19 août 2014

Au fond de moi

13.jpg

Au fond de moi coule une source, 
en un puits très profond.
Mais aujourd’hui, Seigneur, 
ce puits est bien obscur
et l’eau en est bien trouble.
Les pierres l’ont envahi
et les mauvaises herbes
ne laissent plus passer
qu’un tout petit filet d’eau.

Au fond de moi coule une source, 
en un puits très profond.
Mais les pierres de mon péché, 
la boue de ma faiblesse, 
les mauvaises herbes de mes soucis
ont obstrué la source…
Je me suis assis au bord du puits, 
fatigué, découragé ; 
et je me suis penché.
Je n’ai vu qu’une image tremblante, 
déformée, méconnaissable.
Et j’ai crié : « Les pierres, la boue, 
les mauvaises herbes, 
qui les enlèvera ? »

Au fond de moi coule une source, 
en un puits très profond.
Et Jésus, fatigué, 
s’est assis au bord du puits.
Il m’a dit : « Viens à l’écart, 
et repose-toi un peu.
C’est moi qui descendrai au fond du puits, 
c’est moi qui enlèverai les pierres, 
c’est moi qui dégagerai la source. »

Au fond de moi coule une source, 
en un puits très profond.
Alors je suis descendu au fond du puits, 
avec toi, dans le silence.
J’y ai trouvé la source, 
et j’ai bu ton eau vive ; 
je me suis baigné le visage.
Et tout au fond du puits
dans un rond de lumière, 
j’ai reconnu ton visage.

Soeur Marie-France de l'Assomption
 
 
 

16 août 2014

Oh ! Frère Roger

9.jpg

Oh ! Frère Roger,
 
Je me souviens de ta voix tel un doux murmure,
Venu de tes entrailles où l'Amour logeait,
Je me souviens de ton visage de Lumière,
Comme un parfum de Dieu sur cette terre,
De tes mains délicates qui pensaient chaque geste,
De tes écrits superbes il nous reste ta vie,
Celle que tu auras vécue au cœur des incompris,
Frère Roger tu es la plus belle fleur de Dieu,
Il t'avait planté amoureusement pour que nous bougions,
Dans nos certitudes d'être seuls à détenir l'Amour.
Tu voulais le monde comme une rosée de tendresse,
Un sourire donné aux âmes blessées et qui n'en peuvent plus
Tu écoutais les silences et tu interprétais ces souffrances,
Non dites car trop difficiles à formuler.
Toi, tu trouvais les mots justes et simples,
Ceux qui parlent aux cœurs des meurtris,
Des gens simples pauvres en leur destin.
Frère Roger plus je médite tes paroles,
Et plus je m'aperçois que tu évoquais l'éternité,
Des jours qui viennent à nous,
Comme une semence de la Présence de Dieu.
Cette éternité tu l'avais méditée et aimée,
Avant de la rencontrer pour mieux rencontrer,
Dieu en Son éternel Amour dans lequel tu vis,
Désormais...
 
Bruno LEROY
 

29 juillet 2014

Le possible et le déraisonnable

9.jpg

Vis le possible et le déraisonnable 
comme si l’orage devait te surprendre dans le déclin du jour. 
Il y a des éclats d’arbre sur ta page.
Les mots ne finissent jamais 
même après la sentence de la foudre. 
Tu étais un chêne. Tu es un humain. 
N’oublie jamais l’essence végétale de ton être. 
Puisses-tu vivre en paix et reposer ton âme 
même au creux des foules majuscules. 
Il y a tout au centre de toi un basculement infime. 
Vers la douceur de vivre. Après la pluie.
 
© Patrick Chemin
Le 5 octobre 2012
 

Publié dans Poésie | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 juillet 2014

SI TU NE TROUVES PAS LE BONHEUR.

9.jpg

Si tu ne trouves pas le bonheur
C’est peut-être que tu le cherches ailleurs
Ailleurs que dans tes souliers…
Ailleurs que dans ton foyer
 
Selon toi, les autres sont plus heureux
Mais toi tu ne vis pas chez eux…
Tu oublies que chacun a ses tracas
Tu n’aimeras sûrement pas mieux son cas
 
Comment peux-tu aimer la vie
Si ton coeur est plein d’envie ?
Si tu ne t’aimes pas
Si tu ne t’acceptes pas ?
Le plus grand obstacle au bonheur, sans doute
C’est de rêver d’un bonheur trop grand
Sachons cueillir le bonheur au compte-gouttes
Ce sont les petites gouttes qui font les océans
 
Ne cherchons pas le bonheur dans nos souvenirs ;
Ne le cherchons pas non plus dans l’avenir
Cherchons le bonheur dans le présent
C’est là et là seulement qu’il nous attend
 
Le bonheur ce n'est pas un objet
Que l’on peut trouver quelque part hors de nous
Le bonheur, ce n’est qu’un projet
Qui part de nous et se réalise en nous
 
Il n’existe pas de marchands de bonheur…
Il n’existe pas de machines à bonheur…
Il existe des gens qui croient au bonheur
Ce sont des gens qui font eux-mêmes leur bonheur
 
Si dans votre miroir votre figure vous déplaît
À quoi ça sert de briser le miroir… ?
Ce n’est pas lui qu’il faut casser !
C’est vous qu’il faut changer.
 
Bruno LEROY.
 

19 juillet 2014

Des virgules

Sans titre44444.jpg

Nous sommes des virgules d’ambre. 
Nous sommes des fragrances.
Nous sommes des virgules. Minuscules. 
Un peu d’éternité dans le sablier.
Nous pénétrons la vie par des naissances plurielles
comme les dieux anciens des arbres et des pierres.
Nous nous donnons la vie par un baiser. 
Un peu de souffle entre des lèvres aimées.
Nous portons les mots de l’obscurité et du doute
sur la terre ocre et salée. 
Vers un poème qui touchera le coeur des hommes. 
Vers un poème qui tombera du ciel 
comme le givre des étoiles et la fureur des étés. 
Nous sommes des virgules sensuelles et pérennes.
Nous sommes un baiser de laine.
Dans la douceur et la patience. 
Et l’humilité des roses. 
Nous sommes des virgules minuscules.
Des pèlerins d’argile sous le grand ciel.
Et sur le sable nous laissons dans les mots 
La trace du silence et le partage de la voix.

© Patrick Chemin (2013)
Extrait de "Les écrits dans l'Arbre"
© Photo Cok Friess
 
Voir la vidéo du jour 
 

Publié dans Poésie | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |