Salésien(ne)s Coopérateurs de Don Bosco

Ah, le pardon, dit Dieu, voilà bien la chose difficile.

Certains, quand ils récitent la prière que mon fils vous a donnée, ne prononcent pas « pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi... », par souci d’honnêteté, disent-ils.

À travers toutes les religions, j’ai fait connaître beaucoup de choses de moi et j’ai enseigné aux hommes la droiture, la bonté et même quelques chemins de sainteté.

Mais le pardon, c’est autre chose, c’est le cœur de l’Évangile. Souvent vous n’y avez rien compris, au point de croire me faire honneur en faisant la guerre en mon nom.

Pourtant en Jésus vous aviez un modèle ; il n’a pas fait de discours sur le pardon, il l’a vécu – il est même le seul à l’avoir vécu comme je le désirais –, tout le mal que les hommes lui ont fait jusqu’à la mort, il l’a retourné en pardon de vie.

Le pardon, c’est difficile. Quand quelqu’un a été violenté ou torturé, aussitôt qu’il veut pardonner, tout lui remonte au cœur et avec la mémoire, la haine et le désir de vengeance.

Je sais ce que c’est : moi non plus je n’arrive pas à oublier ce que vous avez fait à mon fils, cela mon cœur de Père n’y arrivera jamais.

Ma vengeance à moi, c’est de vous guérir, sans « mais », sans « si », c’est de vous libérer le cœur sans condition.

Maurice Herbiet

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Devant toute souffrance, toute violence, toute dégradation monte la question harcelante : qu'y a-t-il en moi qui souffre, qui mord, qui frappe, qui tue,qui dégrade ?  Quelle part en moi acquiesce à l'humiliation, à la mort 'autres humains ?

Et dès que la question est là - dans sa terrifiante clarté - une certitude se met en place, ardente, irrécusable : le monde du dehors ne reflète que l'état du monde intérieur, de chacun de nous dépend en toute dernière instance l'état du monde.

Il ne s'agit de rien d'autre que de "réparer le monde en nous ".

Quelle aventure ! Plus folle que la traversée des terres de feu ou des glaciers éternels !  Plus pétrie de merveilles et de miracles que toutes les légendes du monde !

Entreprise qui n'est d'ailleurs possible que sans attente de gain, sans espérance autre que de nous rapprocher de notre nature véritable, de faire un pas avec mes frères, avec mes soeurs, dans la direction de la vie.

Christiane Singer.

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Saint Vincent de Paul le disait déjà :
"Nous avons à nous faire pardonner
le pain que nous donnons aux pauvres."

Il fut un temps 
où chaque dame riche avait "ses pauvres".
Cela partait d'un bon sentiment,
mais quelle condescendance !

Nous n'avons pas à "faire" la charité,
mais à "être charité"...
Le cœur et la main doivent s'ouvrir ensemble.

Encombrés de nos biens matériels
ou de nos acquis intellectuels,
nous ne pouvons pas nous approcher
d'un pauvre, d'un blessé de la vie,
sans nous être d'abord
reconnus pauvres et blessés.

Nos blessures parleront à ses blessures,
nos pauvretés parleront à ses pauvretés,
ses richesses apprivoiseront nos peurs.

Odile Haumonté

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L’extrême beauté vous tient en suspens et fait cesser les mots : telle ou telle œuvre dans les églises romanes en leur humanité, la rigueur hivernale dans son dépouillement, la couleur des rocs et des lieux sauvages dans la lumière du soir, quelque visage en sa transparence, nous laissent sans voix.

Il en va de même pour l’horreur insupportable du mal.

Quels sont ces silences sinon le signe d’une extrême humilité contemplative de l’être humain qui s’incline?

Devant ce qui est trop grand pour nous, venez faisons silence et adorons le Seigneur.

Pour entendre l’autre en sa singularité et le rejoindre en son besoin de présence, il te faut vivre dans le silence. Si tu veux lui dire Dieu, il te faut plus de silence encore. Si tu espères qu’il perçoive de toi l’étincelle vivante de l’amour, il faut te rassembler jusqu’au fond de toi-même pour lui ménager une place.

Deviens en toi-même une maison de paix, un point tranquille tourné vers Dieu. Mets-toi à l’école du silence profond et vrai qui n’est pas mutisme mais passerelle vers l’écoute et la communion. N’emplis pas tes jours de mots inutiles et d’agitation. Laisse le monde et approche-toi du Christ comme Marie à Béthanie …. « Que toute créature fasse silence devant le Seigneur! »

Sœur Myriam

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Seigneur,
En regardant notre monde et le quotidien de notre vie,
Que de raisons de pleurer, que d’injustices,
Que de haines, de souffrances et de peurs !
Le malheur semble habiter l’humanité,
Le désespoir envahit nos pensées.

Et pourtant, 
Au cœur de tout ce qui déstabilise nos vies
Tu viens nous rejoindre.
Là où il n’y a que faiblesse et pauvreté,
Tu viens déposer la force de ta présence.
Là où il y a méfiance et fermeture,
Tu viens ouvrir l’espace de ton règne.
Pour nous sortir de nos impasses,
Ton Esprit ménage en nos consciences,
Des passages surprenants.

Loué sois-tu d’être le Seigneur de la vie du monde.
Loué sois-tu d’être cet ami de l’Humanité
Qui veut renverser, transformer, renouveler l’existence
pour qu’au creux du malheur puisse poindre
l’espérance de ce qui rend heureux.

Loué sois- tu !

Bernard Sturny

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