08 juillet 2014

Ta lumière est à l'intérieur

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Alors j’ai dit à la nuit :
Donne-moi un peu de tes lueurs,
Pour que j’oublie les peurs de l’enfant jadis,
Donne-moi le vertige et l’ascension de la lune
Dans tes étendues marines.
Je pourrai voler à nouveau
et nager jusqu’à la certitude
du jour nouveau qui vient.
Et la nuit m’a dit :
Habite tes songes.
Peuple tes rêves.
Ta lumière est à l’intérieur.

© Patrick Chemin (2013)
Les écrits dans l'Arbre
© Photo Cok Friess
 

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05 juin 2014

Un enfant

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Un enfant
Ça vous décroche un rêve
Ça le porte à ses lèvres
Et ça part en chantant
 
Un enfant
Avec un peu de chance
Ça entend le silence
Et ça pleure des diamants
Et ça rit à n’en savoir que faire
Et ça pleure en nous voyant pleurer
Ça s’endort de l’or sous les paupières
Et ça dort pour mieux nous faire rêver.
 
Un enfant
Ca écoute le merle
Qui dépose ses perles
Sur la portée du vent
 
Un enfant
C’est le dernier poète
D’un monde qui s’entête
A vouloir devenir grand
Et ça demande si les nuages ont des ailes
Et ça s’inquiète d’une neige tombée
Et ça croit que nous sommes fidèles
Et ça se doute qu’il n’y a plus de fées.
 
Mais un enfant
Et nous fuyons l'enfance
Un enfant
Et nous voilà passants
Un enfant
Et nous voilà patience
Un enfant
Et nous voilà passés
 
Jacques Brel
 
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23 avril 2014

Dans mille ans !

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Mon petit poème sera lu dans mille ans !
disait le petit poète au vent.
Tu plaisantes ! disait l’étoile. La lune retenait un
fou rire qui faisait trembler l’univers.

Mon petit poème sera lu dans mille ans !
disait le jeune poète aux arbres de la forêt turquoise.
Et le grand chêne disait,
je te donne un sanctuaire dans mon écorce,
je veux bien protéger tes mots dans ma sève et mes frondaisons ;
mais dans mille ans, je ne sais pas.
Je ne peux lire dans l’avenir des sources.

Mon poème sera lu dans mille ans !
disait le poète entre deux âges.
Et l’âge disait, je peux blanchir les tempes de ta présence charnelle au monde.
Je peux atteindre le souffle et démunir l’ivoire de tes dents.
Mais pour tes mots, je ne sais pas.
Mille ans, c’est une douce éternité.
Une virgule d’argile dans l’interstice du temps.

Mon petit poème sera lu demain !
disait le vieux poète à son amoureuse. 
Et la jeune femme répondait :
si c’est par amour que tu écris ces vers,
alors je veux bien revenir dans mille ans,
dans mon incarnation d’iris et de roses !
Et mon corps de sable et de verre
pourra lire tes vers dans l’amour de la lumière du vitrail des mots.
 
© Patrick Chemin
Extrait de « Les écrits dans l’arbre »
Editions Epingle à Nourrice – Paris
© Photo Cok Friess
Tous droits réservés
 
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08 avril 2014

Quand le printemps émerveille ton âme d'enfant

 

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Dans le parfum du printemps naissant,
J'ai pris ta main d'enfant-adolescent,
Je t'ai fait découvrir les couleurs des feuilles,
La lenteur du temps que l'on cueille,
Je t'ai fait renaître à la vie,
En cette période de silence intense,
J'ai ressuscité toutes tes envies.
 
Ton regard émerveillé sur les beautés,
Les teintes qui s'allument tel un soleil d'été,
L'instant qui consume tes rêves secrets,
Embrase tes yeux d'un enthousiasme heureux.
Merveilleux est le moment de tes admirations,
Il redonne à la brise des chants d'inspirations.
 
Oui, les oiseaux chantent au plus haut,
Pour toi ce sont les chants les plus beaux,
Mélodies sacrées venues d'un ailleurs,
Dont tu ne sais le nom mais tu entends le cœur,
Battre en toutes saisons même celles dites mauvaises.
 
Souviens-toi autrefois tu étais un hiver froid,
Ta lumière brillait comme une lame de couteau,
Celui que tu utilisais pour voler tous ces salauds,
Les personnes étaient des pions dans tes chaos,
Maintenant tu vois le Monde sous un aspect nouveau.
L'existence il faut la respecter car elle nous est donnée,
Par un Absolu dont nous ne cesserons jamais,
De chercher les traces pour toujours avancer.
 
Vers la joie, l'allégresse, le bonheur d'être sur terre,
A contempler les souffles éternels qui nous font respirer,
Sur cette planète si belle et qui parfois pleure,
De ne pas être aimée comme toi autrefois,
Quand l'existence semblait te glisser entre les doigts.
Tu as trouvé de bonnes raisons de vivre,
De ton passé il faut que tu te délivres,
Pour être enfin un homme debout et libre.
Je t'accompagnerai vers ce destin
Chaque matin que Dieu fait.
 
Bruno LEROY.
 
 

25 février 2014

Un sourire, une larme

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Un sourire 
Une larme
Décidèrent un jour de se rencontrer
Séduits l’un par l’autre de leurs charmes
Ils étaient très intimidés
Tous les deux se côtoyaient
Depuis si longtemps déjà
Sans jamais s’être présentés
On ne sait pas pourquoi
D’émotions ils tremblaient
L’une enlacée à son cil
Pour ne pas mouiller son voisin
L’autre se mordant les lèvres
N’en ramenant pas moins
Viens me voir dit le sourire
J’ai besoin de ta pureté
Moi
Lui répondit la larme
J’ai soif de ta gaieté
Me vois-tu briller là-haut
Dans ton regard
Oui répondit la goutte d’eau
Prise d’un soudain cafard
N’en pouvant plus d’impatience
Elle glissa sur la joue en toboggan
Fébrile et en transe
Le sourire
Rayonnait de toutes ses dents
Les retrouvailles
Arrivèrent à point
Teintées toutefois d’un goût salé
Se dévoilant de tous leurs effets
En fait ils n’étaient pas aussi différents
Qu’ils ne l’avaient imaginé auparavant
Car derrière un sourire 
Se cache parfois une douleur
Et derrière une larme 
Jaillit aussi le rire du cœur.
 
Hélène Sayen                                      
Les Fulgurances d’Arial 11              
Poésies Initiatiques et Ludiques  
 
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