Salésiens Coopérateurs de Don Bosco - province de Belgique Sud

« Tout désir qui appelle Dieu en nous est déjà une prière. » Saint Augustin

Mais il y a encore d'autres inconvénients : la prière souffre toujours quand elle est coincée dans trop peu d'espace de temps, quand elle est cernée par d'autres préoccupations, d'autres activités qui mobilisent toute mon attention.  Que se passe-t-il alors ?  C'est que si j'ai un peu de retard, ce que je sacrifie en premier, c'est ce moment de prière.

Finalement, on donne parfois l'impression qu'on se dépêche de prier… parce qu'il y a d'autres urgences qui attendent - or, prier comme ça c'est de l'exploit car il est bien rare qu'on puisse sauter à pieds joints dans la prière sans préparation, sans moment de décompression

Ordinairement, pour entrer dans une vraie prière (une prière intérieure du cœur), il faut un espace suffisant pour s'y glisser lentement.  Il faut passer d'un état préoccupé, agité, distrait par toutes sortes de choses à un état de disponibilité.  Cela me fait penser au rôle des porches des églises…   S'il n'y a pas cela, ma prière restera toujours extérieure à ma vraie vie profonde, réelle, alors que c'est moi qui n'aurai pas fait ce qu'il fallait pour intérioriser la prière.

Ce n'est pas tout: si je prie habituellement dans ces conditions, je dois faire beaucoup d'efforts de volonté, de discipline.  Ces efforts là, on peut les faire quelques fois, mais si on doit toujours recommencer ces efforts… il n'est pas difficile de prévoir que parfois on y renoncera et que, de toute façon, la prière sera toujours considérée comme un devoir à remplir (je dois aller à la messe, je dois encore réciter mon chapelet…).  A la limite, on voudrait bien prier comme on feuillette un livre ou comme on zappe à la télévision, alors qu'on sait très bien que rien de profond n'est possible dans un certain délai d'incubation pour se rendre présent, pour se mettre en mouvement.  Encore une fois, la vie moderne nous invite à faire vite - les rythmes aujourd'hui sont rapides - ce qui ne facilité pas les moments de concentration, de réflexion. 

Tout cela est vrai… mais pour moi, les vrais obstacles pour la prière en particulier, ce n'est pas d'abord le rythme de la vie actuelle, ce sont les facilités multipliées de se fuir soi-même dans la distraction, le bruit, les images qui tourbillonnent autour de moi, mon imagination qui bat la campagne.

Il semble bien qu'il manque aujourd'hui une ascèse de la Prière, un manque d'intériorité, de vie intérieure, tant le monde le monde extérieur superficiel est omniprésent.  Pourtant, la prière, je dois la considérer comme le révélateur de ma Foi et de ma capacité à réagir à un environnement qui m'oriente vers tout autre chose que la référence à Dieu.  Un peu comme le test de ma fidélité à Dieu.  C'est le révélateur, le baromètre précis de l'importance que je donne à Dieu dans ma vie.  Si Dieu est important pour moi, ma prière aussi aura de l'importance dans mon quotidien.  Si je sais me passer de prier pendant des heures, des jours, des semaines, c'est que Dieu est loin de mon horizon familier… il y a alors cote d'alerte, «attention danger !».  (chaque fois que quelqu'un a quitté, il a toujours avoué avoir cessé de prier…)

Prier, c'est apprendre à déblayer le terrain encombré de ma vie pour laisse place à Dieu, lui redonner toute sa réalité (c'est cela «ne pas tomber en tentation»).  La prière peut être révélatrice de mon besoin de
Dieu («Là où est ton trésor, là aussi est ton cœur»).  Un examen dans ce sens n'est jamais inutile.  Ces dernières semaines, est-ce que j'ai multiplié ou diminué mes rendez-vous avec Dieu et pourquoi ?  Il ne faut pas attendre pour prier d'avoir envie de le faire… on cesserait de prier au moment où on en a le plus besoin.

Dans la tradition de l'Eglise il n'y a jamais eu d'homme (de femme) de Dieu qui n'ait été en même temps homme (femme) de prière.  Il n'y a jamais personne qui ait fait quelque chose de valable pour le Royaume de Dieu sans être en même temps homme de prière.  Si Jésus Lui-Même et les apôtres ont éprouvé le besoin de prier souvent (
 «ils étaient assidus à la prière» dit l'Ecriture), nous devons l'éprouver nous aussi.  D'ailleurs, lorsqu'il y a vraie prière, il y a transformation de vie, de comportement.  Avez-vous déjà fait cette expérience ?

Mais quand on parle de prière, on parle d'abord d'une mentalité de prière, d'un esprit de prière, c'est-à-dire le sentiment profond que Dieu ne nous quitte pas, qu'Il est constamment présent dans notre vie et que nous pouvons sans cesse renouer le contact avec Lui.   

Puisque la vie avec Dieu est un choix que l'on doit faire à contre courant de ce qui se vit habituellement aujourd'hui dans notre monde contemporain, il faut s'organiser pour permettre à cette vie avec Dieu d'avoir son univers, sa possibilité de grandir.  Il faut, comme le dit Monseigneur Danneels, se construire sa propre abbaye intérieure, son propre sanctuaire intérieur.  La vie mouvementée, préoccupée qui est souvent la nôtre résiste à cette construction et pourtant, si nous voulons parler de Dieu aux autres, il faut d'abord apprendre à être son intime.  Avant d'être apôtre de Jésus, apprenons d'abord à être ses disciples qui, comme St Jean, pouvaient dire :
«Ce que nous avons vu, ce que nous avons connu et touché, nous vous l'annonçons.»

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