19 janvier 2015

Pas de péché si grave qu'il ne puisse trouver son rachat.

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Dans la vie de Gandhi, le libérateur de l'Inde, il y a cet épisode bouleversant. Nous sommes en 1948. L'Inde vient de gagner son indépendance. Aussitôt, des heurts d'une violence inouïe éclatent dans beaucoup de villes entre hindous et musulmans. Pour y mettre un terme, le mahatma s'est lancé dans une nouvelle grève de la faim, à Calcutta. Et lui, qui est hindou, choisit de la vivre chez un musulman pour inviter tout le monde à la fraternité.
 
La grève dure depuis trop longtemps, le pouls de Gandhi est très faible, ses reins ne fonctionnent plus. Mais - enfin ! - ses prières sont exaucées : les chefs des clans musulmans et hindous qui avaient provoqué la violence viennent déposer les armes au pied du grabat.  
 
Alors s'avance un hindou au regard apeuré : il lui jette un morceau de pain sur son ventre et lui crie : "Tenez...Mangez...Allez... Ma place sera en enfer, mais pas avec votre mort sur la conscience."

Gandhi lui répond d'une voix à peine audible mais tellement paisible : "
Dieu seul décide de ceux qui vont en enfer."

" J'ai tué un enfant...J'ai tapé sa tête contre un mur." 
 
Alors Gandhi lui demande simplement : "Pourquoi ?"
 
"Ils ont tué mon fils, mon petit. Les musulmans ont tué mon fils."
 
Alors, Gandhi reprend : "Je sais comment sortir de l'enfer. Prend un petit enfant dont la mère et le père ont tous deux été tués. Un petit garçon pas plus grand que ça...Et élève-le comme ton propre fils. Veille seulement à ce que ce soit un...musulman, et élève-le comme un vrai musulman."
 
Alors, l'homme se retourne pour en silence dire son étonnement plein d'espérance aux autres témoins de la scène. Puis il s'agenouille aux pieds de "Bapou".
 
Pendant qu'il sanglote, Gandhi, le père de tous, lui dit en le caressant : "Va... Va... Que Dieu te bénisse..."
 
Pierre Trevet.
(Paraboles d'un curé de campagne)
 
 

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