11 juin 2013

Des ratures en bas de page

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Nos vies comportent des ratures en bas de page.
Ce sont des brouillons.
Difficile de tenir la plume bien droite.
Il y a des méandres. Des passages sinueux.
Nous tardons à voir la lumière.
Et lorsqu’elle nous rejoint,
Le manuscrit est déjà bien avancé.

Nos vies comportent des ratures.
Nous peinons parfois à deviner l’espoir.
Alors qu’il est le sujet du livre.
Que nous ébauchons chaque jour. 

© Patrick Chemin

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10 juin 2013

La dernière corde

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Un soir de concert, le célèbre violoniste Paganini jouait avec tant de fougue qu'une corde se rompit, la plus fine, la chanterelle; imperturbable, il continue de jouer. Une deuxième corde saute, puis une troisième. C'est presque la fin du morceau. Frénétiquement applaudi, Paganini termine en beauté avec l'unique corde restante, la grosse corde de sol.

Au bout de la vie, une à une les cordes sautent. Jambes faibles, mémoire capricieuse, levers difficiles, fatigue du soir. Combien de temps pourrons-nous jouer encore le concerto de la vie ?

Sans être un Paganini étincelant jusqu'au bout, on peut faire entendre des choses belles avec les cordes qui restent. Il faut les fréquenter en grande amitié plutôt que trop penser aux cordes disparues.

Chère vieille corde de sol. La dernière, la plus grave. Corde le la patience courageuse, de la sagesse, de la bonté, des appels de Dieu. Que de notes peuvent jaillir de la dernière corde !

C'est cela qu'on attend autour de vous : une petite musique de paix et d'humour. Prédication silencieuse, mais si parlante, sur l'espérance.

Quand Dante arrive à la description du paradis, il s'exclame: « il me sembla que tout riait ». La dernière corde est faite pour ce rire.

André Sève

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09 juin 2013

«Je veux être un saint !»

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« Il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu il appela ses disciples et en choisit douze »


Je crois que nos sœurs ont reçu ce don de la joie que l'on voit chez beaucoup de religieux qui se sont donnés sans réserve à Dieu. Notre œuvre n'est que l'expression de notre amour pour Dieu. Cet amour a besoin de quelqu'un pour le recevoir, et c'est ainsi que les gens que nous rencontrons nous donnent le moyen de l'exprimer.

Nous avons besoin de trouver Dieu, et ce n'est ni dans l'agitation ni dans le bruit que nous pourrons le faire.

Dieu est l'ami du silence. Dans quel silence croissent les arbres, les fleurs et l'herbe ! Dans quel silence se meuvent les étoiles, la lune et le soleil !

N'est-ce pas notre mission de donner Dieu aux pauvres des taudis ? Non pas un Dieu mort, mais un Dieu vivant et aimant.

Plus nous recevons dans la prière silencieuse, plus nous pouvons donner dans notre vie active. Nous avons besoin de silence pour être capables de toucher les âmes. L'essentiel n'est pas ce que nous disons, mais ce que Dieu nous dit et dit à travers nous. Toutes nos paroles seront vaines tant qu'elles ne viendront pas du plus intime, les paroles qui ne transmettent pas la lumière du Christ accroissent les ténèbres.

Notre progrès dans la sainteté dépend de Dieu et de nous-mêmes, de la grâce de Dieu et de notre volonté d'être saints. Il faut nous engager résolument à atteindre la sainteté. « Je veux être un saint » signifie : je veux me détacher de tout ce qui n'est pas Dieu, je veux dépouiller mon cœur de toutes choses créées, je veux vivre dans la pauvreté et dans le détachement, je veux renoncer à ma volonté, à mes penchants, à mes caprices et à mes goûts, et me faire le serviteur docile de la volonté de Dieu.

Mère Teresa
La Joie du don, p.64

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... et en ce 9 juin, bonne fête à tous les papas !

08 juin 2013

Nomades

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Notre écriture à nous, au Hoggar,
est une écriture de nomades
parce qu'elle est tout en bâtons
qui sont les jambes de tous les troupeaux.
Jambes d'hommes, jambes de méhara,
de zébus, de gazelles,
tout ce qui parcourt le désert.

Et puis les croix disent
si tu vas à droite ou à gauche.
Et les points, tu vois,
il y a beaucoup de points.
Ce sont les étoiles

pour nous conduire la nuit,
parce que nous, les Sahariens,
nous ne connaissons que la route,
la route qui a pour guide, tour à tour,
le soleil et puis les étoiles.
Et nous partons de notre cœur,
et nous tournons autour de lui
en cercles de plus en plus grands,
pour enlacer les autres cœurs
dans un cercle de vie, comme l'horizon
autour de ton troupeau et de toi-même.

(Transcription d'un poème touareg)

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07 juin 2013

Partir léger...

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Apprendre à partir
Léger
Sans trop de bagages
Et sans préjugé

Laisser ce qui freine
Ce qui ralentit
Ce qui camoufle
Ce qui encombre

"L’homme heureux n’a qu’une chemise"

Se rendre disponible
N’avoir besoin que de l’essentiel
Et même garder des espaces vides
Garder de la place
Pour pouvoir accueillir
Garder de la place
Pour pouvoir être accueilli

Et ne plus rien avoir
Pour pouvoir

Etre le ciel
Etre la mer
Etre le désert
Etre la confiance
Etre l’amour.

Jean Humenry

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