Un résumé ...


Le récit des disciples d'Emmaüs, écrit par Saint Luc, est une sorte de traité sur la transmission de la foi qui rappelle qu'il faut rejoindre les gens sur leurs routes, leur permettre d'exprimer ce qu'ils vivent, leur apporter l'éclairage de l'Ecriture, afin qu'ils aient le goût d'aller plus loin.

Deux disciples: qui est l'autre? Peut-être est-ce à chacun de nous de mettre son nom.  Mais il est clair que ces deux disciples ont déjà partagé beaucoup d'émotions intérieures: un chrétien seul est un chrétien en danger de mort.

La route: c'est celle de notre vie.  Mais il faut se rendre compte que chacun vit " sa route de la vie" de manière bien différente et unique.  Souvenons-nous de tous ceux qui sont au bord de leur route et qui attendent qu'on les reconnaisse. Pour les deux disciples, leur route est lourde et risque d'être monocorde. Mais chacun de nous a un cœur qui sait aimer.

Vers Emmaüs: ce village est le lieu d'un éloignement nécessaire pour se retrouver soi-même, pour prendre le temps de la réflexion et du discernement:  importance d'être éclairé à ce stade.

Les deux disciples racontent à l'inconnu ce qu'ils avaient vécu avec lui. L'inconnu les écoute en silence, attitude pastoralement très prégnante. .

Les deux disciples vont tout expliquer jusqu'au moment précis de la Résurrection. Là, ils reconnaissent être très troublés au point d'avoir un doute. Car, il y a un tellement grand décalage entre ce qu'ils ont vécu avec Jésus et ce qu'ils vivent en ces jours. Ils ne retrouvent plus le Jésus qu'ils avaient connu.

Alors, l'inconnu leur explique que le souvenir va amplifier et déformer la réalité, tandis que la mémoire va garder la fidélité de la réalité. C'est d'ailleurs ce que sont les prophètes: rappeler à temps et à contre-temps les décalages progressifs qu'on peut opérer entre le Dieu qu'on idéalise et le vrai Dieu aimant.

Ce Dieu aimant a décidé de tout nous léguer, c'est-à-dire l'amour en nous rendant responsables de devenir à notre tour porteurs et vecteurs de cet amour: par notre baptême, nous sommes devenus des "prêtres" pour fêter avec nos contemporains, des "prophètes" qui vont redire à leurs contemporains la vérité sur Dieu, des "rois" qui vont avant tout servir leurs contemporains.

Le geste de la fraction du pain va :
. évoquer un souvenir inoubliable,
. invoquer une mémoire du Dieu aimant,
. provoquer les disciples au dépassement,
. convoquer la communauté à témoigner. Un vrai geste d'amour ne peut qu'être appelant.

Saint Luc nous rappelle que l'écoute de la Parole, la compréhension du geste, l'acceptation de l'engagement sont fondamentaux pour une réelle approche de Dieu, sans quoi nous risquons de
nous enliser dans toutes les fausses relations.

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