31 décembre 2016

Les belles âmes

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Les belles âmes, qui vous inspirent une confiance à toute épreuve, un mélange d'estime, d'admiration et d'amitié profonde, au-delà de l'affinité, laissent une impression de clarté et de bienveillance qui ne vous quitte plus. Même loin de la perfection, pétries de défauts, de faiblesses ou de cicatrices, leur lumière filtre au travers des blessures.

Ces être-là ne sont pas légion. Notre instinct, souvent, les reconnaît au premier regard. Elles nous marquent orientent notre route et nous en font parfois changer. Un vrai regard en dit plus long qu'un beau discours. La justesse ne s'invente pas. Elle transparaît entre les mots, les expressions inconscientes, les gestes.

Un bon comédien pourra donner le change à nos esprits, mais nos cœurs resteront à quai. La confiance ne se décrète pas et les coachs les plus habiles ne peuvent lifter une âme pour en gommer la noirceur. A l'issue d'une rencontre, on se reproche souvent ce qu'on a mal exprimé, oublié, raté. Mais si l'on a touché, ému, attendri, ouvert la porte, alors les âmes aussi se sont parlées, même si leurs mots délicats, leur langage discret, ont été souvent imperceptibles à nos oreilles sous le tintamarre du quotidien.

Lorsqu'une belle âme croise notre existence, sa bienveillance laisse un sillage d'humanité différent, une intuition persistante que l'on n'oublie pas. On n'en rencontre que quelques-unes sur la durée d'une vie. Inlassablement, au-delà des apparences, leur nature profonde rejaillit sur leurs actes et leurs paroles sonnent juste. Veilleuses, éveilleuses, elles restent fidèles à leur éthique personnelle, face aux excès d'une société d'adversité où la lumière a du mal à se frayer un sentier entre la malveillance et la rumeur.

Pourfendeuses des intérêts obscurs, elles sont en butte à des attaques frontales, à des coups tordus. Leurs combats posent des jalons sur la route de l'humanité, et si l'empreinte de leur vie n'est pas toujours écrite dans le livre de notre Histoire, leur lumière reste visible comme celle des étoiles lointaines, longtemps après que leur flamme s'est éteinte.

Les belles âmes nous entourent, célèbres ou anonymes, et leurs visages sont sans doute ceux auxquels on pense au moment de quitter ce monde...

Yves Duteil

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30 décembre 2016

Ton visage, mon frère

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Ton visage, mon frère est le voyage
Qui me porte sur les rives de ta vie
Il me plonge dans les vallées de tes souffrances
Il me découvre le jardin de tes joies
Ton regard est le soleil de tes rèves
Tes rides, les sentiers de tes faims
Tes rires, les sommets de tes secrets
Tes larmes, les nuages de ton cœur.

Ton visage, mon frère est le passage
Qui m’invite à franchir le seuil
Il m’ouvre les portes de l’inconnu
Il me fait approcher ton mystère
Ton regard est un exil
Tes rides, les déserts de ta vie
Tes rires, l’océan de l’amitié
Tes larmes l’oasis de la tendresse.

Ton visage, mon frère est une image
Qui me dévoile l’univers des hommes
Il m’entraîne dans la longue marche de l’humanité
Il me révèle son immense soif de bonheur
Ton regard est la beauté dans la laideur
Tes rides, la marque des combats pour la vie
Tes rires, l’espérance malgré la mort
Tes larmes, compassion dans la détresse.

Ton visage, mon frère, est le paysage
Qui me sort de chez moi
Il ouvre une brèche pour que je vois
Il offre à ma vue le pays de l’Autre
Ton regard est habité de l’amour de Dieu
Tes rires, de la joie de Dieu
Tes larmes, de la bonté de Dieu

En ton visage, mon frère, je pars pour l’aventure

Je deviens peuple en marche
Traversant les déserts
Gravissant les montagnes
Navigant sur les mers
Heureux de cheminer avec toi
De boire au puits de la fraternité
L’eau dont nous trouverons la source
Au pays qui nous est promis
Par celui qui est Amour…

Jean-Marie Bossard

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29 décembre 2016

Au commencement de ma vie...

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Au commencement de ma vie, il y avait moi,
Et peu de chose vivait vraiment
Et moi-même, je ne savais pas encore
si mon existence était une vie ou une survie.

Et un jour, Dieu dit :
Faisons pour l'homme un appel à la confiance
Et Dieu créa pour moi la confiance en l'autre.
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le premier commencement. 

Puis Dieu dit :
Lançons pour les hommes un appel à l'espérance
Et Dieu créa pour moi la joie du service des autres
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le deuxième commencement.

Et puis Dieu dit :
Faisons pour les hommes un appel au pardon,
de celui que l'on donne, de celui que l'on reçoit.
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le troisième commencement. 

Alors Dieu dit :
Créons pour les hommes la possibilité de se transformer de l'intérieur
Dieu fit pour moi le projet de vivre vraiment
selon mon inspiration la plus profonde,
selon mon coeur et la vérité vraie.
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le quatrième commencement. 

Et puis Dieu dit :
Créons pour les hommes l'envie de vivre en nomade
d'aller de points d'eau en lieux de ressourcement.
Dieu fit pour moi des témoins, des grands vivants,
de ceux-là qui donnent envie de vivre.
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le cinquième commencement. 

Et Dieu dit :
Créons pour l'homme le mystère de sa propre vie,
qu'il sache qu'il est plus grand que ce qu'il pense être,
qu'il est précieux pour moi
que j'ai foi en lui.
Et Dieu créa la foi comme naissance,
comme accouchement de soi-même
pour devenir vivant, pour faire vivre les autres.
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le sixième commencement. 

Alors Dieu dit:
Allons dire aux hommes que tout ce que je dis, je le fais.
Donnons-lui la preuve que mon projet de vivant
se réalise pour eux aujourd'hui.
Faisons jaillir de toutes leurs morts une vie nouvelle,
une autre possibilité de naissance.
Alors Dieu répondit à la confiance de Jésus.
Il y eut sa mort, il y eut sa vie
Et Dieu vit que tout cela était vraiment bon.

Guy Cordonnier, prêtre

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28 décembre 2016

Viens dans mon regard.

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C’est l’aube, Seigneur !
Les oiseaux en pagaille peuplent
De leur effervescence l’espace obscur
Et je contemple ce jour neuf
Tel un présent
Que Tu m’offres en toute magnificence :
Être ici, maintenant, n’est-ce pas un cadeau ?
Ceux que j’aime dorment encore
Et je trouve joie à Te rejoindre
Avant l’engagement du quotidien.

Donne-moi de prendre force
Et racine en toi.
Au-delà de ces murs
Tant de voix et d’urgences me hèlent,
M’aimantent et m’éparpillent.
Aide-moi à discerner l’invisible
Sous la routine du visible.
Guide ma main vers celui qui tombe ;
Que j’ose aussi appeler à l’aide.

Au long des heures, ne permets pas
Que je sombre dans la plainte
Et le mécontentement sournois
Qui ronge l’éclat de la lumière.
Rappelle-moi la halte nécessaire
Au creux du travail
Afin que les gestes ne perdent pas sens
et que le sel ne s’affadisse.

Colette Nys-Mazure

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27 décembre 2016

Croire dans la vie.

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D’où vient votre foi magnifique dans la vie ?

De tout ce qui apporte une très bonne nouvelle, que mes yeux grossiers ont du mal à déchiffrer, mais dont ils reconnaissent la vérité.

Le messager peut être un oiseau, la fleur de l’aubépine, la pensée d’une personne disparue, une phrase dans un livre ou un fragment de lumière.

Si je cherche une source plus identifiable, je vous dirai : c’est mon père. Mon père était un sage qui ne savait pas qu’il l’était. Ouvrier dans la grande usine du Creusot, il a ensuite pu devenir enseignant de dessin technique.

Je suis sans doute son seul échec scolaire ! Mais il m’a instruit comme, je crois, on instruit vraiment, c’est-à-dire par sa présence, par ce qu’il était plus que par ce qu’il disait. Et je l’ai vu grandir comme je continue à le voir grandir au-delà de sa mort car les choses ne s’arrêtent jamais.

Il accueillait tout le monde comme si chacun était unique. Il était attentif aux personnes indépendamment de leur costume, de leur richesse, de leur crédit social. Il aimait les gens profondément. Il pensait aussi que le simple fait de vivre suffisait à tout. Il n’était pas quelqu’un d’écriture ou de longue parole. Pour lui, la vie répondait en silence aux questions que nous pouvions lui poser. J’ai senti sur moi le souffle d’une confiance toujours présente, en moi.

Et pour lui, pour cet homme, mon père, j’ai une gratitude, une dette que j’ai la joie de voir grandir tous les jours. D’ailleurs pour moi, écrire c’est juste témoigner de ce qu’on a vu, pas plus, pas moins.

Entretien avec Christian Bobin (extrait)

 

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