26 octobre 2015

Ce que la vie m’a appris

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Je devrais plutôt tenter de dire ce que les rencontres, les séparations, les découvertes, les éblouissements comme les désespérances m’ont appris dans le sens de me découvrir, de me construire, d’influencer le déroulement de mon existence.
 
J’ai ainsi appris que la vie n’est faite que de rencontres et de séparations et qu’il nous appartient de les vivre en acceptant de nous responsabiliser face à chacune.
 
J’ai appris encore qu’il y a toujours une part d’imprévisible dans le déroulement des jours et donc qu’il m’appartenait de savoir accueillir les cadeaux inouïs ou les blessures qui peuvent surgir dans l’immensité d’un jour.
 
J’ai appris bien sûr à vivre au présent, à entrer de plain-pied dans l’instant, à ne pas rester enfermé dans mon passé ou me laisser envahir par des projections sur un futur trop chimérique.
 
J’ai appris tardivement à remercier, chaque matin, la Vie d’être présente en moi et autour de moi, à l’honorer chaque fois que cela m’est possible, à la respecter en toute occasion, à la dynamiser avec mes ressources et mes limites.
 
J’ai appris difficilement à m’aimer, non d’un amour narcissique ou égocentrique (même si la tentation était grande) mais d’un amour de bienveillance, de respect et de tolérance.
 
J’ai appris avec beaucoup de tâtonnements à me respecter en osant dire non quand je suis confronté à des demandes qui ne correspondent pas à mes possibles ou à ma sensibilité.
 
J’ai appris avec enthousiasme que la beauté est partout, dans le vol d’un oiseau, comme dans le geste d’un enfant pour tenter de capter le vol d’un papillon ou encore dans le sourire d’un vieillard qui croise mon chemin.
 
J’ai appris patiemment que nul ne sait à l’avance la durée de vie d’un amour et que toute relation amoureuse est une relation à risques. Des risques que j’ai pris.
 
J’ai appris douloureusement que je n’avais pas assez pris de temps pour regarder mes enfants quand ils étaient enfants, que j’aurais dû savoir jouer et rire avec eux, plus souvent et surtout chaque fois qu’ ils me sollicitaient ; que je n’avais pas su toujours les entendre et les accueillir dans leurs attentes profondes et surtout que j’avais trop souvent confondu mon amour pour eux avec quelques unes de mes peurs, tant je voulais le meilleur pour eux, tant je désirais les protéger des risques (que j’imaginais) de la vie.
 
J’ai appris avec beaucoup de surprise que le temps s’accélérait en vieillissant et qu’il était important non pas d’ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années.
 
J’ai appris malgré moi que je savais beaucoup de choses avec ma tête et peu de choses avec mon cœur.
 
J’ai appris que je pouvais oser demander, si je prenais le risque de la réponse de l’autre, aussi frustrante ou décevante qu’elle puisse être, que je pouvais recevoir sans me sentir obligé de rendre, que je pouvais donner sans envahir l’autre et refuser sans le blesser.
 
J’ai appris sans même le vouloir, que j’avais des besoins et qu’il ne fallait pas les confondre avec des désirs.
 
J’ai appris avec soulagement que je pouvais désapprendre tout l’inutile dont je me suis encombré pendant des années.
 
J’ai appris joyeusement à planter des arbres. C’est le cadeau le plus vivant que je peux faire jusqu’à ma mort à cette planète merveilleuse qui a accueilli mes ancêtres et surtout mes géniteurs.
 
J’ai appris doucement à recevoir le silence et à méditer quelques minutes chaque jour pour laisser aux vibrations de l’univers la possibilité de me rejoindre et de m’apprivoiser encore un peu.
 
Oui j’ai appris beaucoup et pourtant je cherche encore l’essentiel.
 
Jacques Salomé
 
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25 octobre 2015

Intentions à partager

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Tout homme est un frère, tout homme est né de Dieu
Enfants d’un même Père qui nous aime dans les cieux.


Seigneur,
Ouvre nos oreilles afin que ta Parole chemine jusqu’au plus profond de notre être, qu’elle nous touche au cœur et élargisse notre regard. Qu’ainsi nos vies, nos actes et nos paroles soient vraiment signes de ton amour infini.


Seigneur,
Donne-nous la force intérieure pour devenir des instruments de joie et d’espérance dans le monde.
Donne-nous le courage de nos convictions afin que ta Parole soit agissante dans nos vies.
Donne-nous d’accueillir tout être humain comme un frère, même celui qui est mal-aimé, rejeté, incompris.


Seigneur,
Rends-nous particulièrement attentifs, proches et solidaires de ceux qui sont petits, qui souffrent et se sentent abandonnés.
Donne-nous le courage de répercuter leurs cris auprès de nos responsables religieux, sociaux et politiques.

 

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24 octobre 2015

Au féminin pluriel

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La quête du féminin m’a toujours accompagné. Je ne parle pas seulement du désir charnel, mais du besoin de l’amitié, de l’affection des femmes.
 
Je crois à la nécessité d’en finir avec cette exaltation du masculin, entendu comme la volonté de puissance, l’agressivité, la domination. Je me sens profondément blessé par la subordination universelle de la femme. Combien d’hommes sont capables de s’assumer sans celles qu’ils jugent inférieures? Combien de filles n’ont pas accès à l’éducation? Combien d’épouses sont encore opprimées ou battues? Je suis déconcerté que tant de vies puissent naître de cette rencontre violente entre le masculin et le féminin. Les familles, les sociétés qui en résultent, ne peuvent que connaître un profond déséquilibre. Dans la nature, les deux sexes sont indispensables à la création. Le féminin l’est peut-être même davantage.
 
Lorsque j’étais éleveur, il y avait dans mon troupeau un bouc pour trente bêtes. Une fois qu’il avait fait son office, il pouvait disparaître sans que cela affecte nullement la vie des petits qui, en revanche, n’auraient pas survécu sans leur mère. J’ai toujours été un peu jaloux de cet état de fait. Comment, devant le miracle de la procréation, ne pas se sentir… un peu surnuméraire ? J’aurais tellement aimé vivre cette expérience fantastique de porter un enfant. C’est sans doute cette jalousie fondamentale qui engendre la violence chez tant d’hommes. Leur peur, fantasmée, de ne pas être indispensables. Même dans les pays les plus égalitaires, il nous faut corriger l’injustice et l’arbitraire, rééquilibrer le désir de conquête par l’instinct de protection de la vie. Je ne dis pas que l’un est masculin et l’autre féminin. Je crois à la présence de ces deux forces en chacun de nous. Je suis tout aussi révolté par ces discours qui mutilent les hommes en leur interdisant de pleurer, que par ceux qui prétendent réduire la féminité à la seule maternité. Il nous faut retrouver le sens de notre complémentarité. Entre nous, et en chacun de nous.
 
Pierre Rabhi
(article extrait du magazine Happinez de juillet 2014)
 
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23 octobre 2015

APPEL à l'amitié

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Tu m'appelles, Seigneur, à l'amitié
et voilà que mon visage est marqué,
marqué par mes soucis,
ceux qui reviennent à la surface
et qui me font parfois un masque dur,
fermé, agressif... 
Des soucis, des épreuves, des ennuis
qui encombrent et ma vie et mon coeur.
Soucis que je pourrais garder pour moi
et que je ne cesse de raconter aux autres
et qui parasitent parfois ma relation avec eux.
Et pourtant, tu le sais, l'amitié est là,
à fleur de peau, à fleur de sourire.
Il en faudrait si peu pour que le masque tombe.
Où en suis-je, Seigneur, du visage de l'amitié ?
 
Tu m'appelles, Seigneur,
à la conscience professionnelle.
Comme dit le poète:
«Sans cesse, sur le métier, remettez votre ouvrage.»
C'est tout le contraire des affaires bâclées, 
vite fait, bien fait.
Mais l'amour du travail qui dit la signature 
de l'artisan, par cette minutie tracassière 
qui paralyse l'intelligence, les doigts, le coeur,
mais cette conscience qui fait de moi une femme, 
un homme responsable.
Où en suis-je de cette conscience-là ?
Où en suis-je de cette responsabilité ?
 
Tu m'appelles, seigneur, au déploiement de mes dons
Je le sais, on me l'a dit, 
je suis capable de bien des choses.
Capable bien sûr, comme tout le monde, 
du meilleur et du pire.
Et qu'est-ce qui fait que je me complaise
dans une tiédeur stérile,
une tiédeur qui paralyse mon élan,
alors que tant de choses en moi
pourrait sourdre, naître, se déployer ?
Où en suis-je, mon Dieu, du déploiement de mes dons ?
 
Mais moi, Seigneur, je me recouvre
du masque de trahison et de paresse.
Pardon, Seigneur.
 
Robert Riber
 
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22 octobre 2015

APPEL au pardon

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Tu m'appelles, Seigneur, au pardon
et mon visage à moi dit, peut-être encore,
des désirs de vengeance.
Bien sûr les mots que je dis
sont des mots de pardon:
«D'accord, n'en parlons plus, c'est oublié...»
Mais le masque de mon visage dit:
«Surtout ne recommence plus,
je t'ai gardé un chien de ma chienne et 
si tu recommences, ton compte est bon.»
Et ça, ça se lit sur mon visage,
dans mes yeux, dans mon regard...
Où en suis-je du pardon demandé ? 
Tu m'appelles, Seigneur, au dialogue,
mais moi, j'en reste à mon monologue,
celui qui me plaît, qui me convient...
C'est si facile de discuter 
quand on est du même bord, du même parti,
de la même Eglise, de la même famille...
Mais quand survient l'autre, quel dérangement!
Et pourtant, je le sais, la vraie parole est là.
Le vrai dialogue est là, justement,
avec ceux qui ne pensent pas comme moi,
qui ne vivent pas comme moi,
qui ne sentent pas comme moi.
Où en suis-je, Seigneur, 
de mon invitation au dialogue ? 
Tu m'appelles, seigneur, au respect.
Ah!  Comme j'aime cette phrase:
«Tu commenceras par le respect.»
J'aime le respect, ce mot et même sa pertinence.
Mais quant à le faire passer dans ma vie...
Où en est respect de l'autre, à mon travail,
en classe, quand je suis en voiture, à vélo ?
Où en est le respect
quand je prends toute la place,
quand je coupe la parole à l'autre,
quand je ne respecte ni son bien, ni sa parole,
ni sa réputation ?
 
Mais moi, Seigneur, je me couvre
du masque de condamnation et de division;
Pardon, Seigneur.
 
Robert Riber
 
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