11 janvier 2014

Les doux

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Les doux, bien souvent, traversent l’existence à pas de loup.
On réalise qu’ils ne sont plus là, après coup, quand le bouquet de fleurs se fane sur la table, quand l’eau n’est plus changée, ni les rosiers taillés.
 
Les doux, qui sait, se relèvent peut-être la nuit, pour recouvrir ceux qui dorment de leur couverture qui a glissé, pour mettre de l’huile dans le gond de la porte, faire cuire la brioche du matin, ou encore essuyer une larme secrète, consoler un sanglot réprimé dans le froid ?
 
Les doux parfois sont durs, quand il s’agit de trancher entre ce qui nourrit la vie et ce qui la pourrit. Ils sont alors sans concession. Leur parole tranche. On dira qu’ils sont durs, qu’ils ne savent pas négocier, qu’il faut prendre des gants.
 
Ils savent pourtant qu’il n’en est rien et que certaines situations ne peuvent pas se dénouer autrement. Leur douceur est secrète, dans la douleur qu’ils éprouvent à percevoir ce que d’autres ne voient pas.
 
La terre est leur domaine, et le corps, et le pain. 
Le plus infime.
 
Ils parlent peu, mais ils sont là.
 
Ils sont là,
quand il faut laver le sol, préparer le repas et le linge, soigner la terre.
Ils sont là,
quand il faut panser une plaie, rire un bon coup, acheter du pain pour la voisine ou conduire un ami à la gare. 
Ils sont là,
à l’heure de la naissance et à l’heure de la mort, entre langes et linceuls, de la crèche à la croix, du berceau au tombeau.
Ils sont là.
 
Leur prière est un souffle, une respiration, un secret.
Elle supporte le monde et le dépose entre les mains de Dieu.
 
Sœur Anne Lécu
 

10 janvier 2014

RESTE AVEC MOI…

 

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Seigneur,
il y a ces matins de tendresse
où tout, les gens et les choses,
vous disent : « Je t’aime… »
 
Il y a de ces midis de lumière
où la nature toute entière
vous répète : «  C’est bon la vie… »
 
Il y a de ces soirées de beauté
où les étoiles elles-mêmes
vous murmurent : « Tu n’en finiras jamais de t’émerveiller… »
 
On a l’impression de marcher sur des tapis de velours,
de naviguer sur des eaux moirées
et de voler dans des ciels d’azur.
 
On se sent capable de tenir l’univers dans ses bras,
d’abattre des forêts entières,
de vivre mille vies.
C’est merveilleux !
 
Mais il y a aussi de ces nuits de grande noirceur
où l’on se répète sans cesse :
« Quand cela va-t-il finir ? »
 
Il y a des hivers de tristesse
où l’on se dit comme Job :
« Périsse le jour où je suis né ! »
 
Il y a de ces nuits de douleur
où l’on crie à s’époumoner : « Je n’en peux plus ! »
 
On a des nœuds dans l’estomac,
des questions sans réponses plein la tête,
des problèmes plein les bras.
 
On  est sans espoir, sans élan, sans souffle.
On voudrait mourir.
On est las de traîner sa vie.
C’est terrible !
 
Aux jours de temps doux comme aux jours de tempête,
« reste avec nous »
 
Pour la lumière, merci !
Et pour  les ténèbres, à l’aide !
Que je ne t’oublie pas quand il fait beau
et que je ne t’accuse pas quand il fait mauvais.
 
Jules BEAULAC
 

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09 janvier 2014

Le Pater de l'internaute

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Notre Père, qui es présent sur le WEB, 
ton amour nous crée et recrée
dans l’infini des mondes virtuels.
C’est Toi qui maintiens les fils invisibles
qui nous relient les uns aux autres
dans cette toile d’araignée universelle
de communication et d’amitié.
 
Que ton règne vienne sur le réseau,
le règne de la communication totale,
de la liberté sans frontières,
du respect pour tous.
 
Donne-nous notre ration quotidienne de bits.
Fais que le plus de monde possible
puisse s’intégrer au réseau
pour que le WEB ne soit pas un privilège
pour quelques-uns seulement.
 
Pardonne-nous de ne pas nous connecter plus souvent à Toi.
 
Mai Toi, mon Dieu, envoie-nous des courriels de temps en temps,
même si, en réalité, tu nous as déjà envoyé le meilleur e-mail du monde,
la Bonne-Nouvelle de ton Fils, Emmanuel.
 
Ne permets pas que nous tombions
dans le réseau des serveurs lents et inopérants.
 
Ne nous laisse pas succomber à la tentation
de nous évader dans la réalité virtuelle
pour fuir la réalité physique.
 
Mais, surtout,
délivre-nous des immondices digitales...
 
Amen
 
Un internaute anonyme
 
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08 janvier 2014

L’urgent et l’essentiel.

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Seigneur, ce soir, je n’ai pas beaucoup de temps à te consacrer, tant je suis pressé par l’urgence.
J’ai tant de choses à faire : courriers, messages électroniques, dossiers, réunions, rendez-vous …. 
Comprends-moi Seigneur, dans la vie moderne, tout est devenu urgent.
 
Mais, voici que toi, tu m’apprends à distinguer l’urgent et l’essentiel.
 
Et si l’essentiel, demain, consistait à rester disponible pour tel imprévu, pour telle rencontre inopinée ?  Et si l’essentiel se cachait dans les interstices de l’agenda trop rempli ?
 
Seigneur, apprends-moi à rester disponible pour l’imprévu,
car c’est peut-être en acceptant de perdre son temps que finalement on le gagne.
 
Qu’importe les choses urgentes à faire, l’essentiel, ce soir, c’est de guetter ta présence.
 
Seigneur, apprends-moi chaque jour à faire passer l’essentiel avant l’urgent. 
 
Jean-Marie Petitclerc SDB
 
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07 janvier 2014

Je viens vous souhaiter

 

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Sur mes pas solitaires de rêveur d’un chemin creux
Je viens vous souhaiter
Les sentiers dorés à la clarté du crépuscule
Mystère 
Des fins de journées torrides dans des maisons de fraîcheur
Les promenades sous la lune et les étoiles belles à vous en arracher l’âme
 
Je viens vous souhaiter aussi
Les aubes où les premiers chants des oiseaux s’éparpillent dans la rosée
Mystère 
Des sous-bois dans la brume légère sur les graines rouges et le vert puissant du houx
Les cieux sauvages et puissants sur des clairières aux blanches fleurs de ronce
 
Je viens vous souhaiter encore
Les chuchotements de ruisseaux limpides sur leurs lits de fins galets au creux des feuillages
Mystère 
Des brises légères agitant les roseaux des voix des gens d’autrefois
La fuite joyeuse des hirondelles dans la rousseur de l’automne
 
Je vous souhaite enfin
Les ombres tordues et torturées des grandes herbes couchées après les orages
Mystère 
Des passages nombreux de troupeaux de nuages et les bienfaits de leurs averses
Les humbles souffles remplis du bleu des asters et du bourdonnement des abeilles
 
Et quoi qu’il arrive
Je vous souhaite
Les rires au soleil et au vent
Des joyeux délires des enfants
 
Je vous souhaite 
le temps qui se retient d’aller trop vite
Je vous souhaite 
des heures, des minutes, des secondes d’amour
Je vous souhaite 
d’être des impatients de silence et de beauté
Je vous souhaite 
de croiser la gloire des sourires
Je vous souhaite 
d’être à l’heure de la création du monde
 
Je vous souhaite 
LA VIE
 
Jean Humenry
 

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