L’alphabet solidaire (29 mai 2012)

 

 

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Le document A Diognète a été une des premières tentatives de traduction pratique des Béatitudes.

Mais tout au long de l’histoire jusqu’à aujourd’hui, tout homme et toute femme qui désire suivre le Christ dans le concret de la vie et dans la recherche du bien commun emprunte des chemins viables pour que se réalise ce que disait le Concile Vatican II: «Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes contemporains, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent sont aussi les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ».

Voilà les coordonnées d’une citoyenneté active, qui donne, au quotidien des gens, un supplément de vitalité. Mettre à la disposition des autres le temps, les savoirs, la réflexion personnelle: voilà l’alphabet solidaire sur lequel se base le bien commun.

En laissant de côté les arrivismes, la violence, le pouvoir, on peut faire l’expérience d’une prise de responsabilité et d’attention à l’autre qui nous rend citoyens actifs.

On a dit qu’au fond  citoyenneté signifie prise de conscience, présence et offre culturelle. C’est dans cette ligne que s’est inséré Don Bosco quand, conscient du changement social de son temps et des difficultés inhérentes à ce changement pour les nouvelles générations, déracinées de la campagne et débarquées dans la ville inconnue, il est parti à la recherche des jeunes de la rue et a inventé pour eux les écoles professionnelles.

Le binôme bons chrétiens et citoyens honnêtes reprend la synthèse évangélique qui avait déjà été indiquée par le texte A Diognète.

Paulo Freire, par sa pédagogie des opprimés, a fait sortir des oubliettes des favelas, des jeunes hommes et des jeunes femmes qui, grâce à l’acquisition d’une conscience civile, peuvent avoir part à la "chose publique" et assumer des responsabilités qui favorisent une appartenance loyale et responsable à la ville des hommes.

Don Milani voulait que ses jeunes puissent être considérés citoyens à part entière. C’est pourquoi il les dotait d’instruments culturels pour les rendre actifs dans la participation. Il partait d’un principe de grande ouverture: I care, cela m’intéresse, voilà ce qui était écrit sur les murs de l’école de Barbiana.

Il n’y pas de place, en effet, pour l’indifférence, pour l’apathie, pour une vie statique dans une citoyenneté qui se veut active.


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