Je me tiens là, en prière
Je me tiens là, en prière. Comme un arbre de gestes Je me tiens debout Entre terre et ciel Entre soir et matin Entre ce qui naît et qui meurt Je me tiens là sans voix Dressé vers le ciel Ivre du désir De voir venir Mon Seigneur.
Je me tiens là En prière. Comme une femme porte un enfant Je me tiens assis Enlaçant ce centre de moi Groupé autour du cœur de mon cœur Mon corps tel une grotte Je me tiens sans voix Tourné vers l’intime de mon intimité Ivre du désir De sentir Mon Seigneur.
Je me tiens là en prière. Comme jésus prosterné au dernier soir Je tiens à genoux entre hier et demain entre son départ et sa venue Entre son silence et son feu Je me tiens sans voix Inclinant mon corps pour saluer l’Époux Ivre du désir de voir l’avenir surgir Mon Seigneur.
Je me tiens là en prière. Comme disciple recevant le pain Je me tiens en prière. Comme disciple recevant le pain Je me tiens les mains ouvertes Entre travail et repas entre peine et repos Entre fardeau et cadeau Je me tiens sans voix joignant mes mains Ivre du désir qu’elles soient prises Dans les mains de mon Seigneur.
Seigneur, je ne sais que dire. Alors, voici mon corps.
Jean-Yves BAZIOU |