30 septembre 2008

La parole qui féconde et renouvelle

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C’est dans notre vie que, du matin au soir, coule entre les rives de
notre maison, de nos rues, de nos rencontres, la parole où Dieu veut résider.
 
C’est dans notre esprit qui nous fait nous-mêmes à travers les actes de notre travail, de nos peines, de nos joies, de nos amours, que la parole de Dieu veut demeurer.
 
La phrase du Seigneur que nous avons arrachée à l’Évangile dans une messe du matin ou dans une course de métro, ou entre deux
travaux de ménage, ou le soir dans notre lit, elle ne doit plus nous
quitter, pas plus que ne nous quitte notre vie ou notre esprit.
 
Elle veut féconder, modifier, renouveler la poignée de main que nous aurons à donner, notre effort sur notre tâche, notre regard sur ceux que nous rencontrons, notre réaction sur la fatigue, notre sursaut
devant la douleur, notre épanouissement dans la joie.
 
Elle veut être chez elle partout où nous sommes chez nous. Elle veut être nous-mêmes partout où nous sommes nous.
 
La parole du Seigneur, elle exige notre respect ; si notre vie a des pauses possibles, elle veut posséder à la fois un peu ou beaucoup de ces pauses, elle exige que notre esprit s’occupe exclusivement d’elle, veut de lui le sacrifice de tout ce qui vaut moins qu’elle. Elle veut que l’on prie sur elle dans l’oubli de tout ce qui est si peu à côté d’elle.

Madeleine Delbrêl
Nous autres, gens des rues, Textes missionnaires, Le Seuil, 1996.
 

29 septembre 2008

Vivre en autrui

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Vivre en soi, ce n'est rien ;
Il faut vivre en autrui.
A qui puis-je être utile
Et agréable, aujourd'hui ?
Voilà, chaque matin,
Ce qu'il faudrait se dire.
Et, le soir, quand des cieux
La clarté se retire,
Heureux à qui son cœur
Tout bas a répondu :
"Ce jour qui va finir,
Je ne l'ai pas perdu.
Grâce à mes soins, j'ai vu,
Sur une face humaine,
La trace d'un plaisir
Ou l'oubli d'une peine".

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28 septembre 2008

Cherchez et vous trouverez

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Quand le Christ te rencontre,
Tu ne t'y attends pas.
Tu rêves, tu vis tu cours,
Sans savoir où parfois
Et puis un jour tu sens que le Christ est là.
 
Il est sûrement venu quand tu n'lattendais pas
Il t'a peut être fait signe et tu n'le voyais pas .
Son souffle imprévisible est descendu sur toi
Et dépose en ton coeur cette brise qui fait revivre.
 
Mais si le Christ est là, c'est qu'il t'a choisi toi,
Toi car il sent que tu veux le suivre pas à pas.
 
Et quand le Christ arrive qu' il sent que tu es là
Pour accueillir de lui le brasier de la foi,
Il allume une flamme et ne l'éteindra pas.
 
Précieuse tellement fragile,
Peut être qu'elle vacillera mais chaque jour
Dans ta vie patiemment tu pourras la nourrir
D'huile de paix de pardon et de joie
En pressant tendrement les fruits du christ amour
 
Écoute sa parole et elle t'éclairera, fais confiance
Laisse germer les graines qu'elles plantent en toi
 
La récolte sera riche car oui tu répondras
Et le Christ vivant viendra porter ta croix
Comme toi tu as porté celle de l'attente
De la peur que ta vie ne sache plus prendre un sens
 
Mais le Christ nous dit ''cherchez et vous trouverez''
Florence Melon

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27 septembre 2008

JUS de SALADE

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On rêve de communauté où chacun, censément, serait le tout de l'autre.
 
Non pas comme des pommes sur le pommier où chacune est
Finalement pour soi et le soleil pour tous.
 
Ni comme des fruits dans une même corbeille : il y a diversité,
Mais juxtaposée.
 
Alors on invente la communauté passée dans la moulinette
Ou le mixer. Tout y passe en effet... La peau, les pépins.
Il en sort un jus uniforme, plein de vitamines.
Mais chacun y a perdu de sa personnalité.
 
C'était, dit-on, le résultat de certains ordres religieux autrefois.
C'est peut-être aujourd'hui l'idéal de telle communauté de base
Où l'on ne sait plus très bien reconnaître
Laïcs, religieuses, gens mariés, célibataires.
 
Une solution meilleure ? La salade de fruits.
Chacun reste lui-même : poire, pomme, banane, ananas.
Et chacun bénéficie du goût propre de l'autre.
 
Mais à une condition : accepter évangéliquement d'être coupé
En quatre, dix ou douze morceaux si l'on est un beau gros fruit.
Seuls, les très humbles restent entiers : une cerise, un grain de raisin, une groseille.
 
"Farandoles et Fariboles"
Jacques Loew
Ed. Fayard

26 septembre 2008

Apprends-moi, Seigneur

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Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler, et à bien l'employer sans rien en perdre. Apprends-moi à  tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge. Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l'œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement. Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.
 
Aide-moi au départ de l'ouvrage là où je suis le plus faible. Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l'attention, et surtout comble Toi-même les vides de mon œuvre. Seigneur, dans tout labeur de mes mains, laisse une grâce de Toi pour parler aux autres, et un défaut de moi pour parler à moi-même.
 
Garde en moi l'espérance de la perfection, sans quoi je me perdrais d'orgueil. Purifie mon regard : quand je fais mal, il n'est pas sûr que ce soit mal et quand je fais bien, il n'est pas sûr que ce soit bien.   
-
Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain, sauf là où il y a travail, et que tout travail est vide, sauf là où il y a amour, et tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi.
 
Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces. Rappelle-moi que l'ouvrage de mes mains t'appartient et qu'il m'appartient de te le rendre en te l'offrant. Que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l'automne. Que si je le fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l'herbe je fanerai au soir. Mais si je le fais pour l'amour du bien, je demeurerai dans le bien. Et le temps de faire bien et à ta gloire, c'est tout de suite.
 
Amen.

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