28 février 2013

Etonnement d'une joie (4/4) : la joie et la bonté du coeur.

14.jpg


La joie et la bonté du cœur


Un jour, je demandais à un jeune ce qui, à ses yeux, était le plus essentiel pour soutenir sa vie. Il a répondu : « La joie et la bonté du cœur. »

L’inquiétude, la peur de souffrir, peuvent enlever la joie .Quand monte en nous une joie puisée à l’Évangile, elle apporte un souffle de vie.

Cette joie, ce n’est pas nous qui la créons, elle est un don de l’Esprit Saint.. Elle est sans cesse réanimée par le regard de confiance que Dieu porte sur nos vies.

Loin d’être naïve, la bonté du cœur suppose une vigilance. Elle peut conduire à prendre des risques. Elle ne laisse place à aucun mépris pour l’autre.

Elle rend attentif aux plus démunis, à ceux qui souffrent, à la peine des enfants. Elle sait exprimer par le visage, par le ton de la parole, que tout être humain a besoin d’être aimé.

Lors d’une visite à Taizé, le philosophe Paul Ricœur disait : « La bonté est plus profonde que le mal le plus profond. Aussi radical que soit le mal, il n’est pas aussi profond que la bonté. »

Oui, Dieu nous donne de cheminer avec, au fond de l’âme, l’étincelle de bonté qui ne demande qu’à devenir flamme.

Ma mère demeure pour moi un témoin de la joie et de la bonté du cœur. Elle avait appris dès son enfance la bienveillance pour chacun : dans sa famille on se refusait à défigurer les autres par une parole qui ridiculise ou qui porte un jugement sévère.

Elle donnait à ses propres enfants une confiance totale. Au long de l’existence, même si des épreuves nous interrogent sur nous-mêmes, nous font découvrir nos limites, ce don irremplaçable demeure : « Tu peux avoir confiance en toi. » C’était ce que voulait transmettre ma mère à chacun de ses neuf enfants.

Elle rayonnait d’une grande paix et cela provenait des épreuves qu’elle avait traversées. Si elle apprenait un événement difficile, elle attendait quelques instants que la tranquillité revienne, puis elle reprenait un autre sujet, tout simplement comme si rien ne s’était passé. Il n’y avait aucune attitude exaltée en elle, mais elle avait une joie des profondeurs. Elle semblait conserver comme une plénitude de paix. Pourtant elle m’a dit quelquefois : « Vous croyez que la paix intérieure demeure toujours en moi, alors qu’il y a une lutte profonde »


Fr. Roger de Taizé. Pressens-tu un bonheur ?
Ateliers et Presse de Taizé, Distribué par le Seuil, 2005.

Voir la vidéo du jour

Les commentaires sont fermés.