérèse, c'est très simple. Seulement auras-tu le courage de le faire?
 
Prends 5 minutes chaque jour, au moins 5, si possible de bon matin ou au premier moment libre de la matinée; avec calme, en silence, mets- toi devant toi-même et devant le Seigneur, lis une phrase
d'Evangile ou la pensée du jour sur le feuillet du calendrier: 2 minutes (au moins) pour méditer, 2 minutes (au moins) pour prier de toute ton âme, 1 minute (au moins) pour prévoir les choses principales de ta journée et les jeter dans les mains de Dieu, en t'unissant à l'offrande de la messe qui se célèbre à la paroisse.
 
Cinq minutes: c'est peu ! Mais si tu es fidèle, tu verras qu'elles te feront gagner beaucoup de temps et tu auras la force de remplir toutes tes tâches d'un cœur tranquille et avec efficacité. »
 
Et la Coopératrice ajoutait : Je me suis décidée à suivre le conseil de maman et je vois que ma vie est en train de se transformer.  Je travaille autant qu'avant, mais sans m'énerver.  Je sens la présence de Quelqu'un qui m'accompagne à chaque instant »
 
Pourquoi ne pas profiter, nous aussi,  de ce précieux secret?

 

Père Joseph AUBRY sdb

08 juillet 2009

"Caritas in veritate" - L'amour dans la vérité

Sans titre 1

 

 


 

 

La dernière Encyclique de Benedetto XVI, Caritas in veritate, est une invitation à une grande réforme dans la logique fondamentale qui gouverne l'esprit de croissance inné dans l'humanité.

L'Encyclique renverse la vision commutative de l'économie politique à l'avantage de la dynamique distributive. "Le marché - écrit le Pape - est soumis aux principes de la justice dite commutative, qui règle justement les rapports du donner et du recevoir entre sujets égaux. Mais la doctrine sociale de l'Église n'a jamais cessé de mettre en évidence l'importance de la justice distributive et de la justice sociale pour l'économie de marché elle-même, non seulement parce qu'elle est insérée dans les maillons d'un contexte social et politique plus vaste, mais aussi à cause de la trame des relations dans lesquelles elle se réalise".

Cette nouvelle vision voit dans les règles qui ont gouverné la recherche du profit comme bien absolu une incompréhension plutôt qu'une déformation originaire.

lire la suite (info ANS)

lire l'Encyclique "Caritas in veritate"