Anne-Marie,

 

Lorsque Ginette m’a fait part de ta demande, j’ai entendu au fond de sa voix une immense joie. Lorsque Rolande m’a parlé de ta volonté de t’engager, j’ai ressenti le même écho.

 

Et à mon tour, aussi de partager cette joie, de me dire : c’est tellement chouette, c’est tellement beau de vivre ce temps de l’annonce, ce temps de la venue douce mais réfléchie d’une « nouvelle vie »

 

Mais ce n’était rien, comparé à ce que j’allais vivre.  En effet, nous avons convenu d’une rencontre et là, je te le confie, j’ai été touché par ton sourire et par ton émotion tellement simple et vraie que je ne trouve pas les mots pour la décrire.

 

Quelle force ? Quelle espérance dans ta démarche mais aussi et surtout quelle confiance! 

 

Un peu comme un enfant, tu nous as ouvert ton cœur et avec les mots qui l’habitent tu nous as fait part à Ginette et à moi de ton cheminement, de ta réflexion et, aujourd’hui, de ta décision de dire oui !

 

Tu as compris que « faire sa promesse », n’est pas une obligation mais un besoin qui naît et qui grandit pourvu, comme dit la chanson, qu’on lui prête vie. 

 

Oui, tu as donné de la vie à la vie. Tu as, petit à petit, lâché prise. Tu t’es libérée des aprioris, de tous les « ce n’est pas pour moi » dont on s’entoure parfois, de tous les « inaccessibles » dont on veut surtout se protéger.

 

Aujourd’hui, tu lèves l’ancre, tu quittes le quai de tes certitudes pour aller au large de la confiance.  Là où tu es, avec la même vie, les mêmes engagements, la même foi mais avec j’en suis sûr, un cœur d’enfant qui se sait aimé.

 

Ton engagement de ce jour n’est pas une fin mais une naissance.  C’est le sens de la solennité de cette cérémonie.

 

Il y a dans cette promesse de vie salésienne, à la mesure de notre humanité, le souffle d’un sacrement qui met en vie, qui nous rapproche de cet état d’enfants de Dieu que tout baptisé peut vivre et confirmer.

 

Cet engagement tu ne le vis pas seule.  C’est ici, au cœur de notre Association et au sein de la famille salésienne que tu le prononces.  Mais au-delà de l’esprit de fête qu’elle suscite, ta  promesse, nous confère toutes et tous une immense responsabilité : celle de la fraternité, celle de la communauté que nous choisissons ensemble de construire.  Toi par ta demande d’y entrer officiellement, nous en t’y accueillant. 

 

Donner naissance à une communauté, c’est vivre, dans le discernement de la prière, la force de la communion, la paix de la fraternité et la joie du travail partagé.  …. 

 

Nous avons à (re)découvrir ce sens vital de la communauté et cela est d’autant plus important que celle-ci évolue et se redessine afin de pouvoir répondre aux défis sans cesse renouvelés de la mission salésienne. 

 

S’il n’est plus possible de vivre dans le passé, il est encore plus difficile de vivre dans le futur.  C’est donc ici et maintenant que nous devons exister, grandir et engendrer.

 

Oui Anne-Marie, garde ton sourire, ton cœur simple et vrai.  Ils ont tellement à nous apprendre. 

 

Don Bosco, par cet engagement à sa suite, nous propose un chemin de sainteté.  En ce jour si particulier de la fête de Marie-Auxiliatrice, je le confie à Marie.  Je sais que tout le groupe d’Ampsin te soutient et en particulier Rolande et Félix dont nous fêtons aujourd’hui le 25e anniversaire de sa promesse.  Sûre qu’ils sauront te guider, t’indiquer les haltes nécessaires, les raccourcis… poursuivre avec toi le chemin.

 

Enfin, avec toute la force de mon amitié et l’assurance de mon soutien fraternel, il me reste un mot à te dire : merci pour ton engagement et bonne route !

 

 

A Farnières, le 24 mai 2008