16 février 2009

Le don

Auteur : Khalil Gibran


 

 

 Sans titre 2


Alors un homme riche dit, Parlez-nous du Don.
 
Et il répondit :
 
Vous donnez,
mais bien peu quand vous donnez de vos possessions.
C'est lorsque vous donnez de vous-même
que vous donnez véritablement.
Car que sont vos possessions, sinon des choses que vous conservez et gardez par peur d'en avoir besoin le lendemain ?
Et demain, qu'apportera demain au chien trop prévoyant qui     enterre ses os dans le sable sans pistes, tandis qu'il suit les     pèlerins dans la ville sainte ?
Et qu'est-ce que la peur de la misère sinon la misère elle-même ?
La crainte de la soif devant votre puits qui déborde n'est-elle pas déjà une soif inextinguible ?
 
Il y a ceux qui donnent peu de l'abondance qu'ils possèdent - et ils le donnent pour susciter la gratitude et leur désir secret corrompt leurs dons.
 
Et il y a ceux qui possèdent peu et qui le donnent en entier.
Ceux-là ont foi en la vie et en la générosité de la vie,
et leur coffre ne se vide jamais.
 
Il y a ceux qui donnent avec joie,
et cette joie est leur récompense.
Et il y a ceux qui donnent dans la douleur,
et cette douleur est leur baptême.
 
Et il y a ceux qui donnent et qui n'en éprouvent point de douleur, ni ne recherchent la joie, ni ne donnent en ayant conscience de leur vertu.  Ils donnent comme, là bas, le myrte exhale son parfum dans l'espace de la vallée.
Par les mains de ceux-là Dieu parle, et du fond de leurs yeux Il sourit à la terre.
 
Il est bon de donner lorsqu'on vous le demande, mais il est mieux de donner quand on vous le demande point, par compréhension ;
Et pour celui dont les mains sont ouvertes, la quête de celui qui recevra est un bonheur plus grand que le don lui-même.
 
Et n'y a-t-il rien que vous voudriez refuser ?
 
Tout ce que vous possédez, un jour sera donné ;
Donnez donc maintenant, afin que la saison du don soit la vôtre et non celle de vos héritiers.
 
Vous dites souvent :
''Je donnerai, mais seulement à ceux qui le méritent''.
 
Les arbres de vos vergers ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux dans vos pâturages.
Ils donnent de sorte qu'ils puissent vivre, car pour eux, retenir est périr.
 
Assurément, celui qui est digne de recevoir ses jours et ses nuits est digne de recevoir tout le reste de vous.
Et celui qui mérite de boire à l'océan de la vie mérite de remplir sa coupe à votre petit ruisseau.
 
Et quel mérite plus grand peut-il exister que celui qui réside dans le courage et la confiance, et même dans la charité, de recevoir ?
 
Et qui êtes-vous pour qu'un homme doive dévoiler sa poitrine et abandonner sa fierté, de sorte que vous puissiez voir sa dignité mise à nu et sa fierté exposée ?
 
Veillez d'abord à mériter vous même de pouvoir donner,
et d'être un instrument du don.
 
Car en vérité c'est la vie qui donne à la vie - tandis que vous, qui imaginez pouvoir donner, n'êtes rien d'autre qu'un témoin.
Et vous qui recevez - et vous recevez tous - ne percevez pas la gratitude comme un fardeau, car ce serait imposer un joug à vous même, comme à celui qui donne.
 
Élevez-vous plutôt avec celui qui vous a donné par ses offrandes, comme avec des ailes.
 
Car trop se soucier de votre dette est douter de sa générosité,
qui a la terre bienveillante pour mère, et Dieu pour père

 

15 février 2009

Tu as déjà ouvert les chemins

 Sans titre 1


 

Esprit du Christ ressuscité, Saint-Esprit,
si nous savions ce que nous pouvons te demander
pour prier comme il faut !
Mais voilà que les balbutiements
de notre prière passent par le creuset
de notre pauvreté, de notre petite foi.
 
Alors Toi, le Dieu vivant,
tu entres dans notre âme de pauvre,
tu entres dans notre faiblesse
et tu lis en nos cœurs
nos intentions authentiques.
Et ton Esprit vient au-dedans de nous,
il vient exprimer l'inexprimable
à travers d'humbles paroles, et des soupirs,
et des silences.
Et tu nous dis : "Ne te préoccupe de rien, ne t'inquiète pas
de ton peu de capacité à prier.
Sache-le, dans ton attente priante,
j'ai déjà ouvert les chemins".
 
Ainsi, tu nous donnes de comprendre
que tu appelles chacun par son nom,
que tu éveilles des jaillissements intérieurs,
que tu as déposé en chacun un don unique, irremplaçable.
Nos yeux s'ouvrent et, dans la pauvre prière,
nous comprenons que l'homme ne se réalise
qu'en présence de Dieu.

 

Frère Roger de Taizé 

 

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14 février 2009

AMOREVOLEZZA

Sans titre 1


Ne pas confondre douceur et absence d'agressivité.  Autrefois on enseignait que les vertus pour ne pas être aliénantes, devaient être connectées.  Ainsi la douceur, sous peine de devenir déni de la violence qui habite l'homme devait disait-on être connectée avec la vertu de force qui met l'agressivité au service de l'homme.  Il me semble que cette vieille sagesse de la philosophie classique devrait être retrouvée.

Don Bosco, là aussi pourrait être un guide sûr, lui qui invite Michel Magon dont les exigences agressives étaient intenses à devenir un "battant" pour Dieu, ce que fut d'ailleurs le prêtre de Turin lui-même. 

L'amorevolezza bien en place, mène toujours à un combat, combat avec le narcissisme excessif et combat avec le péché dans ses dimensions personnelles et collectives.

Don Bosco faisait rentrer l'agressivité des jeunes, dans un profond processus éducatif.  Il apprenait aux adolescents à situer avec justesse leurs responsabiités dans leurs trangressions; il les invitait à distinguer le cri de leur remords (cri si souvent narcissique) de la Parole à la fois exigeante et pardonnante de Dieu; il leur montrait que quel que soit le débordement de haine qu'ils avaient pu vivre, Dieu et l'éducateur à son exemple croyaient encore en eux.  Voilà qui devrait donner à penser à notre société qui a tant de mal à croire que toute culpabilité n'est pas morbide et qu'un juste sentiment de la faute est au coeur même de l'affection bien en place.

Don Bosco donne une place importante à l'amorevolezza dans sa pédagogie.  Mais pour qui connaît ses écrits et son actions, une évidence apparaît : il ne sépare jamais l'affection de la raison et de la religion.

"Si tu veux obtenir la confiance, commence par faire confiance !"  "Si tu veux être aimé, montre que tu aimes !", tel est le message de Jean Bosco.

Xavier Thévenot, sdb - l'affectivité en éducation

13 février 2009

LA FOI PRISE AU MOT

KTO TV

VIDEO d'une émission consacrée à don Bosco  et diffusée le 01/02/2009 

Durée 52 mn   Don Bosco - La foi prise au mot


Dans de nombreuses parties du monde, les fruits de ses intuitions pédagogiques et de son zèle apostolique demeurent, en particulier parmi les jeunes et dans le monde du travail. Don Giovanni Bosco (1815-1888) est un apôtre des temps modernes, un saint aux multiples visages qui aimait ensemble : l'Eglise, les jeunes, la Madone invoquée sous le beau nom d'« Auxiliatrice des chrétiens » et le Pape « doux Christ sur terre ». 


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Visage de Dieu


A quoi me servirait de contempler le visage de Dieu
si je ne m'étonne de celui de mes frères?
En vérité il y a, tout autour de moi,
la multitude des visages de Dieu,
visage de joie et visage de souffrance,
visage d'enfance et sisage de rides,
visage de transparence et visage de paix,
visage de tristesse et visage d'espérance...