21 mars 2008

Rejoindre Jésus sur son chemin de croix

oeuvre7[1]
 

 
La souffrance est un des plus grands mystères auquel notre vie d'homme est confronté. Elle est la pierre d'achoppement qui nous fait tomber sur notre chemin de foi et parfois même, elle détourne les hommes à tel point qu'ils renoncent à croire en un Dieu qui semble rester sourd au malheur de ses créatures.
 
En cette semaine sainte, nous nous remémorons le chemin  de croix de Jésus. Je vois alors mon Dieu, au visage si proche et si profondément humain. Mon Dieu soumis à l'insoutenable torture de la croix, à la solitude de l'abandon, à l'humiliation de la dérision, frappé, dénudé, rejeté, martyrisé, jugé à tort, repoussé par tout un peuple qu'il a tant aimé et surtout trahi par ses plus proches amis. Ceux des beaux jours au bord du lac, des jours de succès fou, lorsqu'il fallait éloigner la foule, des jours glorieux sur la montagne de la transfiguration, des heures d'angoisse dans le jardin des oliviers. Ceux avec qui il avait partagé son dernier repas et qu'il avait servis comme l'esclave en leur lavant les pieds …
 
Où sont-ils à l'heure du jugement ? Cachés dans la foule, apeurés et silencieux ! Aucune voix ne s'est élevé pour clamer : "Arrêtez ! Celui-là est innocent, nous en sommes témoins !
 
Mais si mon Dieu n'avait pas traversé ce chemin de croix  ? S'il ne s'était abaissé jusqu'à toucher le plus profond moment de désespoir d'un être humain ? Alors, peut-être pourrions-nous penser : " notre Dieu ne sait pas, il ne connaît pas notre souffrance, il ne peut nous comprendre ni entendre nos cris !
Mais voilà, il est passé par là, il a traversé tout çà !
 
Je regarde mon Dieu si petit, si grand sur son chemin de croix et je le sens alors si proche de mon chemin ! Nul homme souffrant ne peut se sentir loin du "Fils de l'Homme" accablé par le poids de ce bois. Il est bien lourd ce bois, même trop lourd, car Jésus tombe trois fois et il faudra réquisitionner Simon de Cyrène sur le chemin pour l'aider à porter le bois sur lequel on le clouera.
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C'est vrai que ce n'est pas facile d'avancer sur un chemin de souffrance, tout à fait normal que notre humanité tombe, épuisée sous l'intensité de la douleur …mais comme Jésus se relève pour continuer jusqu'au bout, nous aussi, nous pouvons nous relever et avancer. Il est rare que nous ne trouvions personne : un voisin, une infirmière, un ami, un membre de notre famille … qui ne nous aide à porter notre croix !
 
Jésus savait que son chemin se terminait au Golgotha, qu'il aboutirait au point culminant de la souffrance. Pourtant, pas à pas, humble et vacillant, peinant, pleurant, tombant, il est allé jusqu'au bout de ce chemin-là !
 
Ce Dieu si humble, si profondément humain, si admirablement résolu à marcher sur son chemin de douleur comme il a marché sur les chemins de la vie … comment ne pas se sentir proche de lui ?
 
Aucun homme souffrant ne peut se sentir loin de ce Dieu-là ! Et si on prend la peine de regarder son visage souillé par le sang de ses blessures et la marque des crachats, … aucun visage défiguré par la souffrance ne nous deviendra impossible à regarder.
 
Souvent, les crucifix qui ornent nos églises et nos maisons sont esthétiquement très beaux. La souffrance de Jésus semble presque virtuelle, aceptisée. Je ne veux pas tomber dans le travers du film de Neil Gibson dont on parle tant pour le moment. Mais je me souviens d'un vendredi saint, il y a 5 ans, alors que ma jeune sœur venait de mourir après quatre mois de  ce qu'on appelle pudiquement " une mauvaise maladie". Son chemin de croix me hantait, mille questions bouleversaient mon esprit et le doute empoisonnait mon cœur.
 
J'étais à Taizé et on avait posé la grande croix sur le sol pour que chacun puisse y déposer la tête. C'est alors, que posant mon front sur ce bois, j'ai vu pour la première fois, mon Dieu fait homme, si proche de moi, de ma sœur, de tous les souffrants.
 
Je n'oublierai jamais cette émotion qui a lavé mon cœur jusqu'à ce que la joie de Pâques puisse y trouver une place.
 
Ce fut alors le moment de la résurrection. Mon chemin de douleur est devenu chemin de vie. C'est avec Jésus, par lui, que j'ai pu vivre ce passage.
 
Je dis merci à mon Dieu de s'être fait tellement proche dans son humanité, d'être devenu pour nous "le Fils de l'Homme" afin que tout homme puisse se reconnaître en lui et marcher résolument sur ses chemins de joie ou de souffrance … C'est lui qui nous fait passer vers la vraie vie !
 
Alléluia, il est ressuscité
oui, il est vraiment ressuscité
   et nous ressusciterons avec lui !
                               Alléluia !
Adela

20 mars 2008

Seigneur, que ta pensée ne me quitte pas...

 lavement[1]


Aide-moi, Seigneur, à être pour tous,
La personne qu'on ne dérange jamais,
Qui reçoit avec bonté,
Qui écoute avec sympathie,
Qui donne avec amour.
 
Aide-moi, Seigneur, à être pour tous et toutes,
La personne qu'on est toujours certain de rencontrer
Quand on a besoin de parler à quelqu'un.
 
Aide-moi, Seigneur,
À être cette présence rassurante,
À offrir cette amitié reposante,
À rayonner cette paix joyeuse,
À être recueillie en Toi, pour Toi.
 
Et pour cela, Seigneur,
Que ta pensée ne me quitte pas,
Que ta vérité habite en moi,
Que ta loi soit mes délices.
 
Et qu'ainsi, Seigneur,
Dans la simplicité de mon coeur,
Dans le quotidien de ma vie,
Je puisse aider les autres
À te savoir plus proche,
À reconnaître ton amour,
Dans un geste d'accueil
Qu'en ton Nom j'accomplis.

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19 mars 2008

La mort de St Joseph

GABRIEL CHRISMENT (né en 1883) 

Prêtre du diocèse de Saint-Dié, Gabriel Chrisment est un "prêtre-poète", comme le furent aussi Louis Le Cardonnel, Maxime Rousseau, Camille Melloy, ... Le poème qui suit est extrait du recueil intitulé En feuilletant le calendrier, à la date du 19 mars.


  st-joseph[1]
La mort de saint Joseph ...
 
Ce soir-là, Joseph a dû s'appuyer
Sur son établi, pour ne pas tomber.
 
Il est las, si las, depuis des semaines,
Un rien le fatigue, il marche à grand-peine.
 
Il voit, il sent bien qu'il ne pourra plus
Travailler longtemps auprès de Jésus.
 
Quand il a voulu lever cette planche,
Il a comme eu peur de ses mains trop blanches,
 
Et son vieux rabot lui paraît si lourd !
Mon Dieu, qu'a-t-il donc ? Est-ce que le jour
 
Est déjà fini ? Son vieux cœur s'affole,
Il a froid, il tremble. Des copeaux s'envolent
 
Comme autour de lui de grands papillons.
Et la nuit l'a pris dans un grand frisson.
 
Et la nuit s'écoule et déjà s'achève.
Le vieux patriarche est là, dans son rêve.
 
L'ange d'autrefois, l'ange lui a dit
Qu'il lui faut encor partir cette nuit.
 
Ah ! partir encor ! Vers l'exil sans doute ?
Ses pieds sont si las, si longue est la route !
 
Il veut se lever, puisque l'ange attend,
Marie et Jésus sont là. Doucement
 
Ils ont joint ses mains. Et calme, il repose.
Au bout de la nuit l'aube est déjà rose.
 
Jésus a levé la main pour bénir...
Joseph, pour toujours, vient de s'endormir.
 

(Gabriel Chrisment, En effeuillant le calendrier, poèmes, 1° série, Aubanel, Avignon, 1953, pp. 24-25.)

source : http://www.spiritualite-chretienne.com/st-joseph/st-joseph.html#Sales

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18 mars 2008

Merci

le-bonheur.1191170632[1]


Merci pour ce qui existe,
La joie, l'amitié, le bonheur
Merci pour ce que tu crée,
L'amour, la paix, l'égalité
Merci pour ce que je peux donner
Ma joie, mon écoute, mon aide
Merci pour ce que tu peux donner
Par moi, justice et fraternité
Merci pour ces mots que j'emploie
Ce sont ceux que je ressens
Merci pour ce poème que j'écris
C'est pour te célébrer et te prier
Merci pour ce monde imparfait
C'est à nous d'apporter ce qui manque
Merci parce que Tu es là
Tu m'aides à mieux le construire…
 
Auteur : Matthieu Peder

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17 mars 2008

j'appelle, dit Dieu

 Metier69[1]


On me dit que mes enfants, les hommes,
Ont des problèmes d'emploi.
Moi, j'appelle, dit Dieu. J'embauche tout le temps,
Je suis sur la place pour embaucher dès 6H00 du matin.
J'y suis à 9H00, j'y suis à 14H00.
J'y suis encore à 5H00 du soir, alors que la journée va s'achever; à ce moment, moi, j'embauche encore.
 
Et moi je paie, dit Dieu.
Je ne paie pas à l'heure, ni au mois, ni aux pièces.
Moi je paie à l'éternité..  Parfaitement :
Une éternité de bonheur pour celui qui aura travaillé pour moi quelques heures, quelques semaines,
Quelques mois, quelques années.
Et j'appelle tous ceux qui veulent.
Je ne demande ni BAC, ni BEPC, ni CAP, ni BTS,
Ni diplôme d'aucune sorte.
 
Je ne demande que de la bonne volonté, la volonté de travailler; j'appelle pour tous les métiers.
J'ai besoin de cantonniers, car il est écrit :
"Préparez les routes du Seigneur, rabotez les collines
Et rectifiez les virages...".
 
J'ai besoin de cantonniers pour préparer la route de mon retour.
En créant un monde moins inégal et plus droit,
En luttant contre les injustices et les misères,
En rendant les routes de la vie moins dures et moins pénibles pour les hommes, mes fils, pour les hommes, vos frères…
J'ai besoin d'infirmiers, de bons samaritains,
Ceux qui soignent les maladies du corps et surtout de l'âme,
Ceux qui ramassent dans les fossés les blessés de la vie,
Les abandonnés de la route...
 
J'ai besoin de vignerons et de moissonneurs,
Car "la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux".
 
J'appelle tous ceux qui sont prêts à récolter
La moisson des bonnes volontés qui ne savent où s'adresser,
La vendange des joies qui ne savent avec qui se partager...
 
Surtout, surtout, j'ai besoin de bergers,
"car j'ai pitié de ces foules,
Qui sont comme des troupeaux sans pasteurs".
Ceux par les mains de qui je partagerai à tous les affamés
Le Pain de ma Parole,
Le Pain de mon Corps et le Vin de mon Sang...
 
Venez tous, dit Dieu, j'appelle; il y a du travail pour tous,
J'emploie tout le monde...
Et ce soir, après la journée de travail,
Tous ensemble, avec Moi, vous ferez la fête !


Texte trouvé sur la feuille paroissiale des Contamines, en Haute-Savoie, le 3 août 1997