CHRETIENS : NEUTRALITE ou CIVISME ? (11 juin 2010)

Transmis par l'ami d'un ami... et je vous invite à votre tour à partager cet article avec tous les vôtres !

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La neutralité est une illusion. Nous sommes tous à nouveau bientôt appelés à émettre une opinion sur la direction de notre pays. Or, un grand nombre a déjà laissé entendre qu'il refusait de voter pour ceux (toujours les mêmes) qui, à priori, ne prennent pas les priorités sociales en compte en ces temps de crise et qui sont indéfiniment incapables de se mettre d'accord.
 
Etre chrétien implique de penser autrement, car nos valeurs nous appellent à ne jamais baisser les bras et à persévérer, surtout dans la désillusion et l'adversité. Mais encore ?
 
Nous avons le devoir de poser des choix, même répétitifs, même avec des résultats décevants.
 
A la fin de notre vie, que nous ayons été avocat, ouvrier, prêtre ou bandit, tout ce que nous allons laisser derrière nous sera une concrétisation du Tout de l'existence. L'Esprit qui aura irradié, ne fut-ce qu'un instant dans cette existence, illuminera à lui seul notre vie. De même l'endurcissement, la cruauté ou l'indifférence auxquels nous aurons succombé, ne fut-ce qu'un instant, obscurciront le ciel. Il n'y a pas de neutralité possible pour Dieu.
 
Le problème de la vie pour un Chrétien ne peut se résumer à la question de savoir comment on traitera les déficits, la délinquance, le coût de la vie, etc. mais, bien plus, de tenir compte que nous pataugeons tous dans nos rapports avec autrui et qu'il en va de même au plus haut niveau de la hiérarchie socio-politique. Les petites atrocités discrètes, les scandales cachés, qu'aucune loi ne peut prévenir, sont le véritable siège de l'infection morale et la neutralité ne nous permettra pas d'y échapper.
 
Conscients de cela et étant compris dans le lot, nous avons le devoir de choisir ce que nous considérons comme représentatif de nos valeurs, même si ce choix a parfois été décevant et que le prochain ne sera peut-être pas plus glorieux. L'homme politique reste un humain.
 
Le problème de la vie pour un Chrétien commence par rapport à lui-même, dans sa façon de traiter ses fonctions émotives, sa cupidité ou son orgueil blessé. Et donc, ce qui devrait le préoccuper d'abord dans la société, ce n'est pas le fait de voir les responsables faire des erreurs ou même d'être parfois corrompus, mais c'est sa façon personnelle de vouloir profondément avoir une influence sur les choses et donc de ne pas poser d'actes neutres.
 
C'est, pour le Chrétien, fuir le non-choix, le désabusement, le laisser-faire qui sont dans l'air du temps.
 
La religion n'est pas faite pour des occasions extraordinaires, telles la naissance, le mariage, la mort. Elle tend à nous apprendre qu'aucun acte n'est quelconque, et que tout instant, que tout choix constitue une occasion exceptionnelle. Ce n'est pas nécessairement dans des moments d'extase que peut être atteint le sommet de la vie spirituelle. Ce sommet existe partout, accessible dans l'action la plus ordinaire, comme d'exprimer un vote.
 
 
Le caractère d'un Chrétien n'est pas seulement déterminé par des actes de magnanimité, mais par un constant effort pour réduire son indifférence dans les menues actions quotidiennes. C'est souvent la constance qui sanctifie.
 
Aussi, ne pouvons-nous qu'être interpellés, quelque soit notre choix politique, à ne pas nous dérober, à ne point faillir et à ne pas poser d'acte neutre. La résignation est toujours une faillite morale. La joie de faire son devoir est une des plus hautes expériences que puissent connaître les hommes. Et, s'il est peut-être vrai que toute joie ne mène pas à Dieu, toute joie vient de Dieu...
 
Pas besoin de baguette de sourcier pour déceler notre intérêt global. Agissons bien.
 

Sœur Marie-Aurore de la Contemplation

Ermite du Carmel de Rochefort

 

 

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