18 mars 2011
L'Esprit saint, main de Dieu
Sur la montagne ou il leur faisait ses adieux, Jésus dit à ses disciples: “Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem et jusqu'au bout du monde” (Ac 1, 8). Cette force, lui-même l’avait reçue au début de sa vie publique. Après les jours de tentation au désert, il était revenu avec la puissance de l’Esprit (Lc 4, 14). Il le savait.
“L’Esprit du Seigneur est sur moi”, allait-il proclamer dans la synagogue de Nazareth en reprenant les paroles du prophète Isaïe qui le concernaient. Mais à quoi pouvait ressembler cette force mystérieuse qui l’habitait? Et comment les apôtres, après lui, l’ont-ils ressentie et transmise à leur tour?
Jésus a été parmi nous la Parole de Dieu faite homme. L’Esprit Saint nous est présenté comme la Main de Dieu posée sur nous. A propos de Jean Baptiste, par exemple, saint Luc nous dit que la main du Seigneur était avec lui (Lc 1, 66). Expression biblique que des prophètes comme Jérémie employaient volontiers pour dire que l’Esprit du Seigneur les avait touchés et que c’était lui qui leur donnait la force de témoigner.
Déjà David, sous les yeux de son peuple, avait béni le Seigneur en disant: “En ta main résident la force et la puissance” (1 Ch 29, 12). Plus tard, les premiers chrétiens d’Antioche affirmeront avec joie que “la main du Seigneur les secondait si bien que grand était le nombre de ceux qui embrassaient la foi” (Ac 11, 21).
Nous savons tous l’effet que peut produire une main amicale posée sur notre épaule aux heures d’angoisse ou de découragement, la frappe vigoureuse d’un entraîneur qui pousse un de ses équipiers à reprendre sa place sur le terrain ou la main silencieuse d’une infirmière sur celle d’un malade. Qui n’a apprécié ces gestes simples qui expriment si puissamment la compréhension, la confiance et le réconfort? C’est le courage retrouvé, l’enthousiasme qui d0’un coup nous soulève, la paix qui revient...
Nos mains sont actives. Adroites ou malhabiles, elles travaillent sans cesse. Il suffit qu’un doigt nous fasse mal pour comprendre combien leur utilité est précieuse. Elles nous engagent aussi. Accorder sa main à quelqu’un, n’est-ce pas lui donner sa vie?
Tout au long de l'Evangile nous voyons Jésus imposer les mains tantôt aux enfants, tantôt aux malades et aux infirmes qui venaient à lui. Main forte que, sur le lac, il a tendue à Pierre pour le rattraper lorsqu’il s’enfonçait dans les flots, main d’une délicatesse infinie qui toucha et guérit l’oreille du serviteur du grand-prêtre que Pierre, d’un geste insensé, venait de couper. Ces mains ont été clouées à la croix par refus de l’amour qu’elles avaient témoigné. Mais rien ne les empêcha de rompre le pain à Emmaüs et de bénir les témoins de la résurrection. Ainsi s’est exprimée à travers les mains de Jésus la puissance de son Esprit. A leur tour, les apôtres ont communiqué la force de l’Esprit Saint en imposant les mains. Les évêques font toujours le même geste lorsqu’ils confirment des baptisés.
Et nous, le soir, en bénissant nos enfants, avons-nous conscience que c’est la force de l’Esprit d’Amour que nous leur offrons? Pourquoi ne pas leur souffler de temps en temps à l’oreille: “Laisse le Seigneur te prendre par la main”. Ou comme saint Paul l’écrivait à Timothée: “Je t’invite à raviver le don que Dieu a déposé en toi par l'imposition des mains” (2 Tim 1, 6)...
Jean-Marie SCHILTZ, S.J.
Revue "Fidélité" octobre 1998
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