Etonnement d'une joie (1/4) : joie du pardon (25 février 2013)

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Longtemps avant le Christ, un croyant adressait cette invitation : « Quitte ta tristesse, laisse Dieu te conduire vers une joie. »

Quand les hésitations, ou même les doutes, enlèvent la joie de Dieu en nous, ne nous en inquiétons pas !  Bien souvent ce ne sont que des trous d'incrédulité, rien de plus.

Quelles que soient nos opacités, l'humble, la toute humble confiance en Dieu passe et repasse en nous comme un courant de vie.

Et peut naître cette prière : « Jésus le Christ, Lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler ! » Ces paroles ont été écrites au IVe siècle par un chrétien d'Afrique du Nord, saint Augustin, alors que la mort avait frappé plusieurs des siens.

Quand nos ténèbres se mettent à nous parler, elles en viennent à provoquer un vertige.

Traverserions-nous des périodes desséchées ? Avec presque rien peut s'épanouir une fleur de désert, joie inespérée.


Joie du pardon

Ce qui est saisissant dans l'Évangile, c'est le pardon, celui que Dieu donne, et celui qu'il nous invite à nous donner les uns aux autres.

En Dieu, nulle volonté de punition. Tout lui confier, jusqu'à l'inquiétude. Alors nous nous découvrons aimés par lui, réconfortés, guéris.

L'Évangile contient des paroles qui coupent le souffle : « Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous font du mal. »

Aimer et pardonner : là se trouve une des sources de la joie.

Quand nous pardonnons, notre vie se met à changer. Les sévérités elles-mêmes font place à une infinie bonté.

Qui aspire à vivre du pardon cherche plus à écouter qu'à convaincre, plus à comprendre qu'à s'imposer.

Pour ma part, dans ma jeunesse, en cette période où il y avait tant de déchirures à travers le monde, je m'interrogeais : pourquoi ces jugements, ces oppositions entre les humains, entre les chrétiens eux-mêmes ?

Un jour que je peux dater, dans la lumière tamisée d'un soir de fin d'été, alors que les ombres descendaient sur la campagne, je me dis : commence par toi-même, engage-toi à ne pas porter de jugements sévères, cherche à comprendre plutôt qu'à être compris, et tu y trouveras une joie. J'avais à peu près dix-sept ans. Ce jour-là, j'eus l'espérance que cette résolution vaudrait pour toujours.    (à suivre)

Frère Roger de Taizé. Pressens-tu un bonheur ?
Ateliers et Presse de Taizé, Distribué par le Seuil, 2005.

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"Au fil de notre vie nous traversons tous des moments difficiles ou douloureux.  Chacun s’accorde à dire que ces moments sont là pour nous faire grandir. C’est l’apprentissage de la vie, nous apprenons et parfois nous comprenons... " la suite : un chemin de pardon ...

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