27 janvier 2012

Envoi en mission...

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Commentaires sur l’Evangile de Matthieu 10,5-15

Ce passage d’Evangile est quasi l’unique où Jésus s’adresse directement à ses disciples et leur donne une série de consignes quant à la mission à laquelle ils sont appelés. On pourrait presque dire : c’est le mode d’emploi du « bon petit missionnaire ».

Mais ici, en lieu et place de tous les vaccins et autres précautions matérielles à prendre avant de partir, Jésus va énoncer toute une série d’objets à surtout ne pas prendre : or, argent, monnaie - car la Parole de Dieu ne s’achète pas, ne se vend pas, ne s’échange pas - ; un sac pour la route, ou deux tuniques - car il faut à tout prix éviter de ne pas devoir demander - ; des sandales car c'était autrefois la coutume en Israël, en cas de rachat ou d'héritage, pour valider toute affaire, l'un ôtait sa sandale et la donnait à l'autre. N’ayant pas de sandales à offrir, on ne pouvait situer la Parole de Dieu dans le registre d’un rachat ou d’un héritage ; un bâton – car le bâton représente un appui, une protection et une autorité, des signes qui affaiblissent à coup sûr la grandiose faiblesse de la Parole de Dieu.

Dès lors, il s’agit de partir et de proclamer une Parole en s’appuyant sur cette même Parole qui ne dit qu’une seule chose capable de mettre debout : Aime. Alors, guérir les malades, purifier les lépreux, ressusciter les morts, ce n’est rien d’autre que chasser tous les démons qui divisent, qui saccagent, qui détruisent la relation pour faire advenir la seule relation vraie qu’est l’Amour travaillé sans cesse par la Paix. « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent », dit le Psaume 84 montrant que ces 4 mots se portent l’un l’autre et se consolident l’un l’autre.

Jésus envoie en mission avec un immense travail de discernement : chercher les brebis perdues car ce sont elles qui deviendront, par l’amour de Dieu, les premiers messagers de cet amour. Cela nous renvoie directement à notre condition de chrétiens aujourd’hui : quelle est notre Eglise ? Un petit groupe de timorés reclus dans notre cénacle ? Ou un petit groupe de « ressuscités » priant pour se remettre debout et pour dire l’amour à tous ceux qui attendent d’être aimés ? Notre Eglise sera reconnue aux yeux de nos contemporains quand elle deviendra un lieu de vérité et de liberté, de justice et de paix et quand tout homme blessé trouvera enfin dans cette Eglise une raison d’espérer et d’aimer à nouveau.

Le programme est vaste et périlleux car il peut nous conduire à la peur d’oser un pas qui nous déroute dans nos habitudes. L’Evangile est à ce prix, mais la joie qui en découle est incommensurable. C’est la joie de Dieu.
                        
André Penninckx sdb

 

 

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