25 mai 2016

Les naufragés de l'Alzheimer

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J'aime ces gens étranges
Aux trous dans la mémoire
Des trous remplis de plaies
Présentes ou bien passées
Vérités toutes crues
Remontant en marée
Quand les masques ont fondu
Que la farce est jouée

J'aime ces gens étranges
A la mémoire trouée
Qui échangent des bribes
De leurs vies effacées
Voyageurs sans papiers
Sans qualification
Ils sont ce que nous sommes
Et nous leur ressemblons

J'aime ces gens étranges
Qui repèrent la fausseté
Des gestes et des paroles
Réclament l'amour vrai
Carburent à la tendresse
Négligent tout le reste
Ils sont vérité nue
Ils aiment ou ils détestent

J'aime ces gens étranges
Qui ont le mal d'enfance
Comme le mal du pays
Qu'ils chercheraient en silence
Derrière l'apparence
De leur mémoire perdue
Leurs corps parlent une langue
Que nous n'entendons plus

Julos Beaucarne.

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09 avril 2016

Ces âmes blanches

A Esther...
En union avec Lucie L. et toute sa famille.

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Ces âmes blanches
Qu’on veille
Dans le petit matin des hôpitaux
Le dimanche

Quel jour était la veille ?
Quel jour sera demain ?
L’instant présent s’étire
A l’infini

Ces âmes blanches
Ces corps de longtemps
Qui ont usé la mer grande
Du temps

Tout est vertical
Dans la musique concrète
Des imageries médicales
Où la rumeur s’apprête

Le temps est différent dans les hôpitaux
Il ne se passe rien
Et soudain
Passe le destin

La prière est précaire
Pour le Dieu des enfances
Lui demander en toute innocence
La présence d’un ange solitaire

Dans ton paradis
Accueille ces fragiles vieillesses
Ces âmes fatiguées
Donne-leur nouvelle jeunesse

Ces âmes sur lesquelles on veille
Ces mains
Qui partent immobiles
Sur le blanc chemin

Et puis presque un soulagement
De savoir que la souffrance
Quitte la chambre
Pour une autre distance

Ces âmes sur lesquelles on veille
Qui veillaient sur nous
Dans les nuits de l’enfance

© Patrick Chemin
Le 18 mai de 2013

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14 décembre 2015

Au commencement de ma vie

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Au commencement de ma vie, il y avait moi,
Et peu de chose vivait vraiment
Et moi-même, je ne savais pas encore
si mon existence était une vie ou une survie.

Et un jour, Dieu dit :
Faisons pour l'homme un appel à la confiance
Et Dieu créa pour moi la confiance en l'autre.
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le premier commencement.

Puis Dieu dit :
Lançons pour les hommes un appel à l'espérance
Et Dieu créa pour moi la joie du service des autres
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le deuxième commencement.

Et puis Dieu dit :
Faisons pour les hommes un appel au pardon,
de celui que l'on donne, de celui que l'on reçoit.
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le troisième commencement.

Alors Dieu dit :
Créons pour les hommes la possibilité de se transformer de l'intérieur
Dieu fit pour moi le projet de vivre vraiment
selon mon inspiration la plus profonde,
selon mon coeur et la vérité vraie.
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le quatrième commencement.

Et puis Dieu dit :
Créons pour les hommes l'envie de vivre en nomade
d'aller de points d'eau en lieux de ressourcement.
Dieu fit pour moi des témoins, des grands vivants,
de ceux-là qui donnent envie de vivre.
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le cinquième commencement.

Et Dieu dit :
Créons pour l'homme le mystère de sa propre vie,
qu'il sache qu'il est plus grand que ce qu'il pense être,
qu'il est précieux pour moi
que j'ai foi en lui.
Et Dieu créa la foi comme naissance,
comme accouchement de soi-même
pour devenir vivant, pour faire vivre les autres.
Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie
Ce fut le sixième commencement.

Alors Dieu dit:
Allons dire aux hommes que tout ce que je dis, je le fais.
Donnons-lui la preuve que mon projet de vivant
se réalise pour eux aujourd'hui.
Faisons jaillir de toutes leurs morts une vie nouvelle,
une autre possibilité de naissance.
Alors Dieu répondit à la confiance de Jésus.
Il y eut sa mort, il y eut sa vie
Et Dieu vit que tout cela était vraiment bon.

Guy Cordonnier, prêtre

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08 décembre 2015

Mon Dieu, qui dormez, faible entre mes bras...

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Mon Dieu, qui dormez, faible entre mes bras,
mon enfant tout chaud sur mon cœur qui bat,
j'adore en mes mains et berce, étonnée,
la merveille, ô Dieu, que vous m'avez donnée.

De bouche, ô mon Dieu, vous n'en aviez pas
pour parler aux gens perdus d'ici-bas;
ta bouche de lait vers mon sein tournée,
ô mon fils, c'est moi qui te l'ai donnée.

De main, ô mon Dieu, vous n'en aviez pas
pour guérir du doigt leurs pauvres corps las;
ta main, bouton clos, rose encore gênée,
ô mon fils, c'est moi qui te l'ai donnée.

De chair, ô mon Dieu, vous n'en aviez pas
Pour rompre avec eux le pain du repas;
ta chair de printemps, de moi façonnée,
ô mon fils, c'est moi qui te l'ai donnée.

Marie-Noël

 

 

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Et en ce jour de la fête de l'Immaculée Conception, le Pape François ouvre solennellement l'Année Sainte, Jubilé de la Miséricorde.  Pour suivre cette année, cliquez sur ce lien  ►

"Redécouvrir et rendre féconde la Miséricorde de Dieu, par laquelle nous sommes tous appelés à apporter la consolation à tout homme et à toute femme de notre temps."  Pape François

 

 

 

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8 décembre 1965 - 8 décembre 2015.

Nous célébrons également le cinquantième anniversaire de la fin du concile Vatican II (voir nos pages spéciales)

 

avent1.jpg L'avent du jour

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30 novembre 2015

Ouvre-moi ...

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J’ai frappé à ta porte
J'ai frappé à ton cœur
Pour avoir un bon lit
Pour avoir un bon feu
Pourquoi me repousser?
Ouvre-moi mon frère !...

Pourquoi me demander
Si je suis d'Afrique
Si je suis d'Amérique
Si je suis d'Asie
Si je suis d'Europe ?
Ouvre moi mon frère !...

Pourquoi me demander
La longueur de mon nez
L'épaisseur de ma bouche
La couleur de ma peau
Et le nom de mes dieux,
Ouvre-moi mon frère !...

Je ne suis pas un noir
Je ne suis pas un rouge
Je ne suis pas un jaune
Je ne suis pas un blanc
Mais je ne suis qu'un homme
Ouvre-moi mon frère !...

Ouvre-moi ta porte
Ouvre-moi ton cœur
Car je suis un homme
L'homme de tous les temps
L'homme de tous les cieux
L'homme qui te ressemble !...

René Philombe.

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