
Guillaume Hubert, physicien, chercheur à l’Office National d’Études et de Recherches Aérospatiales, témoigne de son expérience de chercheur engagé et croyant. Laissons-nous toucher par ses mots ciselés, emplis d’humanité et de foi.
Comme acteur de la recherche scientifique je suis conduit à progresser dans mes connaissances tout en augmentant le périmètre de mon ignorance. Cela se traduit également par mon étonnement continu qui me mène vers un mystère toujours plus grand.
Contempler sobrement le monde
Ma foi en Dieu me donne de désirer l’aimer de plus en plus et de le servir ; je crois que la recherche me fournit un excellent moyen d’entrer dans cette démarche. La recherche comporte une part des trois vertus théologales : la foi dans le progrès de l’humanité, l’espérance puisque je sais que mon travail ne sera jamais achevé et enfin la charité puisqu’il s’agit de faire progresser les plus faibles.
Pourtant, la technologie qui découle de la recherche est omniprésente, les indisponibilités ne sont dues qu’à des limites transitoires, et elle se destine bien souvent à une partie privilégiée de l’humanité. L’exercice de la recherche me pose donc en permanence la question de ma cohérence de vie et de ma responsabilité. Au-delà des qualités scientifiques intrinsèques requises, il me semble indispensable d’être capable de placer, d’orienter et de communiquer nos réflexions et résultats dans un cadre culturel, philosophique et métaphysique, et ce, avec un sens aigu de sobriété, d’humanisme et d’éthique.
Contribuer à une édification juste de l’humanité
Découvrir que le Pape demande à toute l’Église de prier pour les chercheurs réjouit : je n’ai pas l’habitude d’entendre cette attention de l’Église pour nous. Cette joie trouve son sens dans la nécessité que les chercheurs soient portés par vos prières afin que l’Esprit nous insuffle la force de servir et de respecter la Création dont notre humanité a la charge fraternelle. Votre prière participe à nous soutenir pour que nous gardions à l’esprit que l’effervescence intellectuelle et la curiosité qui nous animent peuvent être le moyen de contempler sobrement le monde et de contribuer à une édification juste de l’humanité.
Guillaume Huber
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