St François de Sales (2) (25 janvier 2008)


La spiritualité, douce mais exigeante, de l'auteur de l"'Introduction à la vie Dévote"  
(pour télécharger le texte intégral d'après la version publiée en 1619, cliquer sur l'image...)


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En 1608, paraît son premier ouvrage : « L’introduction à la vie dévote ». L’évêque d’Annecy et Genève n’a guère de temps pour écrire, car il est tout à tous et ne refuse jamais une occasion de prêcher. Mais sa correspondance de directeur de conscience est de plus en plus suivie, notamment avec l’une de ses cousines, Madame de Chamoisy.
 
Ravie par la douceur en même temps que par le discernement des conseils de François, elle fait circuler ses lettres et c’est sous la pression de son entourage que l’évêque les publie. Malgré son titre « Introduction à la vie dévote », ces « Lettres à Philotée » sont un véritable traité de gouvernement de soi-même en vue de la sainteté. Je m’arrêterai sur le style de l’auteur qui, en lui-même est un chef-d’œuvre d’équilibre. Ernest Hello le décrit ainsi : « Il plaît mais il n’écrase pas (…). Cet homme cause toujours de près avec son lecteur (…). Il n’est jamais anéanti sous le poids de sa pensée ; ce qu’il dit ne succombe pas sous ce qu’il voudrait dire ». Et plus loin cette autre remarque qui peint le secret du rayonnement de François : « Sa parole extérieure n’interrompt pas, chose rare ! sa parole intérieure. »
 
 
Ce qui ravit le plus dans les « Lettres à Philotée », c’est que l’on y découvre- ou l’on y retrouve- à quel point Dieu est plus humain que nous. Pourtant, la spiritualité de François de Sales n’est pas celle des demi-mesures ni des tièdes –ceux dont Dieu dit : « Je les vomis de ma bouche ». « O mon âme, tu es capable de Dieu, malheur à toi si tu te contentes de moins que de Dieu ! », dit l’évêque de Genève. Mais l’exigence qu’il demande est celle de l’amour, elle est disposition intérieure envers l’époux, avant d’être effort vertueux et exigence formelle : « Ne désirez pas les croix, sinon à mesure que vous aurez bien supporté celles qui se seront présentées » (…). « Nous combattons les monstres d’Afrique en imagination, et nous nous laissons tuer en effet aux menus serpents qui sont en notre chemin, à faute d’attention ».
 
Contre la tentation de l’orgueil de sculpter sa statue l’auteur nous propose la délicatesse de l’amour et le véritable renoncement : « Ces petites charités quotidiennes, ce mal de tête, ce mal de dents, cette génuflexion, cette bizarrerie du mari ou de la femme, ce cassement de verre, ce mépris ou cette moue, cette perte de gants, d’une bague, d’un mouchoir, cette petite incommodité que l’on se fait d’aller coucher de bonne heure ou de se lever matin pour prier (…) bref, toutes ces petites souffrances, étant prises et embrassées avec amour, contentent extrêmement la bonté divine laquelle pour un seul verre d’eau a promis la mer de toute félicité à ses fidèles ». François de Sales ne demande rien de grandiose, pourtant les « délicatesses » qu’il propose sont les plus difficiles, car elles ne flattent jamais l’amour-propre.

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