05 novembre 2014

Pour ceux qui n'ont rien

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Et puis il y a ceux qui n’ont vraiment rien...

Derrière l’écran de la télévision, leur image me frappe comme un coup de poing. Sans crier gare, à travers mes yeux, ils prennent possession des territoires les plus profonds de mon cœur, et leur irruption inattendue me trouve sans défense. Cet enfant qui n’a plus que la peau et les os, au ventre gonflé de faim. Le regard de cette mère : vide, impuissant. Et encore, la multitude silencieuse des vaincus.


La souffrance s’incarne en eux, sans qu’eux-mêmes en aient vraiment conscience : c’est leur condition naturelle. Mais ils n’en ont jamais connu d’autre et ne la reconnaissent pas. Et ils peuvent, parfois, sourire à la vie, de la même façon que le spectateur d’une scène joyeuse ne s’aperçoit pas de la différence qui existe entre celui qui la vit et celui qui y assiste.
 
Je vis la joie, Seigneur. Je n’ai rien fait pour cela : je n’en suis donc pas responsable. Mais il me revient de la responsabilité – Je veux que tu le saches – d’en faire un bien commun.  
 
Utilise-moi, Seigneur, dispose de moi.  Comment ? Ce n’est pas mon problème. Pour que à travers moi, cette joie arrive jusqu’à celui qui ne connaît pas la joie.  
 
Lore Dardanello
Prières pour ceux qui n’ont pas le temps
Editions Salvator. 
 

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04 novembre 2014

Pour ceux qui ont trop peu

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Ils ne manquent pas, autour de moi, les beaux discours sur l’ « être » et l’ « avoir » ! Il est plus important d’ « être», naturellement. « Avoir » est trompeur. « Avoir » corrompt. « Avoir » empoisonne.
 
Eh bien, Seigneur, je n’ « ai » pas.  Il me manque beaucoup de choses, des choses nécessaires. Il me manque, par exemple, de l’argent pour acheter les livres scolaires de mon fils, qui voudrait faire des études. Il me manque la possibilité de lui donner une maison confortable. Il me manque surtout la certitude de boucler mes fins de mois.
 
Seigneur, tu le sais bien : « ne pas avoir » corrompt et empoisonne aussi.
 
Tu connais mon angoisse. Tu connais mes questions mes peurs. Tu connais ma rage, Seigneur. Tu connais ma convoitise…  Et tu sais que pour « être », il faut d’abord « avoir » le nécessaire, parce que tu m’as crée(e) vulnérable au froid, la soif et à la faim. Et tant que le froid, la soif et la faim auront le dessus, il ne pourra pas y avoir de place pour autre chose, parce que seuls les saints- les êtres supérieurs, les élus- savent faire prévaloir les besoins de l’esprit sur ceux de la chair.
 
Et je ne suis pas un(e saint(e)…  Ne me condamne donc pas, Seigneur, si je te demande d’ « avoir » un peu plus. Juste assez. Il me sera plus facile, alors de te dire merci. Il me sera plus facile d’ »être » pour les autres, comme tu veux que je sois.   
 
Lore Dardanello
"Prières pour ceux qui n’ont pas le temps"
Editions Salvator.
 

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03 novembre 2014

La conscience

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Si j'avais eu la conscience suffisamment claire et les mots suffisamment nuancés pour l'exprimer, j'aurais aimé te dire que nous sommes là pour explorer, découvrir et partager ce qu'il y a de meilleur en nous.
 
Chacun possède un trésor. Sois conscient et généreux de ton trésor et, en même temps, reste ouvert, attentif à recevoir le trésor des autres, disposé à apprendre et à te remettre en question.
 
Cherche la beauté, la vérité, l'excellence en accueillant aussi ta fragilité, ta vulnérabilité et ton ombre, de sorte d'être à même d'accueillir celles des autres.
 
Occupe joyeusement ta place: il y a de la place pour chacun, sinon ni toi ni moi ne serions là.
 
Pense que ta place que tu n'occupes pas pour ne pas déranger reste vide à jamais et réjouis-toi que chacun occupe pleinement la sienne autour de toi.
 
Tagore
 

02 novembre 2014

En allant au cimetière

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A la Toussaint, les cimetières sont grouillants de vie : beaucoup de gens viennent se recueillir sur la tombe de leurs défunts.  Les chrysanthèmes déploient toutes leurs couleurs, tandis que les feuilles mortes, elles aussi toutes colorées, tombent des arbres au gré du vent.
 
La gratitude n’est-elle pas le premier sentiment qui doit nous habiter quand nous parcourons ces allées ?  Nos « chers disparus » ont en effet tant apporté à nos familles, à l’Eglise, à l’humanité.  Comme dans toute vie, il y a eu des moments de faiblesse, des pas de travers, des chemins sans issue.  Et nous pouvons, une fois encore, confier ces manquements à la miséricorde de Dieu.  Mais à côté de tout cela, chacun a apporté sa petite pierre à la construction de la grande cathédrale de l’histoire humaine.
 
Le nez sur l’événement, tel un tisserand, nous ne voyons que les nombreux nœuds qui rendent possible une tapisserie.  Avec le regard de la foi, celui-même de Dieu, nous contemplons l’autre côté, le beau côté où apparaît le dessin qu’ont rendu possible tous ces humbles gestes du tissage et tous ces nœuds indéfiniment repris !
 
Rien n’est perdu de ce qu’on a tissé avec amour.  Nous découvrirons un jour que nous n’avons pas aimé en vain.  Ceux que nous avons voulu faire vivre par nos gestes d’amour sont vivants et nous font vivre.
 
... « Le paradis, c’est les autres. » (J-François Six)
 
Charles Delhez, SJ.
 
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01 novembre 2014

Aimer à la manière de Dieu

Bonne  fête !

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Aimer, c’est apprendre à écouter la différence de l’autre. Nous serons toujours différents, mais quand tu sais écouter l’autre différent de toi, tu fais entrer en toi une vision qui n’est pas tienne. L’autre, tu ne le change pas, mais ta vision, oui tu peux la changer.  Qu’est ce que l’autre sent, attend, et que je peux lui donner ?
 
L’amour, c’est ce complément d’être que je donne mais tel que l’autre le désire, et non pas tel que je l’imagine. L’amour c’est  ce complément d’être que, réciproquement, l’autre me donne, mais à sa façon.
 
Je suis persuadée que chacune et chacun d’entre nous connaît suffisamment ce mystère pour au moins l’espérer. Je puise cette foi que j’ai en l’homme dans ma foi en Dieu. A ce mystère, en effet, je donne un visage. « Dieu est amour. »
 
Dieu dans sa passion d’amour pour l’homme, en vient à aimer l’homme à la manière de l’homme, à lui parler à la manière d’un homme, à répondre à ses attentes d’homme. En nous aimant, il ne nous sort pas de notre condition humaine, c’est lui qui vient à elle.
 
C’est lorsque que nous aimons à la manière de Dieu que nous aimons vraiment.
 
Sœur Emmanuelle,
extrait de "Vivre à quoi ça sert"
 
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